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3,91

sur 345 notes
°°° Rentrée littéraire 2023 #2 °°°

Le premier chapitre agit comme un avertissement au lecteur qui peut encore rebrousser chemin s'il sent que ce roman sera trop éprouvant pour lui. On est direct dans la tête de quelqu'un, sans savoir qui. Ce quelqu'un est en train de torturer de façon atroce une jeune fille, elle aussi non identifiée, avant de la tuer tout en savourant les souffrances endurées par sa proie.

Trois pages après, retour en arrière, changement d'ambiance. Quatre lycéennes de milieu très aisé venant d'obtenir leur bac sont en vacances sans leurs parents au Cap, en Afrique du Sud. Elles sont insouciantes, prennent des photos instagrammables, s'amusent, totalement déconnectées de la réalité d'un pays violent. Et c'est là que le massacre inaugural joue sa partition. le lecteur sait que la violence va surgir, mais il est hanté par le suspense habilement mis en place d'emblée : laquelle sera la jeune fille assassinée ? qui est l'auteur de ce crime ?

Des questions qui deviennent des obsessions; elles assaillent, harcèlent, sensation renforcée par la structure narrative : sept narrateurs se succèdent, chacun apportant sa pièce à l'avancée vers la vérité, chacun avec un point de vue qui peut compléter ou contredire ce que le lecteur pensait jusque-là. Ce dernier est décontenancé par la tournure que prend le récit, démarrant comme un thriller classique pour basculer vers un quasi huis-clos mettant en scène une famille puissante, sorte d'Atrides sous acides, dont les secrets explosent à la figure du lecteur. Jamais on ne voit les ficelles, comme si l'auteur, tout en sachant parfaitement où il va, se laisser guider par des personnages qui semblent le surprendre autant qu'ils nous surprennent.

La force narrative de Jérémy Fel est impressionnante, construisant son texte comme une bombe à fragmentation qui décline toutes les variations de la barbarie et de la perversité dont un être humain est capable, jusqu'à la folie. Il y a trois scènes de violence explicite à la limite de l'insoutenable mais elles ne sont jamais gratuites, permettant à chaque fois de propulser le récit vers une autre étape.

Et puis au final, ce ne sont pas ces scènes qui épouvantent le plus. le vrai sujet n'est pas la violence, mais ce qui amène à la violence, les origines de la haine, la haine qui prend le contrôle d'une vie et créé des pulsions qui dépassent tout au point d'être un moteur de choix extrêmes. Les monstres n'existent pas chez Fel, il n'y a que des personnes qui commettent des actes monstrueux suite à un parcours de vie singulier. Et c'est ça qui est terrifiant.

D'autant que l'auteur force le lecteur à ressentir des choses qu'il ne veut pas ressentir, plongé qu'il est dans les flux de pensée faulknériens des différents narrateurs qui s'y déversent sans filtre, obligé qu'il est de les écouter se confier et ainsi d'entrer dans leur cerveau pour en partager les pires pensées. La littérature n'a pas vocation à être confortable. Et ici, elle est de l'ordre du ventre et de la morsure, laissant des traces physiques, organiques sur le lecteur. L'écriture de Fel magnétise, embrase et tranche, fond et forme en symbiose, aussi visuelle que suggestive.

" Despite all my rage, I am still just a rat in a cage " < The Smashing Pumpkins, Bullet with Butterfly Wings

Un tour de force. Une lecture marquante.

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Un roman d'une extrême noirceur. Nous plongeons dés les premières pages dans un univers d'horreur, là descente aux enfers de la folie humaine.

4 jeunes filles, dont une majeur, décident de partir en voyage en Afrique, une sorte d'émancipation, prouver à leurs parents respectifs qu'elles sont aptes à le faire.

Un voyage de rêves qui virent tout de suite au cauchemar. Une des jeune fille est retrouvée assassinée, dans d'affreuses douleurs, de monstruosités.

