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Citations sur Sovok (15)

Il sait bien qu’une entrevue pour un travail, c’est la rencontre de deux menteurs qui s’entreprennent réciproquement. L’un se met à son avantage en embellissant des emplois merdiques et en montant en épingle ses petites réussites, l’autre garantit qu’il y aura des possibilités de prendre du galon et que la paye suivra. Même que le café sera gratuit, tiens.

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Ah oui, je sais me servir de l’ordinateur, monsieur, c’est pas le problème. Par contre, je suis grade 4 échelon C, dc je ne peux l’utiliser que si je suis supervisée par un grade 6 ou plus, ou à la rigueur par un échelon D ayant occupé le poste pendant plus de cinq ans. Cependant, le personnel disposant d’une telle expérience possède assez d’ancienneté pour ne pas travailler de nuit. Je vais donc vous demander de vous présenter à ce même guichet, mais entre 9h et 16h. Et en semaine, uniquement.

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Quand le juge oublie de punir, il ne faut s’étonner que la victime se venge.

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On dit que là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie. Mais là où il a Saoul, y’a surtout de la soûlerie.

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Le lecteur non russophone doit partir du principe que toutes les expressions russes employées par Saoul font ouvertement référence à l’appareil uro-génital de son interlocuteur, à la sexualité rémunérée de sa mère, au comportement inverti adopté par son père et au retard mental accumulé par ses enfants. Quand il est en verve, il lui arrive même de combiner toutes ces allusions au sein d’un unique idiotisme.

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C’est une vieille rivalité, un peu absurde, mais tenace. D’un côté, les gamins des ouvriers qui respirent de la colle industrielle toute la journée parce que le système de ventilation est en carafe et qui s’inquiètent qu’à force de routine, la presse hydraulique finisse par réussir à leur écraser les doigts quand ils soudent la semelle à la chaussure. De l’autre, les fils des cadres, du chef de la compta au directeur commercial, qui s’éreintent pour garder cette entreprise à flot malgré des ventes qui font le yo-yo et les sabotages conscients du syndicat marxisto-arthritique qui leur sert de soi-disant interlocuteur social.
De l’équipement usagé rapiécé par des petites mains industrieuses et revanchardes contre du matériel qui sent le neuf et la confiance clanique.
Un match de hockey qui cristallise toutes les tensions entre castes.
Une implacable lutte des glaces.

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Manya charge Méhoudar comme une bête de somme. Le pire, c’est le juguleur, qui pèse une tonne et qui lui cogne dans les reins. Il sait bien ce que c’est, il en a déjà vu à l’œuvre. Même s’il ignore comment l’appareil fonctionne concrètement, il sait qu’il sert à éteindre une prothèse quand un organe artificiel se détraque et se met à s’emballer. En convalescence, Méhoudar a vu un pauvre type dont le poumon électromécanique s’était déréglé et qui gonflait et dégonflait la cage thoracique du patient à un rythme de plus en plus effréné. Si la victime n’avait pas été à l’hôpital lors de l’incident, elle aurait hyperventilé jusqu’à en perdre conscience, et se serait noyée dans son bain ou serait tombée dans les escaliers comme un sac de patates. Le bruit de soufflet, déjà pénible en temps normal, était devenu risible, avec ses accents de bandonéon possédé par le diable. Le bougre à qui on avait greffé ce mécanisme vivait depuis dans l’angoisse que son poumon soit repris d’une crise de zèle, qui le laisserait haletant.
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Le mari n’a pas bougé, il est toujours bien sagement assis, plus embêté qu’autre chose. C’est Manya qui le fait sortir de ses pensées en parlant très près de ses prothèses auditives. Car il n’a pas d’oreilles, juste deux pièces de métal rondes percées de douzaines de trous et greffées à même le crâne. Quand elle s’adresse à lui, il est plusieurs fois obligé de régler la sensibilité de son appareillage en tournant une petite molette.
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Méhoudar commence à regretter son élan de compassion envers Yakov. Le vieux le colle comme un petit chien et l'abreuve de ses fines analyses sociopolitiques.
"Le communisme, c'est pas déshabiller Piotr pour habiller Pavel, pas du tout. Parce qu'au final, Pavel a chaud et Piotr a froid, ça marche pas mieux qu'avant. Le truc pour que ça fonctionne, c'est de juste déshabiller Piotr pour qu'il ait aussi froid que Pavel. Là t'es vraiment égalitaire."
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— La seule fois où ils l'ont éteint, ce truc, c'est quand les indépendantistes ukrainiens ont fait sauter leur centrale de Tchernobyl. Ça a comme qui dirait mis fin à la guerre, pas vrai, Méhoudar ?
— On était déjà en train de se replier, en fait. Enfin, je dis "on", mais moi j'étais en convalescence à ce moment-là.
— Tu veux dire qu'ils ont quand même fait sauter ce truc, alors que ce n'était pas nécessaire ?
— Les Européens les avaient armés, il fallait bien qu'ils marquent le coup en utilisant leurs joujoux. Pripiat, la ville voisine, avait été évacuée depuis longtemps à cause des snipers. Et la centrale était vieille, de l'avis de tous. Ça allait coûter des milliards de roubles pour la démanteler. En la faisant sauter, ils nous ont montré qu'ils étaient prêts à tout. Et en plus, ils ont reçu des subventions de l'Europe. Ceux qui reconstruisent en ce moment, c'est des Espagnols ou des Hollandais. Un contrat énorme. Ils ont dit par la suite que c'était nous qui avions fait sauter la centrale nucléaire, par vengeance, mais en vérité, l'ordre venait de Bruxelles, pas de Moscou.
— Bah, au final les retombées radioactives ont été pour leur pomme. J'ai vu la carte météo à la télévision d’État : le vent a poussé tout ce merdier par chez eux. Et pas un nuage chez nous.
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