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« Elles arrivent au printemps,
Sur les ailes du vent,
Par les routes de l'air.
Drôle de géométrie,
C'est un fil qui les lie
Dans leur vol angulaire ».

Ah, « Mes Aïeux » ! Rien de tel qu'un groupe québécois pour chanter les oies des neiges
Sa poésie va nous accompagner tout au long de leur voyage.
C'est en regardant un documentaire sur la migration des oiseaux que m'est revenue cette lecture, récit documenté sur le périple de l'auteur à la recherche de ces volatiles en suivant leur parcours.
Elu meilleur livre de voyage 2014 par le magazine « Lire », l'envie de savoir si le titre est toujours mérité dix ans plus tard.
Note de Rick Bass, « Un véritable trésor ». La référence est élogieuse.

William Fiennes sort d'une grave maladie. Etudiant à Oxford, il ne s'attendait pas à devenir écrivain. Alors qu'il se trouve, pour un petit changement d'air synonyme de convalescence, dans la bibliothèque d'un hôtel, il découvre « The Snow Goose », de Paul Gallico, lu quand il était enfant. Il le relit d'une traite. le déclic. La migration. Un voyage pour renaître, voilà ce qu'il lui faut.

Après avoir hiverné sur l'Eagle Lake, au Texas, les oies des neiges feront un périple de quatre mille à six mille kilomètres pour rejoindre leur site de nidification, au Nord de la baie d'Hudson, jusque sur l'île de Baffin.
Fin février, vol pour Houston. L'auteur a l'intention d'aller trouver les oies dans les prairies et de les suivre vers le Nord, au printemps. Voyage qui ne se fera pas à bord d'une fusée, vous l'aurez compris.

« Le premier signe a été un vague tintement au loin, qui n'arrivait d'aucune direction particulière. Des amoncellements de points ont paru au-dessus de la courbe de l'horizon. Chaque point est devenu une oie. Des volées entières convergeaient vers l'étang depuis toutes les directions de la boussole, c'était l'inverse d'une diaspora, les oies des neiges volant en V et W espacés ou en longs écheveaux qui ondulaient comme des rubans d'algues, chaque oiseau concentré sur le plan d'eau au centre de la circonférence de l'horizon. Des rangées d'oies se morcelaient avant de se regrouper sous forme d'idéogrammes tracés à main levée : cerfs-volants, chevrons, harpons ».

William Fiennes a la minutie des détails. Il raconte tout ce qu'il voit, dans la nature comme dans les hébergements qu'il fréquente. Les animaux et les plantes, ses hôtes, tout y passe pour analyser les comportements. Sans oublier les objets, et les répliques des personnes rencontrées.
« C'est plus compliqué que vous ne le pensez, le jeu de l'oie ».
C'est exactement ça, son parcours, différentes cases où il découvrira un peu au hasard ce que sera son présent, avec des avancées et des attentes, des observations anodines qui entraîneront des digressions vers son passé, afin de comprendre son besoin de prendre la route, de fuir la maladie mais aussi de bouger pour s'assurer qu'il est en vie, qu'il a envie, de continuer, le cycle de la vie, avec des allers et des retours, sans savoir s'il atteindra la case « arrivée ».

« Toutes unies à la chaîne
Derrière l'oie capitaine
Qui connaît le chemin,
Le nid originel,
La toundra les appellent
Et guident leurs instincts ».

Ce désir de regagner son pays natal, cette douleur intérieure qui pousse à partir, la nostalgie, nostos et algos, le retour et la souffrance, ce voyage nécessaire qui, s'il n'est pas accompli, entraînera vers la mélancolie.
Et puis l'instinct migratoire, la nécessité de la reproduction, pour assurer la descendance, pour rester dans la danse, malgré les aléas, et tous ces tracas, ne pas se retourner, le voyage retour sera pour plus tard, avec les petits, leur montrer le chemin, tel est le destin, pour vous, pour nous, pour toi, pour moi, sans foi ni loi, le jeu de l'oie.

« Des bandes d'oies des neiges volaient en longs rubans ou formaient des U dépenaillés de trente ou quarante oiseaux chacun, avançant vers le Nord, survolant un plat pays, au-dessus de l'horizon, parallèles à l'autocar. de lentes ondulations parcouraient les rangs chaque fois que les oiseaux de tête déviaient légèrement de la ligne droite et que tous les oiseaux qui les suivaient en faisaient autant, l'un après l'autre, transmettant l'embardée tout au long de la rangée, comme une rumeur, jusqu'à l'oiseau qui venait le dernier, après quoi elle disparaissait dans les airs ».

