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"- Mais, les mots ne sont pas morts, tu le sais bien. Tout a été conservé dans les Linums et dans les ordinateurs. Rien n'a été effacé...
-Ce sont des machines démoniaques, capables de réécrire les livres, de dévorer les mots, de les interpréter, de dénaturer leur sens premier afin de mieux nous manipuler. Les machines ont pris le pouvoir ! oh, Seigneur, qu'avons-nous fait ? Il faut dire au petit de quoi nous l'avons privé. Lui, il m'aidera dans mon entreprise de retour au papier, à l'écrit, au manuscrit ! " (p. 99)

Dans notre avenir ressemblant à notre futur proche, Adèle, journaliste, grande lectrice, fille et femme d'écrivain décide d'éloigner son unique fils, loin de l'écriture et de tout livre... Pour échapper à la malédiction familiale des mots, elle va jusqu'à détruire une grande partie des bibliothèques conjugale et personnelle ...Allant jusqu'à offrir un piano pour l'un des anniversaires de son fils, se méfiant moins de "Dame Musique "que de "Dame Littérature"....

Ce petit garçon couvé, isolé du monde des mots et du monde, en général, au demeurant docile, ira malgré les interdictions maternelles vers la langue, l'écriture ainsi que vers la lecture; lecture clandestine des ouvrages de son "pépé", auteur d'ouvrages historiques, ainsi que ceux de son "paternel", lui aussi, écrivain....

Une fiction par moments terrifiante, critique qui "caricature" à peine notre hyper-modernité, qui, au final nous offre une ode époustouflante au Livre, sous toutes les latitudes, aux plaisirs multiples qu'il engendre: sensoriels comme intellectuels....
Un "enfant-mots"... qui soignera, mettra à l'abri les vieux livres...et la chaîne de la transmission, du partage des mots repartira de plus belle ...
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C'est un drôle de roman et, quelques jours après l'avoir terminé, je me demande si je l'ai aimé. le thème (l'amour des livres, le pouvoir des mots...) m'intéresse au plus haut point et l'effort de l'auteure pour construire cette fable d'anticipation et parfaire sa démonstration mérite d'être remarqué. Certes, le trait est parfois appuyé mais c'est le jeu avec la forme choisie. L'auteure entreprend de décaler légèrement l'espace temps pour nous donner à voir ce que pourrait être un monde où le papier aurait complètement rendu les armes face et où la dématérialisation aurait gagné. Plus de journaux ou de livres à toucher, simplement des mots et des phrases qui défilent derrière un écran. Plus de journalistes mais une information pléthorique, ouverte à tous mais sans hiérarchisation, les livres relégués dans des musées... Ancienne journaliste, Adèle a tout arrêté un peu avant l'effondrement pour s'occuper de son fils Nino. Les livres, elle les connaît trop bien. Ils l'ont privée de l'attention d'un père écrivain enfermé avec ses mots et ils sont en train d'opérer le même enfermement avec Hugo son mari. Alors Adèle s'est juré de tenir Nino éloigné des livres et de briser cette malédiction qui enchaîne les membres de sa famille à la chose écrite. C'est oublier que les chiens ne font pas des chats...

Avec cette fable, l'auteure montre la difficile avancée de chacun vers une modernité nécessaire mais qui oblige parfois à se couper d'un héritage pourtant utile à la marche du monde. En imaginant que le support ne change rien au contenu, il semble que l'on se trompe... Et j'aurais tendance à être d'accord avec ce constat. Voilà, sur le fond je crois que j'ai aimé ce livre, c'est la forme qui ne m'a pas tout à fait convaincue. Il y a à la fois des trouvailles savoureuses (la crise de nerf généralisée des journalistes, l'éditeur qui opère un braquage de ses propres livres pour les soustraire à l'entreprise de destruction...) et des délires un peu trop gros.