Dés lors, l'auteur nous mène dans un monde, de haine, de violences psychiques que physiques, un monde de racisme, de perversité. Il est plus facile de 'accuser une personne africaine qu' 'une personne européenne. Une enquête menée tambour battant, qui va s'avérer extrêmement difficile à dénouer. L'auteur décrit une mem histoire à travers les yeux des personnages .Un fond d'histoire d'une maison de l'édition où la corruption , un mot qui résume cet univers. Des secrets enfouis qui refont surfaces , nous sommes loin d'imaginer ces atrocités, qui ont perduré. Une question une seule qui a pu commettre un tel crime.

Nous trouvons le coupable , dans les derniers chapitres, il nous dévoile, sans état d'âmes son acte, une haine extrême qui la pourchasse depuis des années.

Un auteur que j'apprécie énormément, mais là il a mis la part très haute. Un roman coup de poing, il ne dégage aucune empathie pour les différents protagonistes. Il décortique avec justesse la psychologie des personnages.

Un roman qui peut paraitre dérangeant, traumatisante, les descriptions atroces donnent plus d'intensité à cette histoire.

J'ai commencé ce roman et il m'a été impossible de le lâcher .Une histoire qui nous prend aux tripes, un roman qui m'a scotchée, un roman où l'auteur m'a mis mes nerfs à vif.

La plume de l'auteur est subtile, démoniaque .

La lecture qui donne froide dans le dois , frissons garanties , totalement addictive.

Un récit qui nous tient en haleine du début jusqu'au dénouement final, une fin explosif.

Un véritable coup de coeur.

