Emmi : J'étais aussi au parti. A vrai dire tout le monde était au parti. Ou presque. Mais malgré cela je me suis bien entendu avec Franticek. C'est comme ça qu'il s'appelait, mon mari : Fraticek. Mais bientôt il a été malade du foie. Il a toujours trop bu. Mais il était toujours gai. Toujours gai, il était. Et puis il est mort à cinquante ans. Et oui. Encore un ?
Le bonheur n'est pas toujours joyeux.
Mme Karges : Imaginez-vous : la Kurowski est avec un étranger.
Mme Ellis : Quoi ?
Mme Karges : Oui. Un noir !
Mme Ellis : Un nègre ?
Mme Karges : C'est-à-dire, pas complètement noir. Mais il est quand même assez noir.
Mme Ellis : Mais elle n'est elle-même pas une vraie allemande. Kurowski, qui porte déjà un nom pareil ?
Mme Karges : Justement. Ce sont des mœurs je vous dis ! Qu'est-ce qu'elle peut bien lui vouloir à celui-là ?
Salem prend deux billets de cent marks dans la poche de son pantalon. Ali apporter argent.
Emmi : Non !
Salem : Pourquoi non ? Ali toujours manger et boire. Toujours toi qui payes. Pas juste.
Emmi : Mais je le fais par plaisir - puisque je gagne assez. Et l'argent... l'argent brise n'importe quelle amitié.
« Ce qu'on est incapable de changer, il faut au moins le décrire. »