Un livre pas inintéressant, mais trop souvent hors-sujet ou très généraliste, ce qui rend quelque peu caduque le caractère spécialisé de cet ouvrage.
Après une longue introduction où il rappelle l'histoire de la fondation de Taras, la seule colonie de Sparte,
Nic Fields parle de l'origine de la cavalerie tarentine…enfin en théorie, parce qu'en fait il continue à faire l'histoire de Taras, en parlant occasionnellement des cavaliers. Il enchaîne ensuite avec le rôle de la cavalerie tarentine, leur recrutement, leur équipement, la vie en campagne et termine en évoquant de quelques batailles auxquelles ils ont participé ainsi que de quelques objets se trouvant dans les musées.
Au niveau du contenu, force est de constater que c'est assez creux, avec beaucoup de hors-sujet et de généralités, pour ne pas dire de platitudes, pouvant s'appliquer à n'importe quelle troupe de cavalerie de l'époque. Il y a par exemple toute une partie sur la nourriture du cheval, qui ne se distingue en rien de celle des autres chevaux de la même période ; et même toute une partie sur le sommeil, car oui, aussi incroyable que cela puisse paraître, le cavalier tarentin dort la nuit. En terminant ce volume, j'ai eu certes l'impression d'avoir appris quelque chose sur Taras, mais pas beaucoup sur la cavalerie tarentine, ce qui est un peu embarrassant vu qu'il s'agit du titre du livre.
La bibliographie peut peut-être expliquer la raison de ces vides : aucun ouvrage ou article en italien, ni en grec quand on parle de la colonie grecque de Tarente me semble un brin rédhibitoire. Vouloir étudier un sujet aussi pointu en faisant l'impasse sur les langues où il y a probablement le plus de publication dessus montre un sérieux problème dans la méthode de travail à mon avis, bien que cela ne soit malheureusement pas rare, en particulier chez les auteurs anglophones (je vous rassure, les Français ne sont pas en reste).
L'iconographie est dans l'ensemble moyenne, avec du très bon et du très mauvais. On retrouve cette inégalité dans les photographies, qui sont utiles dans certains chapitres, et insipides dans d'autres. le bon point est que la majorité de celles-ci est en couleur, en revanche je trouve inacceptable que certaines soient floues, en particulier quand ce sont des oeuvres du British Museum pour lequel j'ai peine à croire qu'on ne puisse trouver d'image de bonne qualité. Les illustrations de Seán Ó'Brógáin sont correctes, sans plus ; à noter qu'il a considérablement amélioré sa technique dans les ouvrages qu'il a illustrés par la suite.
En résumé, on a affaire à un ouvrage un peu vide, dans lequel l'auteur essaye de broder comme il peut pour masquer son manque d'éléments à mettre en avant. le sujet a été à mon sens mal choisi par l'éditeur pour cette collection, il aurait sans doute mieux fallu en faire une sous-partie dans un ouvrage plus général sur la cavalerie des cités grecques.