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Critique de krzysvanco


Merci à Babelio étaux éditions Phebus de m'avoir fait découvrir ce livre de Serge Filippini dont j'avais déjà lu Rimbaldo. Après Rimbaud, il insère sa fiction dans les derniers jours d'André Breton.
Serge Filippini nous narre le parcours de Chance Salvage - prénom bien mal porté - qui après avoir été violée par son compagnon Virgile, décide de s'échapper; elle met un compas sur une carte et aboutit à Saint-Cirq-Lapopie, un village du Lot, où elle rencontre le poète Radovan Ivsic qui lui apprend qu'y réside André Breton et lui offre un exemplaire de Nadja, oeuvre culte de cet auteur.
Avant même de le rencontrer, elle décide de l'aimer, ajoutant sur la couverture de Nadja, juste avant le nom d'André Breton, les mots « J'aimerai ».
Leur rencontre sera intense mais brève car André Breton décédera peu après.
Après quelques errances (désir de suicide, les événements de mai 1968, tentative d'assassinat de Virgile, aventures avec d'autres hommes, naissance de sa fille et son abandon, prison), Chance ne retrouvera la quiétude qu'en devenant ermite dans la bergerie de Monfort-Désert, près d'une chapelle qu'elle contribuera à restaurer.
La fiction est enracinée dans le réel, elle plonge l'héroïne imaginée par l'auteur dans le vécu d'André Breton et de nombre de ses contemporains.

Elle est intéressante par le portrait de Chance, femme déterminée qui croit pouvoir être sauvée par André Breton et le sauver, femme que l'entourage de Breton refuse d'admettre et même de remarquer.
Elle est intéressante par le parallélisme mais aussi les différences entre les destins de Nadja et de Chance.
Toutes deux sont remarquées par Breton, l'aiment mais ne peuvent être sauvées par lui.
Elle est intéressante par les multiples thèmes abordés : questionnements quant à Dieu et à la Chrétienté, difficulté d'être femme dans un monde d'hommes, violence, suicide, importance de la révolution.
le livre se clôt par le parcours de la fille biologique de Chance et l'incendie de Monfort-Désert et ainsi de l'effacement de toute trace de la vie de Chance.
Tout nous est conté par un témoin dont on ne saura pas grand chose, sinon qu'il habite à Saint-Cirq-Lapopie.
L'écriture est fluide mais pour véritablement apprécier ce roman, il m'a fallu une seconde lecture, tant il est riche.




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