Citations sur Japonismes/Impressionnismes (35)
Edgar Degas fervent amateur et collectionneur d’estampes japonaises, rejette les sujets académiques et traite les sujets spontanés de la vie quotidienne : on peut ainsi le rapproché de certaines estampes d’Utamaro.
Au-delà des techniques et des thèmes, le style de rivière est lui-même emprunt de japonisme. Le dessin y apparait simplifié, les figures soulignées d’un trait. Il privilégie les teintes claires et pures, joue sur les transparences et les nuances, juxtapose des aplats de couleurs pour renforcer les contrastes ou procède à de savants dégradés. Cadrages asymétriques qui coupent le sujet, lignes d’horizon souvent placées très haut, plans rapprochés, vues plongeantes constituent autant de caractéristiques japonisantes.
S’inspirant des thèmes paysagistes japonais du XIXème siècle et de leur fameuse séries sur le mont Fuji, le Tokaido ou Edo, il exalte la nature bretonne dans des suites d’estampes en couleur gravées sur bois.
Participant au renouveau de la gravure sur bois henri rivière introduit en France au début des années 1890 les techniques japonaises de l’estampes polychrome : délaissant le bois de bout, généralement utilisé par ses contemporaines, il opte pour le bois de fil, taillé dans le sens des fibres, qu’il évide au canif ou à la gouge, et grave autant de planches qu’il y a de couleurs. ; renonçant à l’encrage au rouleau, il confectionne lui-même ses couleurs, délayées à l’eau, qu’il applique à la brosse ou au tampon, imitant le baren japonais. Il tire ses planches sur papier du japon ancien et les marques d’un monogramme rouge japonisant.
Le graveur et dessinateur Henri Rivière est sans doute l’artiste occidental le plus manifestement influencé par les estampes japonaises, dont il réuni une collection de huit cent trente pièces. L’imprégnation est si grande qu’il pourrait passer pour un élève d’Hokusai et de Hiroshige.
Parmi les néo impressionnistes et les pointillistes, Paul Signac est le seul à avoir appliqué les théories du divisionnisme dans ses gravures en couleurs, notamment dans ses lithographies comme le port de Volemdam, empruntant aux japonais les jeux de lumière, les contrastes de tons, la juxtaposition de couleurs pures et vives pour rendre les reflets de l’atmosphère, le scintillement de la mer et les fluctuations de la lumière.
L'un des protagonistes majeur du japonisme est le peintre américain James McNeill Whistler qui depuis 1862 collectionne les recueils d'estampes ukiyo-e. cette filiation se révèle non seulement dans le sujet de ses œuvres, riches en objets d'art japonais, et dans sa signature mais plus profondément dans son esthétique novatrice directement inspirée par Hokusai et Hiroshige notamment avec des cadrages originaux, des mises en page décentrée, une ligne d'horizon élevée, des vues en contre plongée....
Hokusai perçoit, dans un vision quasi mystique le mont fuji et la mer, constantes du paysage japonais, comme les manifestations d'une même énergie spirituelle, tandis qu'Hiroshige, privilégient les effets d'atmosphère, traduit une sensibilité toute poétique de la lumière, aux changements saisonniers, aux atmosphères climatiques, figurant avec un art consommé les intempéries ou encore les moments de la journée.
On rencontre dans les estampes japonaises deux thèmes principaux: la nature et la vie quotidienne, qui correspondent aux grandes innovations de l'impressionnisme et du postimpressionnisme.
Ils s'approprient progressivement les estampes japonaises par des copies et des imitations directes, puis des emprunts de plus en plus libres; s'inspirant des thèmes, du graphisme et du style, ils en assimilent des principes de composition et les techniques, pour finalement donner des œuvres innovantes, l'emprise du modèle initial étant alors plus ou moins lointaine.