Néanmoins, si je choisis d'en parler ici c'est que le propos est suffisamment intéressant et l'exercice de style sincère pour que ce livre rencontre son public. Ajoutons à cela une lecture fluide et agréable... Pour un premier roman, ce n'est déjà pas si mal.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Rendre hommage à la littérature en écrivant un roman qui met en scène une jeune femme qui ne supporte plus les livres, l'écriture et les écrivains, voilà un joli défi relevé avec brio par Adeline Fleury.
Voici donc Adèle, fille d'un écrivain autodidacte, qui consacre toute son énergie à sa passion : « Il voyait peu le jour, et c'est une tornade de nerfs qui remontait pour partager le dîner familial. Peu de mots échangés, normal, toute la journée les mots l'avaient vidé. » Au lieu de profiter des siens, il veut écrire un maximum de livres. Une première expérience traumatisante qui ne va toutefois pas l'empêcher de s'engager dans une carrière de journaliste. Et constater combien ce métier, notamment au sein de la rédaction qui l'emploie, ne correspond pas à l'image qu'elle s'en faisait. « Toute une carrière basée sur le nombrilisme au lieu de l'altruisme. Qui a dit que le journalisme était ouvert aux autres ? Foutaise ! le journaliste ne se soucie guère que de lui-même. le journaliste veut briller, épater, que l'on parle de lui, rien que de lui, de ses infos. Rien que de ses mots. » Seconde expérience traumatisante.
Puis vient l'heure du mariage, celle de fonder une famille. L'heure aussi des remises en question, d'affronter le père «qui lui a injecté le venin des mots dans les veines» et qui ne comprend pas son aversion soudaine pour la chose écrite : « Ah puis merde, elle va être mère et rentrer dans le rang. Comment ai-je pu engendrer une petite-bourgeoise pareille : trente ans, boulot stable, congés payés, mariage bien comme il faut, bébé bien comme il faut, balades canards au square tous les dimanches bien peinards…» Troisième expérience traumatisante.
L'heure de se pencher sur le berceau de Nino, l'enfant qu'Adèle entend préserver de cet univers anxiogène en l'éloignant le plus possible des livres. Une tâche qui va être facilitée par l'évolution de la société qui aime bien bruler (au sens propre) ce qu'elle a adoré et s'imagine un avenir radieux grâce à des petits bijoux technologiques.
Mais bon sang ne saurait mentir et voilà le garçon attiré par l'interdit autant que par l'histoire familiale. L'excitation de découvrir ce qu'on veut lui cache, l'exploration de ces curieux objets imprimés vont vite tourner à l'obsession. Nino devient collectionneur puis sauveur de livres. « Il sait maintenant qu'il est le fruit de l'amour fusionnel de deux êtres passionnés de littérature et qu'il a bien failli naître sur un parterre de livres déchiquetés. Tout ça c'est son histoire, tout ça l'a poussé vers une humanité marginale. Plus que l'amour, il a les mots en héritage. Il n'écrit pas, il restaure le passé. »
Quant aux amoureux des livres que nous sommes, nous remercions Adeline Fleury pour cette déclaration d'amour et cette mise en garde. Rien que des mots… essentiels.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Dans un monde où le numérique règne en maitre, dans la famille d'Adèle, on aime les livres, les mots, on refuse l'idée qu'ils soient bannis.
Adèle aime les mots, mais avec un père qui passe son temps à créer des livres, et un mari qui rêve de recréer l'ensemble des livres qu'il a lu et qu'il récrit de mémoire, elle a décidé de supprimer les livres de la vie de son fils, Nino, pour le protéger.
Et pourtant, quelle violence dans ce mode de vie contraint. Perspicace, Nino va comprendre et s'éloigner de celle qui lui veut du mal. Et décide de rassembler et de sauver tous les livres qu'il trouve par le monde.
Roman initiatique ou d'anticipation? Tout est possible, car n'oublions pas qu'à différentes époques déjà, les hommes ont voulu bannir les mots, la connaissance, et détruire les livres qui apportent la connaissance. Pourtant, si j'ai bien aimé l'idée du livre, j'ai eu un peu de mal à en apprécier le style qui oscille trop entre fiction ou réel sans prendre réellement parti.
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Ce roman est une déclaration d'amour aux livres sous la forme d'une sorte de conte.