Je vous recommande à deux cent pour cent.
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Allo ?!! Les urgences psychiatriques ? Il faut venir vite, j'ai un patient pour vous …
Il s'appelle Jérémy Fel, il est en pleine crise psychotique.
Oui, ça dure depuis un moment, il a quand même réussi à écrire 507 pages d'affilée dans son trip.
Je ne suis pas sûre qu'il parvienne à se calmer, il est tout rouge, a un couteau dans la main et tient des propos délirants. Vous vous dépêchez hein, il me fait un peu peur là…
J'étais avertie que ça n'allait pas être une petite promenade de santé avec Jérémy, que je devais m'attendre à des moments trashs, gores, et ce dès le début. Ce qui est sûr, c'est que je n'ai aucune envie de m'en faire un pote. J'aurais trop peur qu'il mette une drogue dans mon verre, ou m'attende avec un couteau dans la cage de l'escalier pour me faire la peau.
Je vous préviens que si vous avez une cave chez vous et des trucs à y faire, allez-y avant d'ouvrir le bouquin, sinon ça risque d'être plus difficile d'y descendre ensuite.
Après une scène inaugurale qui vous plonge direct dans un bain d'horreur, vous pouvez prendre aussitôt vos jambes à votre cou, profitez-en d'ailleurs, tant que tous ces membres sont encore bien attachés et fonctionnent à peu près comme il se doit…
Comme je suis un peu maso, j'ai décidé de rester en compagnie de 4 filles parisiennes, Juliette, Manon, Thaïs et Chloé. Si une est tout juste majeure, les 3 autres ont entre 16 et 17 ans. Pour se prouver qu'elles sont grandes, elles décident de partir seules en vacances, à l'autre bout du monde sans leurs parents, en Afrique du Sud.
Mais le voyage retour, l'une d'entre elles le fera entre quatre planches, sauvagement assassinée dans une cave d'un squat sordide d'un township du Cap.
Dans la première moitié du roman, j'ai dévoré les pages ventre à terre, avide de savoir qui était la jeune fille tuée parmi les 4 écervelées bobos, naïves et friquées, mais tellement touchantes. Et là incompréhension, peu après la moitié du roman, je comprends qui est l'auteur du meurtre. Si cela me ravit, dinde que je suis, je m'interroge, que va donc bien pouvoir me raconter ce cher Jérémy dans l'autre moitié de son bouquin ?
Stupeur, le polar bascule alors dans une autre dimension, bien plus psychologique celle-là, en m'immergeant dans la famille immorale et amorale de l'assassin, m'amenant à comprendre ce qui l'a poussé à son terrible passage à l'acte.
C'est machiavélique et haletant. J'ai eu l'impression de lire avec un géant qui me tenait par le col, un revolver sur la tempe, les pieds ballants pédalant faiblement dans le vide…
J'ai cependant nettement préféré la première partie, avec une plongée dans les pensées de différents personnages, qui se succèdent, livrent leur vérité, qui n'est pas forcément celle du narrateur précédent.
Un tour de force, une construction impeccable, les pièces du puzzle s'emboitent, les rebondissements s'enchainement sans temps mort, à l'exception de quelques scènes un peu gratuites.
Un auteur que je viens de découvrir avec cette lecture et que je ne suis pas près d'oublier …
Tiens, je vais me prendre une tisane et un petit Lexomil pour m'endormir ce soir …
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Le roman s'ouvre sur un prologue (procédé américain que je n'apprécie guère…) glauquissime et ultra-violent. Quelqu'un est en train de torturer une jeune fille et nous sommes dans sa tête, nous le voyons faire par ses yeux. Au moins, nous sommes prévenus sur ce que nous allons lire. Libre à nous de continuer. ● Quatre très jeunes filles, lycéennes, dont trois mineures ont obtenu de leurs parents la permission de faire un voyage en Afrique du Sud (!) et se retrouvent au Cap, dans une maison luxueuse. Elles sont heureuses de ces vacances, insouciantes, et veulent s'amuser même si pour cela elles sont obligées de rester dans les strictes limites des quartiers opulents et des lieux touristiques, en évitant la violence des townships, dont on sait pourtant, grâce au prologue, qu'elle va s'inviter dans le récit. On se demande alors quelle sera la jeune fille qui va y passer, et comment… ● L'auteur adopte le procédé à la mode des narrateurs multiples, et le récit progresse ainsi, parfois revenant ce qui avait été dit ou suggéré auparavant pour le corriger ou au contraire le confirmer. Jérémy Fel maîtrise à l'évidence ce type de narration et les pages se tournent toutes seules, le récit est très addictif, dès le début. ● le procédé permet aussi d'introduire le doute dans l'esprit du lecteur sur ce qui s'est vraiment passé, et cela, jusqu'au bout, de façon assez convaincante. ● le thriller avec meurtres barbares se double d'un récit familial qui prend de plus en plus de place – mettant en évidence une famille dont c'est un doux euphémisme de dire qu'elle est dysfonctionnelle. Elle serait plutôt composée de personnalités psychopathes, voire sociopathes… ● Mais malheureusement je vois aussi trois défauts à ce roman dont je m'étonne qu'il obtienne de si bonnes notes à la date où j'écris ces lignes (22/08/2023). Tout d'abord, pour un roman de ce genre les chapitres sont beaucoup trop longs : 7 chapitres pour 505 pages. ● de plus, le roman est pétri d'invraisemblances, dès le début : quels parents laisseraient leur fille mineure aller avec d'autres filles du même âge en Afrique du Sud, un des pays les plus violents de la planète ? ● Mais pire encore que cela, l'écriture de Jérémy Fel est remplie de termes impropres et surtout de maladresses voire d'erreurs de syntaxe, à tel point que cela gêne la lecture. J'ai relevé de multiples exemples, je n'en donnerai que deux : « Je dois me refréner pour ne pas appeler Raphaël et de tout lui jeter à la figure. » « [E]lle n'a pas voulu nous partager où elle a été »… L'auteur est aussi très friand de la proposition infinitive, qu'il utilise tout le temps et à toutes les sauces, y compris de manière fautive comme dans « Au loin, je discerne les décorations d'une maison clignoter. »... J'ai rarement lu un livre aussi mal écrit, et mal corrigé et édité, si toutefois il a vraiment été corrigé… Cela entache bien évidemment le livre tout entier et gâche en partie le plaisir de la lecture.
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Amateurs d'effroi frictionnel, ce roman est pour vous !

