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Critique de cleophas35


Sartoris, c'est d'abord une porte d'entrée. Porte d'entrée vers l'oeuvre de Faulkner, porte d'entrée surtout vers un monde, ce Sud américain qui ne cesse de se décomposer.
Nous sommes en 1919-1920, les boys sont rentrés de la guerre, victorieux peut-être, mais portant le poids de leurs morts. Sauf pour les noirs qui ont pris leur part aux combats et découvert qu'ils pouvaient compter, la victoire de 1918 n'efface pas le traumatisme de la défaite des confédérés, celle des anciens qui font encore la loi dans ce Mississipi profond. le Sud de Faulkner est un monde de loosers et de nostalgiques; le péché de l'homme blanc esclavagiste y devient un fardeau, qui se fera d'ailleurs de plus en plus lourd (mais ça, d'autres que Faulkner se sont attachés à le montrer, plus tard). Alors quand la mauvaise conscience vient tarauder, à tort ou à raison, les vivants, il est dur de trouver un peu de sens à sa vie. On la subit ou on provoque le destin.
Sartoris, c'est donc cette atmosphère crépusculaire, dans une famille où la mort n'est pas souvent celle qui vient naturellement au bout d'une longue vie. Chaque personnage est lourd de son passé et du passé d'autrui. L'alcool ronge ce qui n'est pas encore détruit. Les événements et les péripéties romanesque sont présents, mais toujours au second plan. du coup on a le sentiment d'une longue description, sauf qu'on ne s'embête pas.
Pour moi qui découvre Faulkner, ce livre est un chef d'oeuvre, plein de fulgurances. Je retiens par exemple une incroyable page sur le rôle des mulets dans le Sud…
Magnifique et sombre.
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