Adèle est une jeune femme qui a été privée de la tendresse de son père écrivain, un homme qui a dédié toute sa vie à l'écriture, c'est un "géniteur qui lui a injecté le venin des mots dans les veines" , elle souffert de la "montagne de lignes entre eux".

Enceinte de son premier enfant, elle décide de le protéger en le tenant à l'écart de la lecture. Elle édicte à son fils dans son ventre le commandement "tu n'écriras point!" et forme avec Hugo, son conjoint lui même écrivain, un pacte pour le préserver des mots.

Ensemble ils cachent tous les livres qu'ils possèdent dans une chambre interdite à l'étage où Hugo va vivre cloîtré pour que leur fils Nino ne le voit jamais à sa table d'écriture. Il doit s'épanouir sans la littérature, il faut "vider l'appartement de ces maux nommés mots".

Adèle va quitter son travail de journaliste pour s'occuper de Nino et lui fait l'école à domicile.

Ce roman est aussi un cri d'alerte car l'auteur, en choisissant une forme d'anticipation qui nous entraine jusqu'en 2035, nous plonge dans une société du tout numérique dans laquelle les livres ont été brûlés au cours de bûchers érigés en 2017, où la Grande Numérisation a réduit les livres à être exposés derrière des vitrines dans le Musée des Arts Écrits. La presse écrite et le métier de journaliste ont également disparu, des Cyber citoyens fournissant l'information via Internet.

Nino qui ignore tout de ce que son père fait dans la chambre interdite vit sous l'emprise de sa mère jusqu'au jour où il va découvrir des livres, il comprend alors tout ce qu'elle lui a caché et s'éloigne d'elle.

Ce petit garçon est très émouvant, on assiste à sa découverte de la beauté de l'écriture et de la lecture et on le voit se lancer dans la conservation du livre papier en créant la Société Protectrice des Livres en Papier.

Adeline Fleury nous livre ici un bel hommage au livre papier bien entendu en forçant souvent le trait, mais ce roman est une fable...
L'écriture est agréable même si je l'ai trouvé un peu inégale et le très léger côté science-fiction ne doit pas rebuter les réfractaires à ce genre.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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J'avais hâte de découvrir ce livre car le résumé m'intriguait. Comment pouvait-on détester à ce point les livres et quelle histoire de famille se cachait derrière ?

J'ai commencé ma lecture de manière enthousiaste, j'ai aimé le début et puis je comprenais petit à petit ce qui se passait dans cette famille. Mais (et je ne sais toujours pas me l'expliquer) j'ai décroché...et là j'ai eu du mal, mais vraiment beaucoup de mal à continuer. Je l'ai fais car j'ai du mal avec l'inachevé et je me disais que peut-être la flamme se rallumerait mais non...alors j'ai fini rapidement pour pouvoir passer à autre chose. C'est dommage, surement car au-delà de l'histoire l'écriture est pas mal du tout !