Quatre étudiantes décident de passer quelques jours en Afrique du Sud, histoire de se dépayser et de passer un peu de bon temps loin de leurs parents. le séjour touristique tournera rapidement au drame.

J'avais gardé un souvenir net du terrible psychopathe qui sévissait dans Héléna, et qui m'avait terrorisée. C'est donc un peu avec angoisse que j'ai abordé Malgré toute ma rage, le titre augurant d'une certaine violence. Je n'ai pas été déçue : cette fois les psychopathes sont la norme ! A part les quelques personnages jugés « godiches » par ceux qui font du mal leur pain quotidien, c'est un concours de perversité !

Jérémy Fel ne manque pas de dresser un portrait effrayant du monde de l'édition, qui permet aux assoiffés de pouvoir d'utiliser leurs atouts pour assouvir leurs pulsions sexuelles.
La famille n'est pas en reste : panier de crabes où chacun essaie d‘écraser ses proches.
On découvrira peu à peu la genèse du drame.

Le contrat du frisson que ne manque pas de susciter ce genre de lecture est totalement rempli ! On en ressort même un peu traumatisé et paranoïaque : après tout les personnages les plus sulfureux ont non seulement pignon sur rue mais aussi un certain charisme qui agit comme un piège impitoyable.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Je connaissais l'auteur, Jérémy Fel, de nom pour ses précédents livres dont « Helena ». Ce dernier se trouve dans ma pile à lire himalayenne mais je n'avais pas eu l'occasion ou pris le temps de découvrir sa plume et l'étendue de son talent. Et bien oui, soyons claire tout de suite !

C'est dorénavant chose faite et je peux vous annoncer que je me demande bien pourquoi j'ai attendu si longtemps. Je suis ressortie littéralement KO de son nouveau roman, « Malgré toute ma rage », et ce, après avoir reçu un uppercut sans n'avoir rien vu venir.

Malgré les réticences de leurs parents, quatre jeunes amies parisiennes partent pour leurs premières vacances sans adultes, à l'autre bout du monde, au Cap, en Afrique du Sud. L'une d'entre elle disparait quelques jours après leur arrivée, avant qu'elle ne soit retrouvée atrocement assassinée. Débute alors l'enquête sur place mais aussi le lourd travail de deuil dans la métropole française.

Ayant opté pour la ville du Cap pour sa dichotomie entre les paysages paradisiaques et la violence particulièrement présente à tous les coins de rue, l'auteur offre à ses lecteurs un roman de personnages à la fois enivrant et addictif.

Lisant le récit à la première personne du singulier, le lecteur a l'impression de s'immerger au sein-même des pensées des personnages, tous plus viciés les uns des autres. Chacun de ceux-ci sont liés d'une manière ou d'une autre à l'adolescente disparue. Malgré les différents protagonistes (féminins ou masculins), j'ai trouvé que le ton usité était juste et vraisemblable, l'auteur se les appropriant parfaitement.

Maîtrisant adroitement le thème des secrets de familles et du poids qu'ils occupent, il est frappant d'observer à quel point Jérémy Fel se plaît à décontenancer ses lecteurs, à jouer avec leurs émotions et ressentis.

Au fil des pages, on trouve de nombreuses références tant cinématographiques que littéraires (surtout américaines et russes). le monde de l'édition est finement désacralisé mais venant d'une personne issue du milieu j'ai apprécié cet aspect.

Dès le premier chapitre, il vous fera frémir, par sa violence qui engendre une certaine fascination morbide qui ne vous quittera plus au fil des chapitres. Qui est la victime ? Qui est le tueur ? Dès les tout premiers instants vous recevrez une claque, comme c'est rarement le cas en littérature. Bien loin d'être présente afin de simplement choquer pour choquer ou de façon uniquement gratuite, cette violence vous ouvrira les yeux sur ce que les humains ont de plus vils.

J'ai vécu ce bouquin comme une sorte d'expérience sensorielle, totalement à part et hors du temps. Je suis passée par une pléthore de sentiments et ce livre me reste à l'esprit et ce, sûrement pour encore bien longtemps.

