Le même geste pour sauver ou pour tuer. Le même produit. C'est juste une question de dose.
La mort entre dans la normalité du vivant au même titre que la vie. La mort, c'est la vie. Il faut l'accepter pour mieux vivre.
Il y a des gens qui sont dépassés par la liberté que prennent les autres, ça les enrage, ça les rend dingues. Ils aimeraient que tout le monde reste englué exactement comme eux.
Lorsqu'on est médecin, on n'est pas préparé à la mort des gens. Notre mission, c'est de les tenir en vie coûte que coûte, en dépit de leur liberté. La mort, ce n'est pas notre sujet. Notre société est comme ça, elle ne veut pas regarder la mort en face. Et pourtant, j'ai lu dernièrement de très belles choses des philosophes grecs. Philosopher, c'est apprendre à mourir, pensaient-ils. Et si soigner, c'était aussi apprendre à mourir?
Perdre sa mère, c'est devenir définitivement adulte, c'est se dire, je ne peux plus aller chouiner dans les jupes de Maman, je n'ai plus qu'à m'assumer.
Les gens meurent sans savoir qu'ils meurent, sans jamais être préparés, parce que le mot n'est jamais même prononcé.
Et puis quand la date est fixée, tout s’accélère. Tu te crois dans les rapides, quand tu réalises que tu es déjà dans la chute.
C’est vrai qu’elle a toujours voulu tout contrôler, jusqu’à sa fin. L’hyper-contrôle, ça, c’était son truc. Personne ne lui en a rien dit bien sûr, mais je sais qu’on l’a tous pensé.
Moi, je vois la mort comme une étape de la vie. Ce n'est pas un aboutissement, ce n'est sûrement pas la vie éternelle et toutes les conneries des l'églises. Edith, c'est comme pour mon grand frère, comme pour mes parents, elle continuera à vivre à travers nos conversations.
Maman avait compris ce qui se jouait avec lui, elle était la seule qui ait compris, les autres n'avaient pas vu. Les dernières paroles qu'elle a eues pour moi ont été, trouve-toi quelqu'un de bien ma fille.