Voiture, autocar, train, tous les moyens sont bons pour atteindre l'objectif, et regarder dans l'oculaire, pour s'assurer qu'elles sont dans l'air, voyage contemplatif autant qu'introspectif, apprendre leur vie pour comprendre la sienne, donner son avis et attendre qu'elles viennent, suivre l'horizon, éviter la case prison, se poser sur le sol après leur dernier vol, donner la vie à leur tour, le miracle de l'amour.

« Tour à tour elles prendront
La tête du peloton,
Le temps d'une gouvernance.
Jusqu'au bout de leurs forces,
Elles bomberont le torse
Pour que le groupe avance ».

Près du Mont Riding, il y a le lac Timon, en voiture Simone ! Et la rencontre d'un Viking, mais qu'est-ce qu'il fiche ici, scande Inav ?
La migration, vous dis-je. Ils sont venus de Norvège, puis l'Islande, enfin le Canada, c'est comme ça. Ah ! L'Islande, un pays verdoyant… Euh, c'est pas plutôt le Groënland, le vert ?
« Tout le monde croit qu'il n'y a que de la neige et des glaciers, mais bon Dieu, ce que ça peut être vert, là-bas ! Il y a tellement d'herbe ! Des prairies ! Et des vaches qui paissent partout ! Elles ont des gros soutiens-gorge en cuir. C'est pour empêcher les tétines de frotter sur les rochers »  !
Et puis la cabane en forêt, William Fiennes lit « The Wilderness Cabin »,
coïncidence ou hasard, non, nécessité, de la nostalgie, encore et toujours...

« La glace était couverte d'oies des neiges : d'un bout à l'autre du lac, une bousculade de cous blancs. Par un effet de résonance, les cris des oies donnaient l'impression d'être emprisonnés sous la surface gelée. Des escouades de volatiles s'envolaient hors de la masse ; d'autres revenaient des champs voisins, ils descendaient en planant les ailes recourbées et se posaient au milieu de leurs congénères. Tout à coup, la volée entière a décollé, comme un public éclate en applaudissements. On aurait dit que la glace venait d'exploser – on était presque surpris de voir la surface dure, marbrée de bleu, intacte au-dessous des oiseaux. La masse d'oies bouillonnait, paraissant se rouler sur elle-même, et son ombre dérivait sur la glace, comme une turbulence. Les applaudissements se sont faits plus graves et l'on aurait cru entendre des trains grondant dans des tunnels. Des écharpes lamées ondulaient dans les rangs, lorsque des groupes d'oies tournaient leur dos et leurs ailes blanches vers le soleil, et par instants le ciel entier était éclairé par leur chatoiement, on aurait dit une robe bordée de sequins argentés s'agitant sous une boule à facettes, tandis que le vacarme des cris et des battements d'ailes martelait la glace ».

Dans le train, sur la couchette, le ciel à travers les stores, fait nuit dehors. Il pouvait voir la Petite Ourse, vers le Nord. Ursus et Arktos, quand le latin rencontre le grec, il y a deux ours. En arctique, y a la polaire et le polaire, étoile et ours, mais pour combien de temps encore ?

« Une fois épuisées,
La place sera cédée
A un autre plus fort.
Et le chef volatile
Prend la queue de la file,
Fier de tous ses efforts ».

Le voyage continue, baie d'Hudson, ça résonne ! le grand rassemblement, c'est la ruée dans la nuée, chercher la bouffe dans les touffes, ne pas oublier de s'alimenter, c'est encore l'hiver dans le décor, pas encore de vert, résister, encore et encore...

« Dix mille oiseaux, peut-être, étaient occupés à glaner parmi le chaume de blé. Certains étaient sur le qui-vive, la tête levée comme un périscope ; d'autres fouillaient du bec le sol noir, en quête de grains restés sur place. Des petits groupes d'oies des neiges s'envolaient hors de la masse et quittaient le champ ; d'autres groupes arrivaient pour prendre leurs places au milieu de leurs congénères. Elles descendaient en planant, les ailes ployées, laissant pendre leurs pattes comme un train d'atterrissage, le corps penché en arrière, les ailes battant à l'envers, et puis au tout dernier moment le poids de chacune semblait basculer vers l'avant d'un bout à l'autre de son corps, les pattes touchaient le sol, l'oie repliait ses ailes et se mettait à manger ».

