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Critique de Clem_5


On me conseille des romans de Malika Ferdjoukh depuis des années, mais l'occasion ne s'était jamais vraiment présentée d'en lire. C'est clairement le nom de l'auteure qui m'a fait me décider pour participer à cette Masse Critique spéciale car je trouvais le thème, la couverture et le titre un peu glauques et n'étais pas d'humeur pour ça.

La couverture de ce roman me paraissait étrangement familière, et pour cause, son dessinateur est Clément Oubrerie dont j'ai lu plusieurs BD et vu une exposition. Même si elle est lugubre, je la trouve intrigante à souhait et particulièrement réussie. Elle relate bien l'ambiance de ce roman.

L'histoire commence en 1910. On y suit les dernières heures de Marie Legay, apprentie danseuse à l'Opéra de Paris, qui pose pour des peintres à ses heures perdues afin de payer ses leçons de danse. Cette hiver là elle servait de modèle au terrifiant Odilon Voret. L'Ogre, comme elle aimait l'appeler, la peignait au couteau et s'adressait à elle avec beaucoup de rudesse, mais il la payait aussi plus cher qu'ailleurs donc elle se faisait violence pour aller chez lui chaque semaine.

Au bout de quelques chapitres, l'histoire bascule un siècle plus tard. Antonin et Elisabeth sont étudiants en art au célèbre atelier Kolodine à Paris. Lors d'un de leurs cours d'anatomie, une jeune danseuse vient poser pour eux. Sur sa poitrine d'étranges cicatrices leurs rappellent l'envoutant tableau d'Odilon Voret : le coeur déchiré.

"Portrait au couteau" est un roman policier jeunesse dans lequel apparaissent quelques éléments paranormaux. Des indices sont distillés un peu partout dans l'histoire, assez pour perturber le lecteur dans sa recherche du meurtrier.

On se prend facilement au jeu de ce que vivent les personnages, même si l'histoire a des penchants fantastiques. C'est notamment ce qui fait le charme de cette histoire. L'auteure prend le temps de nous détailler chaque personnage sur les deux époques. J'ai particulièrement aimé ceux de Marie, Antonin et Elisabeth. Je ne suis pas sûre que la partie romance était nécessaire (c'est pourtant ce qui me plait dans les histoires normalement), mais elle ne prend ici pas le dessus sur l'intrigue et reste très secondaire.

En cherchant les autres publications de Malika Ferdjoukh, j'ai remarqué un roman feuilleton "Peint au couteau" sorti en 2010 avec pour héroïne un personnage se nommant Marie et posant tremblante pour un peintre. Je suppose donc que l'auteure n'en est pas à sa première version de cette histoire.

Celle de 2022 en tout cas est réussie. Je vais de ce pas me procurer d'autres romans de Malika Ferdjoukh dont j'ai aimé la plume et ses touches d'humour pour détendre l'ambiance au milieu d'une intrigue glaçante. Merci Babelio et les éditions Bayard pour cette très belle découverte. Je conseille vivement ce roman pour les CDI des collèges et lycées (professionnels et généraux). 4,5/5
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