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EAN : 9782070147748
160 pages
Gallimard (31/12/2014)
3.21/5   96 notes
Résumé :
Peintre de formation, Léonore a cessé de peindre pour enseigner. A plus de quarante ans, elle n'a pas créé la grande œuvre dont elle rêvait, n'a ni famille ni enfant. Du jour au lendemain, elle décide de s'envoler vers le Portugal, le pays de José, son premier amour, disparu tragiquement à dix-neuf ans, disparition dont elle se sent encore aujourd'hui responsable.
Dans ce récit raconté au jour le jour, Carole Fives parvient à retranscrire, avec humour et sens... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Plus de vingt ans après l'accident qui a coûté la vie à José, son premier amour, Léonore s'envole pour le Portugal.
Après s'être dérobée pendant tant d'années, de crainte d'affronter la famille du jeune homme, elle se résout à lui rendre un dernier hommage. Peut-être pourra-t-elle ensuite tourner une page, cesser de se croire responsable de ce décès ? Faire la paix avec elle-même, pour enfin s'autoriser à vivre, aimer, peindre à nouveau ?

Encore un joli portrait de femme.
Léonore semble à la fois vulnérable et pleine de ressources, à l'instar de la maman solo dans 'Tenir jusqu'à l'aube', de la jeune femme qui subit les appels de sa mère dans 'Une femme au téléphone', de la grande soeur qui écrit à son frère dans 'Que nos vies aient l'air d'un film parfait'.
On ne peut s'empêcher d'imaginer la part autobiographique, et cette projection rend l'auteur attachante et ses mots d'autant plus forts.

Malgré tout, les aventures de Léonore m'ont semblé plus convenues et prévisibles que celles des femmes des autres romans de Carole Fives. Et c'est le parcours de José et de sa famille qui m'a le plus touchée : encore des histoires d'exil, d'Eldorado, d'espoirs déçus...
Un bel hommage à tous les Portugais qui, fuyant la dictature de Salazar, ont été 'accueillis' dans des bidonvilles en France, pour reconstruire 'nos' logements. Précédés par des Italiens, nord-Africains, Espagnols, Asiatiques, suivis par des sud-Américains, Roumains, et les migrants actuels fuyant la guerre et la misère. L'Histoire se répète...

C'est l'automne, et non, je n'y suis pas pour rien si des gens dorment dehors...
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Lasse de porter un souvenir comme un fardeau, toujours plus lourd, Léonore s'envole vers le Portugal, pays d'où était originaire José son amour de jeunesse.
Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis la mort du jeune homme et Léonore n'a jamais pu se libérer d'un sentiment de culpabilité. Depuis elle vit dans le souvenir : « Tu es resté l'amour de ma vie puisque tu es mort »
Léonore part faire ce voyage pour exorciser les démons du passé, mais la recherche s'avère difficile, des souvenirs affluent, il faut choisir les bons mots face à la famille du défunt, il y a des reproches qui pointent malgré tout ce temps écoulé...
Ce très court roman est empreint d'une grande délicatesse dans le choix des mots.
J'ai aimé l'alternance des deux vois narratives, celle de Léonore qui retrace à travers l'histoire de la famille de José, celle de ces Portugais qui se sont installés en France dans l'espoir d'une vie meilleure. E t celle de José, qui entre la vie et la mort se souvient de son enfance.
Carole Fives signe un très beau roman sur le temps qui passe, sur la culpabilité et surtout trace un très beau portrait féminin.



