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Critique de BazaR


Le tome de trop.

J'avais beaucoup apprécié le tome 2 de cette trilogie, et la fin nous amenait vers quelque chose de différent, d'uchronique. J'en bavais d'impatience.
Estelle Faye se retrouve donc pratiquement avec un nouvel univers à faire vivre. Et que fait-elle ? Rien d'autre que de le mettre en miettes. Elle obéit au proverbe « on sait ce que l'on perd on ne sait pas ce que l'on va gagner ». Non, finalement cet univers est une mauvaise idée. Sur la grande échelle du bonheur de l'humanité, il n'a guère amélioré le score par rapport à l'ancien.
Du coup, rétrogradage, marche arrière. Faut effacer comme sur les Télécrans.

Bon, admettons. D'autres ont déjà joué ce jeu avec brio. A mon avis Estelle Faye s'y prend mal. du point de vue de la motivation des acteurs, je comprends bien que Thya veuille désormais s'opposer au gouvernement des Oracles qui ne correspond pas à ce dont elle avait rêvé, et que les Dieux qui ont retrouvé leur place dans les temples souhaitent son maintien. L'auteur aurait dû broder autour de cela, et au début cela en prend le chemin. Mais rapidement ce conflit est avalé par une menace de destruction du monde dont je n'ai pas compris pourquoi elle apparaissait. le « Mal » s'insinue dans le monde, l'empoisonne, mais où est la connexion logique avec le régime des Oracles ? L'explication de la motivation des personnages disparaît au profit du grand spectacle. Pourquoi le Dieu Culsans aide-t-il Thya alors que ce monde devrait lui plaire ? Pourquoi Zeus n'intervient-il plus après le début du récit ? Je n'ai pas arrêté de me poser des questions e cet ordre durant toute ma lecture.

J'ai dit qu'Estelle Faye privilégie le spectacle et elle y réussit pleinement, développant à plein le « sense of wonder » du récit, mettant habilement en scène des forces surpuissantes, enchainant rapidement les événements qui viennent culminer dans un parfait crescendo. La plume de l'auteur est enlevée et le récit se lit sans effort. Seulement, je n'ai tout simplement pas compris pourquoi tout cela avait lieu. L'auteur agit trop comme un deus ex machina en mettant de côté la logique d'enchainement des événements.

Et si la fin est plaisante à lire, son message me déçoit : « il faut faire confiance aux hommes plutôt qu'au Destin » ne fait que cacher le fait que, au final, Thya baisse les bras. Elle limite ses prétentions à sa famille et ses amis. Trop difficile de jouer à Dieu.
En fait créer un monde utopique d'où le malheur est absent est tout simplement impossible, car tout monde comporte sa part d'ombre et de lumière (je reviens souvent vers cette idée développée par Ursula le Guin).
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