Une dystopie qui résonne douloureusement avec l'actualité récente.
J'ai trouvé une certaine quantité de défauts au texte, que ce soient les incohérences manifestes dans l'intrigue (comment les employés qui travaillent dans les ailes F des dignitoriums peuvent-ils accepter sans se révolter le sort qui les attend, par exemple ?) ou la fin, qui ne m'a pas du tout convaincue. Et pourtant, il est parvenu à me remuer.
Parce qu'au fond, le thème majeur qu'aborde l'autrice, c'est la valeur accordée à la vie humaine.
Certes, on retrouve dans le roman plusieurs ingrédients classiques des dystopies : propagande éhontée, inégalités excessives, marginaux tentant d'échapper au système… Mais l'enjeu principal du récit, c'est la découverte par la narratrice, au travers de sa quête pour retrouver son époux disparu et des rencontres qu'elle fait, de l'importance de la vie humaine. Et progressivement, elle ouvre les yeux sur cette vérité profonde : aucune vie n'a moins de valeur qu'une autre.
Aucune.
Alors, aujourd'hui, quand médias et politiques se désintéressent d'une pandémie parce que seuls "des vieux" ou "des personnes fragiles" en meurent encore ; quand les mêmes ferment les yeux sur un génocide en se cachant derrière un élément de langage ("bouclier humain"), ce texte me semble nécessaire. Au moins pour se souvenir que, non, personne ne mérite de mourir.
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