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Un beau jour, sans trop savoir pourquoi, Léonore décide de tenir une promesse qu'elle ne s'est jamais faite: retrouver, José l'amour de ses quinze ans.
Le retrouver, pas vraiment, c'est sa sépulture qu'elle va devoir chercher car le jeune homme est mort depuis vingt cinq ans.
Trouver sa tombe est le seul moyen pour Léonore de faire enfin son deuil . Au moment de l'accident la jeune fille a été tenue à l'écart par la famille de José qui l'a tenue pour responsable du drame. C'est après lui avoir rendu visite que José a trouvé la mort sur la route du retour. Les jeunes gens s'étaient quittés ce soir là sur un malentendu et Léonore en garde un profond sentiment de culpabilité dont elle doit se débarrasser.
Sa quête la mène jusqu'au Portugal, la pays natal de José, là où elle va enfin pouvoir fermer les portes du passé...
Ce court roman de 152 pages se lit malheureusement trop vite.
L'écriture simple, dénuée de tout artifice donne un fort accent de sincérité à ce très beau récit où humour et poésie se côtoient avec bonheur.
J'ai trouvé très émouvant que la magie des mots permette de faire revivre José le temps de quelques pages et j'ai reçu plusieurs coups en plein coeur pendant ma lecture.
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J'ai traversé ce voyage initiatique de bout en bout, comme on se rend à quelque chose d'important et que le chemin est tel que le quotidien fait entendre sa raison. Échappée belle d'un retour en arrière, pour résoudre un problème de fond. Une chose qui n'est jamais passée. Il lui en a fallu du temps à la narratrice, pour retourner sur la tombe de son premier amour au Portugal. Certains n'auraient jamais osé. Cette balade vers l'impossible, l'inutile, l'absurde résurgence des plaies d'antan, est absolument essentielle à son parcours. L'écriture est simple, douce, franche et authentique. Sans être trop analytique et introspective, l'autrice puise dans chacune des situations de base pour affiner son portrait intérieur, sa quête spirituelle, défiant les lois de la psychologie de base qui n'est pas armée pour. Qui le serait ? Tourner la page n'est pas donné à toutes et à tous et pourtant... Pour sûr, je reviendrai entre les pages de Carole Fives.
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Léonore a décidé de mettre sa vie en parenthèse pour retrouver la tombe de son premier amour, José, au Portugal. Elle ne sait pas exactement où il repose mais s'engage dans ce voyage un peu particulier, au rythme des souvenirs et des révélations.

J'avais découvert Carole Fives avec son livre "Que nos vies aient l'ait d'un film parfait" et j'avais aimé sa façon d'écrire sur des sujets pas très joyeux mais d'actualité.

Ici, nous rencontrons Léonore, une femme qui a du mal à avancer dans la vie. du jour au lendemain, elle part retrouver la tombe de José, son premier amour, quitte à délaisser son amant actuel Laurent. C'est un voyage qu'elle redoute et qu'elle reporte depuis longtemps, mais cette fois elle ose. Une manière d'avancer à sa manière. On assiste donc à ses démarches administratives parfois laborieuses et aux différentes rencontres qu'elle trouvera sur son chemin.

A côté de l'histoire de Léonore, qui petit à petit nous livre son histoire avec José, nous avons quelques passages en italique qui donne voix à José. Ce sont pour la plupart des souvenirs n'ayant parfois aucun rapport avec Léonore.

Petit à petit, nous découvrons alors comment José est mort, les circonstances et les conséquences pour son entourage et notamment pour Léonore.

Encore une fois, l'auteure s'attache à un thème difficile à exploiter mais elle le fait avec une très belle plume qui nous accompagne du début à la fin. J'aime sa manière de nous présenter ses personnages. On en apprend sur eux petit à petit, par petite touche, sans nous livrer tout d'un coup. On prend le temps de les connaître et forcément on s'attache à eux.

L'auteure nous parle également des immigrés portugais qui arrivent en France dans les années 70, pour trouver du travail, notamment construire les maisons des français, alors qu'ils vivent dans des conditions difficiles, parqués dans des genres de bidonvilles.

Je remercie Babelio et les éditions Gallimard.

Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il a vécu à Orléans, ses parents ont fait partie de cette vague d'émigrants dans les années soixante, rentrés au pays après le coup d'Etat de 1974. Je [lui] demande s'ils sont nombreux, comme lui, à être revenus au pays. Beaucoup d'entre eux sont restés en France, me dit-il, malgré l'accueil qui leur a été fait là-bas.
- Quel accueil ?
- Mes parents ont passé presque deux ans dans le plus grand bidonville de France, Champigny-sur-Marne.
- Je savais que les Algériens avaient vécu dans des bidonvilles français, mais pas les Portugais.
- Ils étaient près de quinze mille, là-bas.
- Tout le monde ici connaît quelqu'un qui était à Champigny, dit Carlos, c'était le point d'arrivée en France de la plupart des Portugais. J'avais un oncle qui y était. Quand il nous téléphonait, il nous racontait qu'il s'était construit une maison, que tout allait bien. Mais quand mon père a pu aller le voir en France, il a dit à ma mère en rentrant, je m'en souviens, il pleurait, il lui a dit que son frère vivait les pieds dans la boue, dans une cabane de fortune, sans eau, sans confort. La France faisait venir des Portugais pour construire des habitations, mais eux, ils n'avaient qu'à dormir dehors.
(p. 79-80)
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Cette histoire, je m'étais parfois risquée à en parler, comme on tente de se raconter à travers ses amours, ses drames, espérant que les autres comprendront pour vous, en tireront des conclusions, excuseront peut-être votre comportement... Mais que ce soit à une amie ou à un amant de passage, leur visage aussitôt, leur silence me signifiaient que mon secret était trop grave, impartageable, et ensuite, ce sentiment qu'on me regardait différemment, qu'un poids me précédait. Chaque fois que je m'étais laissée aller à la confidence, je l'avais regretté, comme si j'avais dévoilé une partie de moi que personne n'avait envie de voir, quelque chose de trop noir.
(p. 129)
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- Vous êtes mariés ? [...]
- J'ai été marié deux fois, et j'ai divorcé deux fois, ça suffit..., dit Alexandro.
- Il préfère 'diverser' que divorcer, sourit Bette.
- Diverser ?
- J'ai bien compris que pour rester marié, il fallait divorcer de soi-même, proteste Alexandro, et je n'ai plus du tout envie de ça.
- Depuis, il s'est remarié avec lui-même, se moque Bette.
(p. 83)
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Quarante ans que Jef écrit comme il se lève, chaque matin. Il ne cherche pas à faire lire à qui que ce soit, sauf si on insiste. Il lui arrive alors de sortir un feuillet de sa poche de veston et d'en lire quelques mots, comme un cadeau improvisé. Jef écrit pour lui, pour se comprendre dit-il. Et comprendre les autres, comprendre la vie.
Ce soir Jef parle de la langue, celle que nous partageons tous, de sa difficulté à inventer une parole qui s'affranchisse des clichés, des lieux communs. Je ne suis pas d'accord avec lui, pour moi ce sont justement les clichés, les banalités que nous répétons tous qui sont intéressants, parce qu'ils parlent de nous, de nos impossibilités, de nos empêchements.
(p. 48-49)
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On verra plus tard. Ne rien prévoir, ne surtout pas s'engager. Attendre. Attendre que les autres décident à sa place. Se laisser mener. Ne pas faire de vagues, surtout. C'est ça, pas de vagues. Profil bas. Les autres ne savent pas mieux, ne jugent pas mieux, mais au moins, c'est les autres. Qu'ils écrivent la partition, qu'il n'y ait plus qu'à jouer, c'est tellement plus simple.
(p. 24)
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Vidéo de Carole Fives
« Moi, je ne réalisais pas vraiment ce qu'on allait faire là-bas. On vivait minute par minute, et c'est ça la vie, finalement, c'est : minute par minute, le reste, c'est du vent. »
Dans un road trip tendre et déchirant, Carole Fives dresse avec délicatesse le tableau d'un clan confronté à l'indicible et donne la parole à ceux qui restent.
Paru aux éditions JC Lattès en août 2023.
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