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Critique de Totophe17


Marcel Pagnol a écrit L'eau des collines en deux parties, la première jean de Florette, la seconde Manon des sources. Jacques Ferrandez a décliné graphiquement ces deux parties en deux tomes. Il s'agit ici de l'intégrale reprenant les deux tomes.

Jacques Ferrandez met en images la Provence et les personnages de Marcel Pagnol. Challenge difficile car des images existent déjà et sont souvent dans notre inconscient collectif. Images du films de Marcel Pagnol lui-même, Manon des Sources, images des films de Claude Berry Jean de Florette et Manon des Sources. Pour la petite histoire, le film de Pagnol faisait plus de 4 heures avec deux parties Manon des Souces et Ugolin. Il a dû faire des coupes pour donner un format visible en salle. Ce n'est qu'après que Marcel Pagnol écrira sa première partie, c'est à dire jean de Florette.

Jacques Ferrandez réussit à traduire la rudesse du climat, le dur labeur des paysans travaillant avec des moyens manuelles avant la massification de la mécanisation. Son graphisme nous donne à voir la flore de la garrigue, ses couleurs traduisent la chaleur et l'intensité du soleil, ce soleil qui est omniprésent et un acteur non négligeable de l'histoire.

Jacques Ferrandez met en avant l'ambiguïté d'un personnage comme Ugolin, faible pantin dans les fils d'un marionnettiste diabolique, le manipulateur Papet. Ugolin est le bras armé du Papet mais il ne peut s'empêcher d'admirer Jean de Florette pour son érudition, qui est un peu frustre, mais aussi pour son courage et sa détermination. Ugolin se sent proche de Jean mais à chaque fois le Papet le ramène vers leur réalité : acheter la ferme des jean de Florette et rendre la vie à la source bouchée.

Pagnol nous avait montré dans son histoire que l'étranger ne vient pas forcément d'un autre pays. Ici il suffit de venir d'une autre vallée, de venir de la ville pour ne pas être accepté. Nous retrouvons tout cela sous les traits du dessinateur.

Jacques Ferrandez a su rendre un bel hommage à Marcel Pagnol à la Provence et à ses rudes paysans. Je le verrai bien illustré un des romans de Jean Giono, Regain.

Une nouvelle fois, j'ai été impressionné par le travail graphique de Ferrandez et sur sa capacité adonné vie aux paysages.
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