La Churchill River était gelée, et pas la lueur d'un cigare pour la réchauffer. Il a roulé trop vite, elles ne sont pas encore là, mais lui, attendre, toujours, il est las. Destin ! Il trouve une maison à garder pendant l'absence de la propriétaire. Dans la Goose Creek, elles viendront là, c'est sûr !
Un p'tit mot, sur la table, « La maison risque de grincer, en dessous, c'est la toundra ». le voilà dans de beaux draps, entre « lead » et « floe », de l'eau courante et de la glace flottante, mais toujours l'attente.

« À chaque nouveau passage
Des volées d'oies sauvages,
J'entends comme un appel.
Une voix qui me répète,
Que malgré les défaites,
On a encore nos ailes ».

Pffft ! Elles sont reparties, vers l'île de Baffin, et lui il a l'air fin, mais il trouve l'inventeur d'un gyrocoptère, pour s'balader dans les airs. Oui, mais c'est qu'un projet, en est bientôt en mai, pas attendre l'équinoxe, direction la péninsule de Foxe !

« Des volées d'oies descendaient en planant vers une étendue de toundra au bord d'une rivière. Elles allaient commencer à construire leurs nids, à mesure que la toundra sortirait de la neige, choisissant le sommet des légères ondulations, là où le sol était relativement sec et ferme.
Ces nids, je ne les verrais pas : dans deux ou trois jours, la toundra serait trop mouillée pour les motoneiges. Je n'atteindrais pas les grandes plaines de Koukdjuak, juste au-delà de l'horizon, vers le Nord. Je m'y étais résigné. Cela m'était égal. J'étais dans la péninsule de Foxe, avec les oies des neiges. Grisé, étourdi, je me suis planté sur mon sommet, à côté de l'inuksuk (cairn), respirant profondément. A part le vent, je n'entendais rien d'autre que les oies : les jappements stridents des oiseaux, le vrombissement grave et électrique des battements d'ailes ».

La toundra mouillée, c'est la case prison, il vaut mieux l'éviter.
En août, plus de doute, elles repartiront vers le Sud, le jeu de l'oie, c'est la loi, du plus fort, et du sort, il est tard, retour à la case départ.
L'aller et le retour, l'éternel va-et-vient, la vie nous joue des tours, mais elle nous retient, au fil des jours, avec son lien.

T'avais raison Rick, un véritable trésor. Je vous invite à le lire, encore et encore.

« Quelle belle leçon
Que ces oiseaux nous font
Obstinés et fidèles.
Faudra qu'on se console,
Et qu'ensemble on s'envole
Dans les draps bleus du ciel ».
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Un jeune homme, convalescent dans la maison familiale, retrouve un roman qu'un professeur lui a lu quand il était plus jeune : "L'oie des neiges". Il se met alors à parcourir le territoire des Etats-Unis, du Sud au Nord, en quête des oies des neiges en particulier et de plusieurs oiseaux migrateurs américains en général.
C'est un beau récit de reconstruction mais la part faite à la publicité pour certaines marques dans ce livre est de trop.
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Je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé avec ce livre. A priori tous les ingrédients susceptibles de me tenir en haleine et d'aiguillonner mes sens étaient réunis.
Un voyage, des animaux, une quête, du Texas au Canada, la quatrième de couverture me promettait un récit "nature writing" comme je les aime....

Hélas dès le début j'ai senti que ça ne le ferait pas et j'avoue que s'il n'avait pas été question de masse critique, j'aurais abandonné avant la fin.
Je m'attendais à un tableau intimiste, mêlant introspection et découverte, exaltation et renaissance, l'auteur décidant de suivre le périple effectué par les oies sauvages après une longue maladie.

Mais William Fiennes malheureusement ne fait qu'effleurer les raisons profondes qui l'ont poussé à partir. Et j'ai eu dès le départ la vision d'une barrière qu'il mettait entre nous et lui.
Il dit comment sa maladie et la relecture d'un livre sur les oies ont initié son voyage mais il reste en surface. Il parle du besoin de partir, de découvrir, d'avoir un but. Et de la nostalgie aussi, -autrefois associée au mal du pays et considérée comme une pathologie réelle-. Nous avons alors droit à de nombreuses citations d'auteurs experts en la matière.
Et je crois que c'est là l'un des principaux aspects du livre à m'avoir posé problème. Il utilise la voix des autres pour parler de lui. Quelque soit le sujet....
Mal du pays ? Relation et citations de médecins aillant étudié le problème.
Vie des oies sauvages ? extraits de manuels d'ornithologie, récit d'expériences faites par d'autres que lui.
Anecdotes, humanité ? toujours à travers la vie de tiers rencontrés au court du voyage.
Très peu de personnel au final.