Vous l'aurez compris : gros, pour ne pas dire plus, énorme coup de coeur pour moi. Je ne resterai pas là de la plume de Jérémy Fel puisque j'ai déjà acheté ses deux précédents livres et surtout, je ne tarderai plus à très rapidement m'y plonger.

Des livres marquants de cette rentrée littéraire 2023 (pour ne pas dire de l'année complète), « Malgré tout ma rage » occupe une place de choix selon moi !
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Après avoir eu loups et chasseurs à nos portes, pas étonnant de retrouver Jérémy Fel avec la rage. Pour ce quatrième roman, l'auteur se renouvelle, pour nous marquer tout autant.

Malgré toute ma rage peut s'apparenter à un thriller. Sa scène d'introduction, de torture, donne le ton, et prend tout son sens bien des pages après. Rien n'est jamais simple avec un auteur à l'imagination débordante, mise au service d'une histoire à la noirceur abyssale. Créer, bousculer, provoquer.

L'auteur va surprendre. Ses lecteurs assidus, comme les nouveaux venus. A l'opposé de Nous sommes les chasseurs et sa construction déstructurée, cette histoire se veut plus linéaire. Mais pas moins étonnante.

Le premier personnage à apparaître est Chloé, accompagnée d'un groupe d'amies, partie en Afrique du Sud pour un premier grand voyage loin des adultes. Une seule de ces quatre jeunes filles est majeure.

Écriture au présent et à la première personne, c'est Chloé qui s'exprime. Ton ingénu, une virée entre copines qui pourrait sembler banale. Fel place ses pions, prends le temps de nous faire vivre aux côtés de ce groupe. Génération dorée, s'imaginant à l'abri du monde extérieur, dans un pays où la violence peut surgir à chaque coin de rue.

Le lecteur découvrira rapidement que le roman est en fait choral, pour une intrigue qui se révélera bien tortueuse.

L'écrivain nous guide à tâtons le long d'un fil invisible. Des voix dissemblables, divergentes qui tissent la toile d'un drame familial. La « famille » est au coeur du récit, clan, classe, descendance. Différents mondes qui se côtoient et s'entrechoquent.

L'atmosphère devient peu à peu irrespirable. Loin du Cap, les deux pieds dans le milieu de l'édition, décrit davantage comme une arène où certains se vautrent dans la fange, parés de leurs vêtements de luxe. Autre voix, autre ambiance quand l'auteur tire à boulets rouges sur ce monde-là.

Chaque personnage, à chaque prise de parole, est l'occasion de jouer sur la narration, de changer d'écriture, de tonalité. Parfois assez brutalement, mais c'est là l'essence même de cette histoire.

Derrière, se cache une infinitude de noirceur, et un lot de surprises terrifiantes, mais sacrément stimulantes pour le lecteur qui s'accroche à ces pages avec de plus en plus de tension.

Pour découvrir ce qui se cache derrière les apparences, loin du vernis de l'image publique. Un roman qui questionne les relations familiales dévoyées autant que la violence. du quotidien ou plus endémique. Avec la douleur sous différentes formes.

L'auteur a fait le choix d'un récit plus ramassé (mais 500 pages, tout de même), au style contemporain. Au point qu'il devient de plus en plus difficile de catégoriser ce roman au fil des chapitres.

La lecture s'avère peu à peu vertigineuse, pas qu'un énième roman noir ni un ixième drame familial. C'est un livre qui marque, frappe, mord.

Avec Jérémy Fel, tout prend une autre dimension. Parce qu'il ose ce que peu osent. Certains passages s'impriment dans le cerveau tant ils sont très visuels, jusqu'à vous brûler les rétines tant ils sont enflammés (ce n'est pas un hasard si le récit est égrainé de nombreuses références cinématographiques). Jusqu'à une dernière partie à découvrir les yeux ahuris.

L'auteur utilise les bonnes ficelles du thriller pour construire cette histoire déroutante, dure, sacrément prenante. Jouant sa partition sur une autre variation, tout en conservant son ADN. Avec une montée dramaturgique étonnante, impossible à anticiper.

