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4,07

sur 277 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a des romans que l'on trouve géniaux mais dont on n'oserait pas conseiller la lecture à nos amis. Et bien @Absalon Absalon fait indéniablement partie de cette catégorie. Une lecture éprouvante, compliquée qui demande une attention de tous les instants, roman labyrinthe dans laquelle les narrateurs et les histoires se mêlent et se démêlent sans cesse. C'est l'histoire de Sutpen et de sa famille, de la guerre de Sécession, du Nord et du Sud, de l'inégalité entre les riches et les pauvres, entre les noirs et les blancs, entre les hommes et les femmes. C'est l'histoire du Bien, du Mal et de la question morale. Une lecture dérangeante qui place le lecteur au coeur de l'horreur et qui finalement le laisse KO comme après une série d'uppercut dans la gueule !
Une première découverte de @Faulkner en ce qui me concerne, certainement pas la dernière ! Un grand roman !
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Absalon, Absalon ! ou l'art de la mise en abîme du récit dans les récits. Roman labyrinthique, tortueux et torturé, surprenant et fascinant, il nous dévoile la rudesse du Sud, des mentalités, et les cruautés d'un destin qui s'acharne sur un seul homme. Y sera mêlée sa famille entière, pour prix de la dette...
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Le Sud, n'est-ce-pas, au moins en partie, ces planteurs blancs à l'esprit chevaleresque et ces belles dames tout aussi blanches pétries de bon sentiments, évoluant avec grâce dans leur société bourgeoise et ségréguée, et pleines de bonnes intentions vis-à-vis de leurs esclaves noirs ? N'est-ce-pas aussi la pureté de la race blanche protégée par les interdits touchant les relations sexuelles entre blancs et noirs ?
Mais tout cela, c'est de la façade ! C'est ce que nous montre (ou plutôt nous force à découvrir) William Faulkner dans Absalon Absalon (paru en 1936).
Nous avons un enfant blanc et pauvre traumatisé et humilié d'avoir été éconduit par un esclave noir à la belle livrée de valet lui interdisant l'accès à l'entrée principale d'une maison de planteur où il devait porter un message. Thomas Sutpen, devenu jeune homme, se jure d'établir une dynastie de planteurs blancs dans un immense domaine qu'il acquiert on ne sait comment à Jefferson où il s'établit avant son second mariage. Après s'être marié auparavant avec Eulalie Bon, une femme qui, horreur, avait tout au plus un huitième de sang noir ainsi que l'a découvert une fois marié Thomas, mais avec laquelle il a eu un fils, Charles, il la répudie après avoir assuré son avenir financier et épouse Ellen, blanche garantie à 100 % d'une famille respectable de Jefferson, avec laquelle il a un garçon, Henry, et une fille, Judith.
De plus il fait un enfant, Clytie, à une esclave noire de sa plantation, ainsi qu'à Millie, une très jeune petite-fille d'un noir vivant dans le domaine.
Son premier fils, Charles Bon, presque blanc, fait à une femme noire un fils, Charles-Étienne Bon, lequel fait de même à une autre femme noire un fils, Jim Bon.
Nous nous trouvons finalement avec un climat quasi incestueux dans cette famille, avec entre autres la proximité au moins d'esprit entre le fils Henry et la fille Judith de Thomas et Ellen Sutpen, ou encore entre Henry et Charles Bon (que Henry ignore longtemps être son demi-frère).
Dans ces circonstances les différents drames et morts violentes auxquels nous assistons aboutiront peut-être à la pérennité de la lignée Sutpen à la tête de la plantation, mais en tout cas sans que cette lignée ne puisse être blanche puisque l'héritier final ne pourra être que Jim Bond, arrière petit-fils de Thomas avec un peu plus de 50 % de sang noir.
Cette histoire nous est contée par quatre voix qui entremêlent leurs récits à tour de rôle : Rosa, soeur d'Ellen et belle-soeur de Thomas Sutpen, Mr Compson, ami de Thomas Sutpen, Quentin Compson, petit-fils du précédent, et Shreve ami de Quentin. Avec cette habilité de construction nous retrouvons aussi d'autres caractéristiques de William Faulkner, comme le fait de cacher, ou de dévoiler par bribe et progressivement ce qu'il veut montrer, quasiment en creux donc, comme le fait que les narrateurs, à plusieurs, regardent toujours en arrière, vers le passé parfois lointain, et jamais vers le présent et encore moins vers l'avenir. Est-ce pour témoigner que cette société sudiste a complètement sombré après la guerre de Sécession ? Est-ce le contrecoup du hiatus béant entre les idéaux de noble pureté affichés par la société sudiste et la réalité du comportement de ses membres (relations entre blancs et noirs, inceste et homosexualité latents) ?
Tout ceci est exprimé d'une façon très élaborée et, dirait-on, très travaillée par William Faulkner, dans une langue riche et variée, avec un style dense, plein d'images, à base de longues phrases et de paragraphes imposants, n'hésitant pas, par exemple, aux répétitions rapprochées, comme si l'auteur voulait faire progresser son propos par à-coups successifs, à la façon de vagues à l'assaut d'une côte, différentes mais toujours mêmes.
Cette ingénierie littéraire, cette puissance du propos nous mettent assurément en présence d'un monument de la littérature qui demande un effort certain du lecteur et mérite même plusieurs lectures, ainsi par exemple que "Le Bruit et la Fureur". Tout en reconnaissant le génie à l'oeuvre dans Absalon Absalon, ma préférence personnelle va toutefois vers "Lumière d'Août", Faulkner étant de toutes façons incontournable pour tout amateur de grande et belle littérature.
Traduction René-Noël Raimbault & Charles P. Vorce
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J'aime bien le style de Faulkner et ses longues phrases bien formulées, mais dans ce roman la complexité des paragraphes et de la narration en général a atteint un niveau limite soporifique. Il y a certes des passages qu'on lit avec plaisir comme ceux du début ou là où il s'agit de l'enfance de Sutpen, mais on tombe souvent sur des redites et des détails alambiqués sur la conduite de certains personnages si longs et si entremêlés que cela devient fatigant. Heureusement que les deux derniers chapitres sont moins lourds.
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J'ai beaucoup de mal a le finir....
Suis je le seul ?
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