Le Miroir de la Nature nous montre le bois voisin de la petite ville, le proche jardinet de faubourg où croissent le noisetier, le fraisier et quelques plants de vigne.
On dirait qu'une main d'enfant y a cueilli la parure des autels et qu'elle l'a suspendue, toute fraîche, sous les voûtes, pour une Fête-Dieu qui n'a pas de fin.
L'art le plus homogène ne se définit que dans son développement.
L'art roman, dés le XIe siècle, adopte une forme nettement caractérisée, l'architecture reconnaissable à l'emploi systématique des galeries d'arcatures et des bandes plates.
L'art du moyen âge nous fait connaître sa vaste conception de l'homme et de ses rapports avec l'univers. Il ne l'isole pas. Il le montre aux prises avec les exigences, les misères et les grandeurs de son destin. Il ne s'arrête pas à l'épanouissement de sa jeunesse, sauf quand il le couche sur la pierre des tombeaux. Il le prend à tout âge, dans toute condition, maniant l'outil, subissant ses maux. L'aveugle des parties hautes de Reims proclame la gloire de la justice de Dieu et la gloire de la patience humaine.
Le programme de la basilique romane est celui d'une sorte de reliquaire immense, mais ouvert à tous.
L'église monastique de ce temps est à la fois l'église des moines et des pèlerins.
Elle abrite les corps saints et attire la dévotion des fidèles
[Le terme d'art "roman"] évoque heureusement la coïncidence avec le développement des langues et des littératures romanes. On le doit à un archéologue normand, M. de Gerville, qui, dans une lettre à son ami Le Prévot, datée de décembre 1818, écrivait, à propos de certaines églises normandes : "Tout le monde convient que cette architecture, lourde et grossière, est l'opus romanorum dénaturé ou successivement dégradé par nos rudes ancêtres. Alors aussi, de la langue latine, également estropiée, se faisait une langue romane..." Le mot vaut mieux que la doctrine. Voir Docteur Gidon, L'invention du terme d'architecture romane par Gerville (1818), Bulletin de la société des Antiquaires de Normandie, 1935.