Rien ne m'a plus donné un absolu mépris du succès que de considérer à quel prix on l'obtient.
Il faut mettre son coeur dans l'art, son esprit dans le commun du monde, son corps où il se trouve bien, sa bourse dans sa poche, son espoir nulle part.
Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
Tu parles de perles. Mais les perles ne font pas le collier ; c’est le fil.
(Lettre à Louise Colet, 31 janvier 1852)
Le style est autant sous les mots que dans les mots. C'est autant l'âme que la chair d'une oeuvre.
Il y a en moi, littérairement parlant, deux bonshommes distincts : un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d'aigle, de toutes les sonorités de la phrases et des sommets de l'idée ; un autre qui fouille et creuse le vrai tant qu'il peut, qui aime à accuser le petit fait aussi puissamment que le grand, qui voudrait vous faire sentir presque matériellement les choses qu'il reproduit ; celui-là aime à rire et se plaît dans les animalités de l'homme.
(Lettre à Louise Colet, 16 janvier 1852)
J'entrevois maintenant des difficultés de style qui m'épouvantent. Ce n'est pas une petite affaire que d'être simple.
(Lettre à Louise Colet, 20 septembre 1851)
Cela rend modeste de voyager; on voit quelle petite place on occupe dans le monde.
Il ne faut pas grande malice pour faire de la critique! On peut juger de la bonté d'un livre à la vigueur des coups de poing qu'il vous a donnés et à la longueur du temps qu'on ait ensuite à en revenir.
La poésie n'est qu'une débilité de l'esprit, et ces susceptibilités nerveuses en sont une. Cette faculté de sentir outre mesure est une faiblesse.
Mon sacré nom de Dieu de roman me donne des sueurs froides…. J’ai relu tout cela avant-hier, et j’ai été effrayé du peu que ça est et du temps que ça m’a coûté (je ne compte pas le mal). Chaque paragraphe est bon en soi, et il y a des pages, j’en suis sûr, parfaites. Mais précisément à cause de cela, ça ne marche pas. C’est une série de paragraphes tournés, arrêtés, et qui ne dévalent pas les uns sur les autres. Il va falloir les dévisser, lâcher les joints, comme on fait aux mâts de navire quand on veut que les voiles prennent plus de vent