La mer se lasse,
s’endort dans un calme boudeur
le ciel descend,
la pétole.
(On fol espoir, p. 20)
À force de mâcher des mots invisibles
ses doigts s’agitaient à les deviner un à un,
elle les ramassait au creux de ses mains,
elle les caressait et nous regardait de ses yeux doux,
peur à peur l’angoisse refluait.
De ses mains si frêles,
de ses doigts si roses et si fins
elle écoutait les mains des autres,
cherchant la musique de nos voix
pour retrouver nos mains,
frottant nos doigts avec les siens.
Tout était simple
puisque j’apprenais ses mains,
je lui parlais sur le bout de ses doigts diaphanes,
ses yeux brillaient aux touchers de mes paumes.
J'apprenais ses Mains p.34
Les murs blessés couverts de graffitis,
les ponts sevrés des ballades d'antan
dans ce décor de brandes et d'ennui,
les Houillères désertent les vivants.
p 55 citées dans revue "Rose des temps" N°38
Les soleils du Connemara.
Les paysages se firent plus amples,
secoués par les vents, Ils se brisaient,
se perdaient comme la mer éclatée par la houle
de si loin venue.
Le gris immuable des eaux installait sa nuit
un gris aux mille nuances de solitudes
un gris de peine aux jus noircis d’angoisses
un gris qui durait des jours, des semaines.
Le ciel se posait alors sur les toits de tuiles rousses
descendant en un brouillard sépia
jusqu’aux prés gorgés d’eau
et par plages couvrait la tourbe.
Alors, parfois,
un rai de lumière perçait ces cieux désespérés
il embrasait alors de couleurs
toutes les rancoeurs du ciel.
Et la mer racontait un enfer flamboyant
de verts orangés
des rouges brûlés
des jaunes meurtris de bleus.
Ces jours de pluies aux ciels nimbés de lumières
Faisaient naître une autre vie
et enfanter les soleils du Connemara.
Ma parure feuillue
roule sur les tons de l'automne
et mes couleurs s'enflamment.
...
Au bout de mes doigts une feuille
Folle
déploie ses bruns,
en touches brûlées de terres
rompt sa ligule
se détache,
libre...
...
C'est ma vie qui se blesse aux couleurs de l'automne
La mer se déchaîne dans le silence des hommes,
les femmes et les enfants se serrent,
une psalmodie s’ouvre sur les lèvres des femmes
au rythme de la houle,
amplifie la fièvre
dompte le flot
perce le ciel.
Un fol espoir (Chap 1 partir)
Tu viens des sables
Des vents brûlés par le soleil
Des ciels chauffés à blanc
Des nuits peuplées d'étoiles
Des gouttes d’eau vibraient
Ou peut-être ses larmes
Comme un léger brouillard poudré
Donnant à ses traits une tristesse infinie
Ses yeux bleuis perdaient de leur intensité
Devenant gris perle
Gorgés d’une douleur indicible et lointaine.
Des parcelles d’épaves de toutes les couleurs
Semblaient s’envoler
Emportant
Avec elles le marin perdu.
"Un visage" à Brice lemonnier
la longue pierre se couvre de mousse et d'ambre,
Comme chaque dimanche
Ton nom s'efface
Et je flanche ....Comme chaque dimanche.
Extrait de la revue Traversées n° 92
Couleurs de vie
Chataigne les yeux d'Isham
Orge les mèches de Michel
Ebène les nattes de Wenjue
Coquelicot les lèvres de Carrie
Sépias les prunelles de Zulan
Miel la frange d'Angela
Prunes les boucles de Maryam
Ambrées les tresses de Kaouther
Vanillés les bras de Julian
Hortensias les pupilles de Marien
Rose de Noël les joues d'Hannah
Chocolats les joues de Khady
Toutes leurs mains lancent des pétales de rires
Petits cerfs volant brillants
Eclats de soleil dans ce ciel d'azur