Treize ans plus tard, je suis devenu le cliché même du flic dépressif et alcoolique. Celui qu'on a vu des centaines de fois dans des films, des romans et des séries T.V. Mais au Cap, si un flic ne finit pas dépressif et alcoolique, c'est qu'il est déjà mort.
(p.124)
Trevor Dikela n'a pas du tout le bon profil pour être le meurtrier. Il s'agit, selon ses dires, d'une grossière mise en scène. Le gamin savait qu'il était foutu dans cette sordide histoire de proxénétisme et de meurtres d'adolescentes, et il a sûrement accepté de charger la barque avec un crime supplémentaire en échange d'une compensation. Une vie confortable en prison par exemple, ou une importante somme d'argent envoyée à sa famille. Ce sont des méthodes répandues dans les prisons d'Afrique du Sud. Tout le monde y gagne. Pour le bien-être de tous, il fallait qu'un Noir soit arrêté.
(p.241)
...Selon Platon, n'importe quel homme qui porterait à son doigt l'anneau rendant invisible tuerait aussitôt son voisin et violerait sa femme. L'homme n'agit de manière juste seulement parce qu'il craint la répression pénale. C'est en grande partie pour cette raison que nos sociétés se sont construites. Nos ancêtres de la pré-histoire ne s'embêtaient pas avec les lois et la morale, ils massacraient leurs congénères au gré des envies et des nécessités, sans risquer le moindre châtiment, comme c'est d'ailleurs le cas pour le reste des espèces animales qui vivent en liberté sur cette planète. Les chiens qui aboieront le plus fort seront ceux qui régneront. Si nous restions à l'état d'enfants (sic), nous passerions notre temps à nous entre-tuer.
Dans tous les films ou romans de science-fiction narrant l'effondrement de nos sociétés, les survivants redeviennent les uns pour les autres des ennemis mortels. Cet instinct de prédation est inhérent à chaque être vivant ...
La douleur des autres attire certains parasites comme le sucre les guêpes. Ils s’en nourrissent.
J'ai lu quelque part que le bras du meurtrier de cette scène appartenait au réalisateur lui-même. Ça me conforte dans l'idée que ceux qui réalisent des films d'horreur ou qui écrivent des romans du même genre le font en grande partie pour y sublimer leurs pulsions sadiques.
Citant Marguerite Yourcenar :
"La première conséquence de ses penchants interdits est de se murer en nous-mêmes : il faut se taire, ou n'en parler qu'à des complices".
Nous sommes dans une ville où des dizaines de jeunes filles sont violées ou tuées chaque jour. Quand le danger est à chaque coin de rue, c'est le danger qu'il faut blâmer.
Quelle nullité ce bouquin plein de poncifs ! Et ennuyeux, en plus...
Au Cap, si un flic ne finit pas dépressif et alcoolique, c’est qu’il est déjà mort.
Il m'apprend avec fierté que deux suspects sont en garde à vue et ont déjà été interrogés. Ce sont, à n'en pas douter, les deux jeunes hommes qui ont commis le car-jacking. Je constate une fois encore à quel point tout va bien plus vite quand les victimes sont des touristes blanches.