Je ne prends pas cette lecture comme un échec par contre, car je me suis de nouveau rendue compte par ce livre que grâce aux 68 premières fois, je vais sur des terrains inconnus, parfois glissants et que ça me permet aussi de changer de mes habitudes. C'est le point positif que j'en ressors. Et peut-être qu'il faudrait que je le relise dans quelques temps pour avoir une autre approche...
Lien : http://leslecturesdelailai.b..
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Désolée lais je n'ai absolument pas adhéré à ce livre... je l'ai abandonné à la moitié, n'arrivant pas à entrer dans ce monde où l'héroïne bannit tout livre, toute civilisation moderne à son fils de 5 ans.......
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Challenge 68premièresfois Il m'arrive rarement de rire à la lecture de romans, mais là j'ai souri et ri à certains passages de ce livre. L'auteure nous entraîne sur les pas d'Adéle qui, jeune journaliste décide en 2015 alors qu'elle est enceinte de se libérer des mots et des livres. Son père est un écrivain et son époux aussi et elle ne veut pas que son fils subissent les méfaits des mots. Mais au fils des années, celui-ci va vouloir connaître ce monde mystérieux. Adèle l'isole des mots mais la société que nous décrit Adeline Fleury a elle aussi banni les mots écrits et surtout le papier et les livres. Les années futures voient des autodafés de livres, la multiplication des liseuses et la BNF est même transformée en musée des arts écrits. Il y a même une association de book addicts anonymes où on essaie de se libérer des livres. Mais les livres et l'écrit sont plus forts et en 2025 est crée une Société Protectrice des Livres en papier (SPLP). Nino, le petit garçon va devenir un enfant mots et un sauveur des livres. D'ailleurs, sont grand père va veiller à cela, car à son anniversaire de cinq ans il lui offre un scrabble et il a ainsi accès aux lettres et aux mots. Les mots ne sont pas toujours des maux. « Je dévore, je me goinfre de phrases, de figures de style, de litotes, d'assonances, d'anacolures et d'allitérations. J'engloutis métaphores, répétitions, chiasmes, césures, alexandrins. » (p127). Ce texte raconte la fin des mots mais c'est surtout un bel hommage aux mots même si parfois au début j'ai aimé l'ironie de l'auteur sur des textes dits classiques (Mme Bovary, Flaubert) ou plus contemporains (le chat du rabbin, Toni Ungerer) Il y a aussi quelques clés et on semble reconnaître quelques portraits d'écrivains existants ou d'éditeurs. Un premier roman jubilatoire et jouissif et j'ai ri à certaines piques dont se permet allégrement l'auteure.
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L'idée de départ était intéressante. Une journaliste, fille et femme d'écrivain qui veut pour son enfant un monde sans livres pourquoi pas? Mais ça vire vite dans le grotesque.
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"Rien que des mots", oui, mais justement les mots me manquent pour parler de ce premier roman.
Alors, en attendant de les trouver, je vais commencer par l'histoire. C'est celle d'Hugo et d'Adèle ou peut-être davantage d'Adèle et d'Hugo, deux passionnés de livres, de lecture, d'écriture. Adèle est enceinte et tout à coup, un soir, elle prend conscience que l'écriture l'a privée de son père qui, plutôt que de s'occuper d'elle, se retranchait dans son antre et écrivait, écrivait, écrivait. Pour protéger son fils à venir d'une telle malédiction, elle édicte un unique commandement : "Tu n'écriras point !" et décide qu'il ne verra jamais de livres, au point de provoquer un autodafé dans son appartement ! Mais le destin ?
Dérangeant, c'est le mot qui me vient pour qualifier ce récit. Dérangeant par l'attitude de la mère, elle décide, commande, met en oeuvre. Elle prive, empêche, trace une seule voie : la sienne. J'avoue n'avoir pas accepté le rôle de cette mère pleine d'amour pour son fils, mais d'un amour égoïste, est-ce parce que cela ramène à mes erreurs de mère ? Dérangeant par l'absence du père, Hugo écrit, certes, mais il semble falot, sans envergure, relégué en arrière-plan. Bon, même s'il s'agit d'une vraie déclaration d'amour aux livres et aux belles lettres, même s'il s'agit d'une fable, je n'ai pas réussi à m'en régaler.
Reste l'écriture originale, fouillée, travaillée, reste, naturellement, l'érudition de l'auteur jouant des titres et des auteurs, reste un bel équilibre dans le récit. Oui, je reconnais bien toutes ces qualités mais décidément, elles n'ont pas suffi à mon plaisir.
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