J'ai souvent eu l'impression de lire un manuel scolaire. Même les dialogues sont très académiques, limite ennuyeux. Sans rythme ni émotion.
De tous les personnages rencontrés, seuls l'amoureux des trains m'a véritablement charmée.
Pour les autres il s'agit d'interminables descriptions de leurs tenues, d'un récit sans saveur de leurs vie ou expériences. Ici aussi une barrière.
Pas un soupçon d'émotion ou à peine esquissé, et déjà la page est tournée.
Mais on apprend plein de choses sur la construction d'une cabane - toujours grâce aux écrits d'un autre-, sur le curling, sur les trains.....

Alors, restait le côté nature writing du livre et la promesse de belles envolées grâce aux magnifiques régions traversées. Mais même là, ce ne fut qu'un pétard mouillé. de longues énumérations de plantes diverses, d'oiseaux, de conditions atmosphériques, toujours sans un souffle, sans ivresse.
Bref, vous l'avez compris je me suis terriblement ennuyée à la lecture de ce livre.

Mais je suis sévère et quand même, je dois souligner la mine de renseignements concernant les oiseaux, la flore, et le mystère de la migration des oies entre autres.

Une belle ouverture sur le voyage et le retour chez soi. Ne part-on que pour revenir ?
Tout comme pour ces animaux migrateurs, l'éternel retour est-il pour nous condition d'équilibre et de pérennité ? Et l'instinct dans tout ça ?
Ça aurait mérité là aussi un traitement plus en profondeur.

Pour conclure, William, lâchez prise. Mettez à bas les barrières et revenez nous raconter cette histoire comme je suis sûre que vous l'avez vécue, avec passion et émotion.
Cessez de regarder les autres comme un moyen de vous détourner de vous, de NOUS détourner de vous. J'attendais une telle fièvre, tant de frissons en anticipant votre rencontre avec ces fabuleuses oies sauvages, je suis hélas restée au bord de la route. Votre plume est habile et serait mieux utilisée à sortir du coeur plutôt que de divers manuels.

Un grand merci toutefois à Babelio et aux éditions Hoëbeke, pour cette mine de renseignements sur la migration des oies sauvages. La sauce n'a pas prise mais je ne doute pas de la sincérité de l'auteur.
Peut-être plus tard.....
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Comment nait une passion chez un homme ? Parfois totalement accidentellement.
William Fiennes (pour les curieux oui oui c'est le cousin des Fiennes acteurs) fait de nombreux séjours à l'hôpital il lit beaucoup. Il tombe sur un livre d'enfant, lu il y a bien des années : l' Oie des neiges.
Ce livre va activer en lui une envie forte, « J'ai imaginé une quête, un vol : un voyage avec les oies des neiges jusqu'à l'océan Arctique »
Pour un convalescent voilà bien un programme un peu intrépide mais son envie est très forte.
Au printemps et à l'automne des milliers d'oies entament leur long voyage entre Golf du Mexique et la Baie d'Hudson. Ce sera donc notre chemin.
Nous allons tel Nils Holgerson suivre les oies des neiges et entrer dans un monde où les oiseaux sont les rois.
William Fiennes va utiliser des moyens de transport variés du bus Greyhound en passant par le train et la voiture. Il tente de ne jamais lâcher les oies des yeux et pour cela passe parfois plusieurs jours en un lieu comme au bord du Sand Lake.
Au fil des kilomètres il croise des passionnés d'ornithologie, des serveuses de bar, Eléonor et sa chambre d'hôte, Michael du Fish and Wildlife service qui « savait exactement dans quel ordre tout ce monde ailé reviendrait au printemps », et son carnet de voyage s'enrichit des ses rencontres, d'anecdotes, de réflexions, de données scientifiques.

