Après un début plus que difficile, dès le premier chapitre je me suis sentie complètement larguée, mais je me suis accrochée ! Car je pensais au fond de moi, que ce livre à quelle chose à nous dévoiler, à nous apporter … Je suis une grande curieuse et avide de découverte, “
la ville insoumise” ce titre si évocateur et cette sublime couverture font que ma raison a bataillé pour aller au bout de ce roman, difficilement il faut bien le dire.
La difficulté a mon humble avis, vient de mon intérêt qui ne s'est pas réveillé avec ces histoires d'espionnage, de magouilles, et tous ces noms aux consonances slaves un peu de mal à me mettre des repères sur les personnages. L'intrigue n'est pas majeure dans cette histoire, mais plus un témoignage d'un passé au présent d'une ville qui demande qu'à être connue.
L'écriture est de qualité, et l'auteur a su nous faire voyager dans les confins d'une ville autrefois si puissante et aujourd'hui livrée à elle-même.
Voilà à mon sens, l'atout du livre, cette découverte de cette ville, car l'auteur a peaufiné ses descriptions, a su retranscrire cette atmosphère glauque d'une population déstabilisée, la pauvreté imminente et grandissante d' un peuple en mal de vivre décemment.
le deuxième point fort de ce roman, c'est la quête d'identité du héros, Russe en Amérique, et Américain en Russie. Né et élevé en Amérique mais dans le souvenir d'une Russie avant le grand chaos, Jim se rend dans ce pays, racine de ses origines, l'histoire des gens déracinés, ce mal être de n'être ni reconnu ici et encore moins là-bas.
Le héros est un peu à l'image du livre, il a du mal à émerger sur cette terre hostile. Un Américain qui vient recueillir le témoignage des uns et des autres, c'est plutôt louche. Il semble être qu'un pion sur l'échiquier de cette aventure, allant de l'un à l'autre personnage sans être réellement attendu ni accepté. On lui livre quelques brides d'histoire, on suppose, on murmure mais au bout qu'adviendra de tous ces témoignages. C'est encore ici, que le livre nous donne l'envie de poursuivre, car malgré la longueur du récit, tous ces confidences nous apprennent beaucoup sur cette Russie d'hier et d'aujourd'hui… C'est à mon sens, un livre à faire découvrir, non pas pour le côté thriller que je n'ai aucunement ressenti, mais pour cette peinture moscovite telel une icône, l'auteur a su travailler avec précision, affiner les détails comme des enluminures et offrir aux lecteurs un décor vivant terriblement palpable. On ressent cette grande pauvreté, toute cette grandeur déchue qui s'effrite au fil du temps, et ce passé si lourd traîné comme un boulet.
Je dirai que je suis mitigée suite à cette lecture voire interrogative …
Lecture complexe pour toutes ces histoires embrouillées mais délicate pour ce tableau de Moscou et sa population.