On peut penser que le livre est plus accessible que le précédent du fait de sa construction plus linéaire, pouvant toucher plus de monde. Sans doute, mais il reste pour public averti. Vous voilà prévenus.

Malgré toute ma rage est la peinture sombre et dérangeante d'une famille et d'un milieu. Un Jérémy Fel à nouveau en mode virtuose du roman noir.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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En refermant cet ouvrage, je n'ai qu'une seule chose à faire : féliciter Jérémy Fel et m'incliner, car, ce livre m'a mis K.O !

Dès le premier chapitre, le ton est donné. Un premier coup porté va nous plonger tout de suite dans une scène d'horreur que nous avons du mal à expliquer. Et pourtant, alors que nous pensons prendre une pause en débutant le deuxième round avec le deuxième chapitre, nous nous rendons vite compte que ceci n'est qu'un leurre. Plus les pages vont défiler, plus la pression va monter et atteindre son paroxysme. Alors que nous pensions avoir affronté le pire, nous faisons l'objet d'un violent balayage qui ne peut que nous sonner avant le prochain coup qui ne peut nous sembler que fatal et pourtant...

En signant "Malgré toute ma rage", Jérémy Fel nous offre un ouvrage aussi dérangeant que passionnant que j'ai dévoré en quelques heures malgré sa taille, une histoire où le paraître n'a pas son égal pour finalement cacher une réalité effrayante que l'on a envie d'oublier tel un cauchemar en ouvrant les yeux. Même si nous devons faire face à un sentiment d'horreur grandissant, je n'ai pas eu une impression de surenchère, car l'auteur a su bien mener son sujet.

Sans relever l'histoire, je peux dire que je ne m'attendais pas à l'uppercut finalement qui a signé la fin d'un combat en nommant grand gagnant Jérémy Fel.
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Bonjour,
Voici « Malgré toute ma rage » de Jérémy Fel. Énorme coup de coeur pour ce roman noir qui débute comme un thriller. Quatre jeunes filles issues d'un milieu aisé passent des vacances en Afrique du Sud. L'une d'elles est enlevée et assassinée de façon barbare. A travers les yeux de plusieurs protagonistes nous suivons cette enquête éprouvante, glaçante, dérangeante et plongeons dans les secrets terrifiants d'une grande famille du monde de l'édition. Voici un roman corrosif d'une intensité extrême pour public averti et qui dévoile des personnages au passé tourmenté et douloureux, monstrueux, manipulateurs , corrompus, dévastés, haineux, malsains, pervers, racistes …. L'auteur réussit à nous déstabiliser avec brio dans cette descente aux enfers dans les méandres noirâtres de l'âme humaine jusqu'au final explosif et imprévisible. Un roman choc brillant !
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C'est l'histoire de 4 amies adolescentes qui partent pour l'Amérique du sud. Un pays certes pas facile mais elles seront logées dans la villa d'une dame assez acariâtre qui impose des règles strictes. Malgré cela, l'une d'entre elle va disparaître.

Voilà en bref cette histoire qui va vous marquer car oui elle est dure mais si vous mettez de côté vos préjugés et que vous ouvrez votre esprit afin de vous intégrer à ses pages et essayer d'en décortiquer toute la subtilité, vous toucherez le st Graal..

En 512 pages tout y passent, je retiens les mises en garde, les injustices, la corruption, le monde de l'édition, l'abandon et la vengeance.
Une bonne partie de la lecture est un cas de conscience c'est comme cela que je l'ai vécu. Des mots porteurs d'essentiel… un pamphlet extraordinaire, oui j'ai peut-être un côté maso..

Ce livre est un uppercut au conformisme de certains milieux.
C'est mon premier roman de Jérémy Fel peut-être suis-je partie dans un sentiment totalement différent mais ce n'est rien chacun sa perception et je peux vous dire que sa plume à trouver grâce à mes yeux, j'ai hâte de découvrir Héléna qui est dans ma pal.
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