Citations sur Les soeurs Mitford enquêtent, tome 3 : Un parfum de sca.. (6)
Tout comme on ne peut repeindre une seule pièce dans une maison sans qu'aussitôt les autres semblent plus miteuses, une nouvelle robe menait à de nouveaux escarpins, sacs, manteaux de soirée, foulards, chemise de nuit, lingerie, jusqu'à changer le fond de toute la garde-robe.
Serait-il possible de boire un verre ? Après tout, il est 6 heures du soir quelque part dans le monde.
(...), tout changeait : à Londres comme à Paris, les choses évoluaient. Où qu'elle porte le regard, elle voyait des femmes élégantes aller et venir d'un air et d'un pas décidés. Les journaux parlaient d'abondance de femmes qui avaient atteint des niveaux d'études universitaires impressionnants, faisaient de grandes découvertes scientifiques, exploraient de nouvelles contrées, pilotaient des avions. Sur les photos où elles apparaissaient, les cheveux coupés très courts, en pantalons bouffants, leurs visages radieux et confiants semblaient dire " Regardez-nous, tout ce que les hommes font, nous sommes capables de le faire !" Ce qui aurait dû l'inspirer la faisait se sentir au contraire d'autant plus pitoyable à ses yeux : tant d'opportunités s'offraient à elle, or elle s'était limitée à des emplois de domestiques et de couturière, comme si elle vivait à l'époque victorienne. Elle aurait pu échanger sa vie avec celle de sa grand-mère sans que personne ne voit la différence.
Non, je vous dis. J'suis jamais allé à l'étranger. J'ai même pas de passeport. Mon vieux est allé en France pendant la guerre et il n'en est pas revenu. Pourquoi que vous voudriez que j'aille là-bas ?
Le cycle sans fin de sorties, théâtres, concerts, dîners et bals restait aussi prévisible qu'un horaire des chemins de fer.
C'est moi qui suis censée être la romancière de la famille, non ? dit Nancy. Il n'y a pas là matière à intrigue. C'est juste une histoire bien triste, dont la fin, hélas, était assez prévisible.