Voici venir le temps prodigieux des fous
c’étaient des étudiants
Ils parlaient de leur soupe aux betteraves
Nos paroles étaient des oiseaux morts de gel.
Je presse mon angoisse, et j’obtiens ton visage ;
Mais si l’angoisse venait à me quitter ?
J’ai vu tant d’inconnus qui manquaient de visage
Regarde-toi, Fondane Benjamin
Dans une glace. Les paupières lourdes.
Un homme parmi d’autres. Mort de faim.
tu verras le dégoût qu’on appelle plaisir
Je ne veux pas de ta Justice-
Mais où est-elle ta Pitié ?
Je ne veux pas de ta raison
Mais où est-elle ta souffrance ?
Mais où, est-il donc ton amour-
Où niche ta miséricorde-
Si je n’avais aucune faute
Mériterais-je ton pardon ?
Chacun tenait sa vie par la main,
Sa petite vie, flanquée d’un parapluie usé,
Avec de fins souliers de femmes dans les yeux
Et toutes ces fééries dans les vitrines.
que ne sais-tu prévoir la chute des lézards
D’avoir été aimée elle semblait obscène