Carte blanche

Née en 1971 dans le Limbourg belge, Anja Feliers a démarré sa carrière littéraire en 2010 et en est actuellement à son dixième roman autour de la psychologue Kathleen Verlinden, sans oublier ses écrits pour la jeunesse et quelques thrillers dont la trilogie "Dirty Little Secrets".
Elle a un site très soigné que vous pouvez visiter en cliquant anjafeliers.be.
"Carte blanche", sorti en novembre 2020, n'est malgré son titre en Français, pas encore traduit dans cette langue.

Ce qui me gêne dans la rédaction de mon billet de cet ouvrage c'est que le terme "carte blanche" surgit tout à fait à la fin, à la page 301 des 323 pages que compte le livre. En d'autres termes en plein dénouement et donc impossible à aborder ici.

Soyez sans crainte chères lectrices et chers lecteurs car il s'agit d'un récit dans lequel l'aspect psychologique est absolument central et déterminant. Après tout le personnage principal est bel et bien une psychologue professionnelle.

Ainsi, j'ai appris l'existence d'un syndrome pathologique qui m'était totalement inconnu : "gaslighting", nommé détournement cognitif au Québec. Il s'agit d'un long processus de manipulation abusive en quelque sorte comparable au lavage de cerveau.
Le terme vient du titre d'une pièce de théâtre et d'un film "Gaslight" de 1944 dans lequel la célèbre Ingrid Bergman est la victime d'un manipulateur de ce type.
Ce syndrome se manifeste fréquemment chez des personnes qui souffrent d'une déviation narcissique.

La douce Saar, une jeune femme de 42 ans et mère de 3 enfants, est mariée à un certain Steven, qui pourrait figurer comme prototype de ce syndrome spécifique.
Le bonhomme passe son temps allègrement à critiquer, rabaisser, dénigrer et humilier son épouse, même en public et avec le sourire.

Saar en perd toute confiance en elle-même et, à bout de nerfs, consent à suivre le conseil de sa belle-soeur Axelle de plus en plus inquiète, et d'aller consulter la psychologue Kathleen Verlinden.

J'ignore où Anja Feliers a trouvé son inspiration et j'espère qu'elle n'a pas eu un spécimen aussi affreux comme Steven dans son propre entourage, mais elle réussit à présenter cet énergumène de façon si précise et convaincante que le lecteur en attrape froid dans le dos.

Le récit est situé à Oud-Rekem, un des endroits les plus pittoresques de notre pays, le long de la Meuse à 45 kilomètres au nord de Liège, et classé comme monument national en 1994.