Quand le voyage s'étire un peu trop il est atteint de nostalgie et c'est l'occasion pour lui de faire des parallèles avec la migration des oiseaux et leur envie de voyage et de retour en alternance. Les migrations des oiseaux ont toujours fasciné les hommes.
Les paysages sont magnifiques, l'hiver s'efface petit à petit pour laisser place à un printemps tardif au fur et à mesure de la montée vers le nord.
Livre de passion et de savoir. William Fiennes le solitaire nous restitue de façon vivante un monde magnifique et il nous fait participer à son errance, à celle de ces oiseaux majestueux qui sillonnent le ciel par milliers.
Ce livre va aller rejoindre Rick Bass et Dan O'Brien dans ma bibliothèque
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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William Fiennes nous emmène prendre un peu de hauteur, beaucoup de hauteur même, en nous invitant à l'accompagner dans son périple américain pour suivre la migration des oies des neiges. Ce voyage, qui est pour l'auteur une quête et une thérapie, lui qui a connu les affres de la maladie, celle qui est longue et qui laisse au corps et à l'âme des cicatrices, ce voyage donc, nous permet à la fois de mieux comprendre les spécificités de la migration des oiseaux, ces belles oies des neiges en l'occurrence, et de rencontrer de belles et bonnes personnes, qui ont aidé l'auteur dans son cheminement, ou qui l'ont accompagné. Aucun risque de prendre un torticolis, inhérent à toute observation prolongée de l'avifaune errant dans les cieux, car l'auteur, s'il nous fait partager sa passion pour les oiseaux, démontre aussi qu'il apprécie les hommes, et que nombre d'entre eux sont à même de comprendre pourquoi quelqu'un quitte son sol natal (Angleterre) pour suivre, sur des milliers de kilomètres, des milliers d'oies, entre le Texas et l'île de Baffin.
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Des milliers d'oies des neiges, du Texas à la péninsule de Foxe prennent leur envol sous le regard émerveillé et passionné de William Fiennes.
C'est un magnifique périple contemplatif que l'auteur nous offre là, dans des paysages de glaces fondues, de neiges et de vent, de marais et de lacs avec toujours, le départ des oies, leurs caquètements assourdissants ou leur arrivée au loin.
On entend le bruit de leurs ailes, on attend de les voir apparaître et on voit enfin cette immense vol en V ondulant.
William Fiennes voyage à leur rythme, en fonction de la météo, il explique la migration et ses mécaniques avec précision, il donne envie de scruter le ciel.
On attend avec lui.
Il y a donc les oies mais aussi les hommes et les femmes qu'il rencontre, qui lui parlent, qui racontent un bout de leur histoire, l'aident parfois, souvent.
Il y a le trajet en bus ou en train, les chambres dans lesquelles il séjourne.
Et en toile de fond, malgré tout, la nostalgie de la terre natale, du connu rassurant.
William Fiennes n'est pas un baroudeur, aventurier qui n'a peur de rien.
Il est juste lui-même avec son besoin d'aller de l'avant pour laisser derrière lui cette maladie qui l'a terrassé, effrayé et dont il parle peu.
Il s'éloigne donc, prenant pour prétexte cette migration des oies et sur la route, il se découvre doucement, avec pudeur et simplicité.
Ami rêveur, ami contemplatif, ce livre est pour toi.
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C'est avec un sentiment mitigé que je referme ce livre.

J'aime les oiseaux et souvent, je passe pas mal de temps en solitaire à parcourir la campagne, jumelles au cou pour les observer ; j'aime marcher, randonner ; j'aime écrire, conter mes rencontres dans un journal que je tiens de manière irrégulière.

Si je vous dis tout cela, c'est pour vous expliquer que je me suis sentie très proche de l'auteur, j'ai déjà ressenti l'envie de prendre mes jumelles et de suivre grues ou cigognes lors de leur migration.

J'éprouve aussi de la nostalgie et parfois un grand plaisir à rentrer chez moi après un voyage.

J'ai donc suivi le récit de monsieur Fiennes, un peu comme j'aurais parcouru le journal de quelqu'un de familier.

L'écriture de monsieur Fiennes est très soignée, et en quelques mots, il m'a reconnectée à des émotions familières : celles que l'on ressent au sein d'une nature qui nous offre ses plus beaux spectacles : un envol d'oiseaux, un coucher de soleil, un vent bruissant dans les roseaux.

En même temps, je suis toujours restée comme en attente, comme s'il manquait un ingrédient pour que je vibre vraiment à la lecture de cet auteur… et les 6 dernières pages du livre ont suscité cet enthousiasme.
J'y reviendrai à ce livre et peut-être résonnera-t-il alors différemment.

