L’effet de nouveauté provient de l’utilisation de couleurs vives et de compositions inattendues, qui privilégient l’asymétrie et l’oblique.
Le charme de l’ukoye-o tient à la simplicité de son iconographie : geishas, acteurs de théâtre, activité populaires, spectacles de la rue ou de la nature.
Les techniques de la gravure se prêtent tout naturellement à la stylisation poussée qu’ils admirent chez les japonais. Les peintres expérimentent ainsi l’utilisation de l'aplat et des couleurs pures, les compositions hardiment décentrées et l’expression d’un espace qui s’organise en plans successifs.
Les grands marchands en ce domaine sont Tamadasa Hayashi et Siegfried Bing qui contribuent largement à la connaissance et à la diffusion de cet art.
Le critique Philippe Burty invente en 1872 le terme japonisme à l’occasion de la rédaction d’une série d’article publiés dans la revue La renaissance littéraire et artistique.
Ainsi les graveurs d’avant-garde du derniers tiers du XIXèle siècle se sont ils abondamment nourris des estampes japonaises ; leurs emprunts thématiques, stylistiques ou techniques, comme la généralisation du procédé d’impression des couleurs grace à un ensemble de matrices au détriment de la tradition occidentale de coloriage des épreuves, se manifeste plus ou moins directement. Si cette influence irradie encore l’Art nouveau et la création des premières décennies du XXème siècle, c’est toutefois de manière moins consciente, signe que l’art occidental a désormais fait siennes les images du monde flottant.
Pierre Bonnard surnommé par ses amis le nabis très japonard collectionne les estampes japonaises qui jouent un rôle décisif dans ses préoccupations esthétiques. Il rejette l’illusionnisme et le modelé au profit de la surface plane, de la stylisation décorative, de l’arabesque comme en témoigne ses lithographies.
Cet abandon du modelé et de la perspective linéaire traditionnelle caractérise également les nabis tels que Bonnard, Vuillard, Denis, Georges Lacombe ou Paul Ranson, qui privilégient eux aussi les compositions parfois asymétriques et sans profondeurs, des cadrages originaux, des formes simplifiées, des couleurs vives aux fonctions décoratives ou symboliques.
Mary Cassatt transpose sur cuivre la technique japonaise de la gravure polychrome, utilisant la pointe sèche, reportée ensuite sur d’autres planches traitées en aquatinte pour la couleur, renouvelant ainsi les techniques occidentales ; ses thèmes, son dessin aux contours nets et ses coloris sont conformes à ses modèles japonais.
Il emprunte également à l’ukiyo-e certaines éléments stylistiques, notamment les poses qu’il donne à ses modèles et l’organisation inhabituelle de l’espace, asymétrique, à l’encontre de la conception traditionnelle.