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Critique de Funrider


« Un intellectuel n'est pas là pour donner des leçons de morale au peuple et aux politiques ! Sa fonction n'est pas de juger, de dénoncer, de condamner, mais de comprendre et d'expliquer ». Je trouve que cette citation de « La sagesse des modernes » introduit bien les quelques centaines de pages de débats de ce livre. Les deux auteurs sont alignés sur ce point et l'approfondissement des 10 grands thèmes abordés dans le livre en est le reflet : objectif (le plus possible), éclairant (en toute humilité), raisonné (en s'appuyant sur les grands penseurs de la philosophie).

A travers leur propre cheminement de pensée, leurs convictions, leurs références (ACS plutôt spinoziste, LF plutôt kantien), leur histoire, André Comte-Sponville et Luc Ferry nous entrainent à philosopher. Dans quel but ? Tout d'abord purement égoïste puisque leurs débats les servent eux-mêmes, en alimentant leur propre réflexion, car c'est dans le débat contradictoire qu'on apprend à mieux se connaitre. Mais l'oeuvre peut avoir un dessein plus altruiste, celui d'éveiller les lecteurs à la philosophie, en ce sens que la philosophie est (pour André Comte-Sponville) « une pratique discursive (elle se fait, comme disait Epicure, par des discours et des raisonnements), qui a la vie pour objet, la raison pour moyen, et le bonheur pour but ».

J'ai lu plusieurs fois « le capitalisme est-il moral » de André Comte-Sponville. Inspirant et riche de réflexions pour alimenter ma propre quête du sens de la vie. La philosophie doit nous amener à penser mieux, pour vivre mieux (Luc Ferry) ; la philosophie a la vie pour objet, la raison pour moyen, et le bonheur pour but (André Comte-Sponville). Elle sert à habiter le monde de façon un peu plus intelligente, un peu plus lucide, un peu plus libre, un peu plus heureuse, bref, un peu plus sage (André Comte-Sponville). Bref donc, leurs débats sont riches de connaissances et de réflexions pour nous aider, nous les citoyens déjà plus ou moins éclairés, à avancer dans notre propre quête du bonheur, à être plus sage.

Personnellement convaincu que nous devons être dans l'action (réflexive et réelle) pour améliorer notre quotidien (ne soyons pas des résignés-réclamants nous dit Jacques Attali dans un autre genre) je me sens aussi proche de l'idée que nous devons nous défaire de l'espérance. Non en sombrant dans le désespoir fataliste mais en faisant l'effort de comprendre ce qui nous aliène aujourd'hui et nous empêche d'être heureux et d'agir plutôt que d'espérer des jours meilleurs.
Pour être plus clair je rappellerais cette citation de André Comte-Sponville, tirée du livre : « Espérer c'est désirer sans savoir, sans pouvoir, sans jouir. On comprend que le sage n'espère rien : non qu'il sache tout, ni qu'il puisse tout (il n'est pas Dieu), ni même qu'il ne soit que plaisir (il peut avoir mal), mais il a cessé de désirer autre chose que ce qu'il sait ou peut ou que ce dont il jouit déjà. Il n'a plus besoin de d'espérer : il lui suffit de vouloir, pour tout ce qui dépend de lui, et d'aimer, pour tout ce qui n'en dépend pas. »

Bonne lecture à tous !
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