Personne n'a donc jamais appris [aux hommes] qu'il y a du bon dans la liberté et que sa perte ne mène qu'à la douleur?
"En témoin privilégié de la France, elle avait montré à ses lecteurs new-yorkais toutes les nuances de la vie quotidienne des Français.»
L'Amérique était un songe, y avait-elle seulement vécu ?
L'Allemagne lui (Jannet Flanner) sembla pourtant plus calme et plus ordonnée que jamais. Les nazis attendaient les journalistes du monde entier. Ils attendaient les journalistes du monde entier. Ils tenaient à faire bonne impression et avaient dissimulé tout ce qui aurait pu paraître anti-juif.
Ces jeux étaient un outil de propagande diablement efficace ainsi qu'une machine à rentrer de l'argent. C'était l'analyse de Janet, que l'organisation allemande impressionnait encore. Goering, surtout, l'étonna. Elle saurait bien assez vite que, comme Hitler, il était le diable.
Elle ne souffla mot dans son article, des quatre médailles d'or du sprinter Jesse Owens, ni de la polémique à son sujet. La rumeur disait que Hitler n'avait pas voulu le saluer parce qu'il était noir.
La conclusion de Janet sur l'Allemagne était lucide : "seul un spectateur délibérement sourd et aveugle pourrait ne pas voir et entendre, dans tous les coins du pays, le spectacle et la cadence de la marche en avant de l'Allemagne."
Hélas, les dirigeants européens, dans leur ensemble, semblaient atteints de cécité.
Janet déplorait que le sexe soit devenu si important, au point de figurer partout, dans la littérature, le théâtre, le cinéma, les chansons. Ce petit coin de corps [...] a pris des dimensions géantes; clitoris et pénis sont gros comme des montagnes d'où l'on aurait une vue imprenable sur le monde occidental.
La chambre de Janet était meublée d'un grand lit, d'une table de travail sur laquelle elle posa sa machine à écrire, de deux bibliothèques qui seraient vite envahies par les livres et d'un unique fauteuil. Elle ajouterait bientôt quelques tableaux, les uns achetés avec son premier salaire, d'autres offerts par des amis peintres.
l faudrait créer un troisième sexe, avait-elle écrit à sa mère, qui ne soit ni homme ni femme, un sexe qui ne soit dominé ni par le muscle ni par l'inclination à être nourricier.
Le pire du nazisme est qu'une partie de ses idées est maintenant avouée au lieu d'être latente et que, dans le monde entier, il y a des gens pour partager cette manière de penser.
Le génie est immédiat, mais le talent prend du temps.
Elle qui mettait parfois deux ans pour écrire un article, qui l’envoyaità NewYork par le train et le paquebot, ne connaîtra jamais ni le traitement de texte, ni l’ordinateur, ni internet, ni le téléphone portable, ni les réseaux sociaux, qui révolutionneront son métier.