Je serai curieuse de lire la critique d'une personne qui n'a jamais battu routes et plaines pour observer les oiseaux… serait-elle sensible à cet ouvrage ?

Pour ma part, j'ai mis de côté un autre livre pour commencer celui-ci et livrer ma critique dans les temps… peut-être l'ai-je donc lu dans de mauvaises conditions.

J'ai aperçu dans les rayons de la bibliothèque « The snow Goose » de Paul Gallico, livre à l'origine de l'attraction de William Fiennes pour les oies des neiges, ce sera une de mes prochaines lectures… de même que cet été va souvent me voir lever la tête au passage des oiseaux… et peut-être même un projet particulier à l'automne… au passage des grues.

Retenons donc le positif, ce livre suscite des envies… et en cela il nous connecte avec le vivant.

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A l'âge de 25 ans, après avoir été gravement malade, William Fiennes a senti le besoin de se ressourcer dans la maison familiale qui est son lieu d'appartenance, puis d'assumer sa liberté dans un périple ahurissant où il a suivi, en voiture, en train, en avion et à pied, la migration de printemps des oies des neiges, depuis le Texas jusqu'au cercle arctique au Canada. Il a ensuite ressenti un grand bonheur à rentrer chez lui, à son port d'attache, havre de paix.

Dans ce périple ornithologico-américain, William Fiennes parle des oiseaux(beaucoup), des paysages, des personnes rencontrées. Alternativement pris entre le la frénésie du voyage et le mal du pays, il réfléchit à ce curieux phénomène qui fait que chez les oiseaux comme chez les hommes, on quitte le nid vers de lointains horizons,pour mieux revenir après. Quoiqu'ayant pris un certain plaisir à ce livre, j'y ai ressenti par intermittence, il est vrai, des moments d'ennui. J'ai trouvé en français le style de Williams Fiennes assez énumératif dans les descriptions, il m'a manqué une pointe de « charme » à ce récit.
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William Fiennes n'est pas un vieux baroudeur américain, fan de pêche, de chasse et de vie en cabane, il n'a pas suivi d'études scientifiques hyper pointues, non, c'est un anglais de bonne famille comme les anglais savent en produire, il est né en 1970 et sort d'Eton et d'Oxford.
En convalescence après une opération, il trouve dans une petite bibliothèque à l'hôtel L'oie des neiges, de Paul Gallico, qu'un de ses instituteurs lisait à sa classe des années auparavant. Il sort de sa déprime, se passionne pour cet oiseau migrateur en particulier, et décide de partir sur leurs traces.

"J'ai imaginé une quête, un vol : un voyage avec les oies des neiges jusqu'à l'océan Arctique. le pincement de nostalgie, l'intense désir de rentrer chez moi que j'avais éprouvé à l'hôpital, avait désormais été supplanté par un autre désir , non moins intense, d'aventure et de nouveaux horizons. Autant j'avais eu désespérément envie de retourner à la maison, autant j'avais désormais envie de partir.(...) Je n'arrêtais pas de penser aux oies. (...)Je voulais proclamer que j'étais libre de bouger.
J'ai réservé un vol pour Houston, pour la fin du mois de février, avec l'intention d'aller trouver les oies dans les prairies du Texas et de les suivre vers le nord, au printemps."



Au cours de son périple dont le rythme sera totalement déterminé par les oies (et la météo) il aura le temps de rencontrer bien des américains hauts en couleur, vraiment accueillants et le côté road movie du sud au nord est un des charmes du livre. Point trop de descriptions de nature (un peu tout de même). Cela se terminera chez les Inuits (qui chassent et mangent l'oie des neiges)*

Je m'attendais à un récit dans le genre de l'excellent En vol d'Alan Tennant et je n'ai pas été déçue. Fort bien écrit (ça compte, même si le sujet m'intéresse a priori)(j'avoue avoir déjà abandonné un Transboréal ennuyeux comme la pluie à cause de l'écriture), avec de fortes réflexions sur le désir des êtres vivants de retourner "à la maison" tout en demeurant titillé par l'envie de découvrir le monde...

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Roman de voyage.
Le narrateur tombe gravement malade et est hospitalisé. Il se met alors à se passionner pour l'ornithologie et décide de suivre les oies des neiges dans leur migration jusqu'en Alaska.
Un roman un peu longuet qui ne m'a pas emportée.
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