Dieu sur Terre

Thomas Fersen est un auteur-compositeur-interprète que je suis et que j'aime beaucoup depuis de très longues années.
Son univers fantaisiste et décalé, plein d'humour, se retrouve dans ce premier "roman" Dieu sur Terre.
Personnellement, je ne qualifierai pas cet ouvrage de roman. Tout d'abord, parce que ce sont des vers en prose : on distingue parfaitement les hémistiches . Ensuite, parce que derrière la fiction, se cache la réalité : Thomas Fersen nous parle de lui, titi parisien gouailleur, obsédé par les filles mais trop timide pour être efficace et de son amour pour la musique, qui s'est imposée à lui, très tôt, comme une évidence. Enfin, ce livre est tellement bourré d'anecdotes sur sa famille, ses copains, ses compagnons de service militaire que, finalement, comme ce dieu sur Terre, ce n'est peut-être pas si loin de la fiction, et c'est merveilleux !

Règle d'or : ne jamais se fier au titre d'un bouquin ! Preuve en est avec celui-là que j'ai dévoré. Quelle surprise !

Sous forme de vers livres, Thomas Fersen nous conte un pêle-mêle de souvenirs d'enfance et d'adolescence. La forme singulière des textes et la poésie qui s'en dégage incite à déclamer le contenu. Sourire aux lèvres tout du long, j'ai aimé cette fable personnelle, chantante et amusante d'un corps qui se découvre à travers les premiers désirs amoureux. Un rayon de soleil à lire.

« Ma raison d'être
Papa :
‘Tu n'as pas mieux à faire qu'à regarder par la fenêtre ?'
Mais c'est la chose que je préfère ! C'est quasiment ma raison d'être ! La lumière entre dans mes yeux, et ça m'éclaire tout l'intérieur, je ne peux pas me sentir mieux. Je ne connais rien de meilleur à part de me gratter le cul, mais ça je ne peux pas lui dire, même si je reste convaincu que Papa devrait m'applaudir.
Il pense que je suis paresseux, mais je suis un contemplatif, et Papa fait partie de ceux qui confondent avec inactif. Je suis perdu dans mes pensées parce qu'au fond, je suis un poète. Je suis bien mal récompensé, son admiration est muette. »

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