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EAN : 9782889181544
235 pages
Parole et Silence Editions (28/02/2013)
4/5   1 notes
Résumé :
Le volume intitulé Le Mal des fantômes, dont Benjamin Fondane indiqua la structure dans son testament de Drancy, ne comprend pas la totalité de l'oeuvre poétique. Il importait de réunir des textes épars publiés dans des revues ou abandonnés dans les manuscrits. Nous y joignons la première version d'Ulysse (1933). Edition sans fin : c'est ainsi que le poète avait sous-titré la deuxième version d'Ulysse, élaborée durant la guerre et restée inachevée. Ce titre pourrait... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Que se passe-t-il en Roumanie qui nous fait éclore des Cioran et des Fondane ? le premier écrit en aphorismes ; le second écrit parfois des poèmes. Ils viennent à Paris : c'est ici qu'ils s'affirment boiteux en langue française.


Je sais plus quel mec avait écrit qu'un bon poème doit trouver son sens dans son mouvement, donc dans sa totalité, mais aussi dans chacune de ces brisures que sont les vers. Amputez un vers de son poème ; une fois mis à l'écart, s'il continue à vous troubler, c'est qu'il est réussi.


« le rire de ce dieu nous ronge les entrailles. »

« la fraise n'est que la veine ouverte de la pierre »

« tu verras le dégoût qu'on appelle plaisir »

« le melon sur la nappe au regard perfide »

« que ne sais-tu prévoir la chute des lézards »

« Cette journée est pleine de plantes dans les voix »

« la vie, ça te connaît comme une vieille crampe »

« Une île comme une grande figure qu'on éventre. »


Oui, ça marche.
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Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
J’ai vu les cochons que l’on saigne
-ça vaut la peine d’être vu !
Les poules dont on tord la tête
Tournoient encore toute une heure,
La carpe morte saute encore
Le sang coule de l’œil du cerf,
Et dans les étangs où il meurt,
Le cygne étale une chanson

Mais que le silence est massif
Aux champs de bataille !
L’homme qui meurt tourne trois fois
La tête et puis se laisse choir,
J’ai vu des idiots qui crèvent
Froide et gluante est leur sueur,
-mais avez-vous vu un mort crier ?
Avez-vous vu un mort qui chante ?

Entends-tu le cri du cochon,
Le saut transparent de la carpe ?
Le sang caillé de l’œil du cerf
Est-il monté jusqu’à ton œil ?
Et seule la mort des humains
Coule, légère, sur ta peau, -
A l’homme seul refuses-tu
L’huile divine de la plainte ?
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Je songe au passant qui
Traverse sans hâte la rue.
Que de fois déjà il l’a vue !
Il ne la reverra plus.

Je pense à l’homme qui
Etend dans ses draps une femme.
La vieille chanson que la femme !
Mais c’est pour la dernière fois.

Je pense au poète vieilli.
Voyez : il écrit un poème.
En a-t-il écrit, des poèmes !
Mais celui-là c’est le dernier.

Je pense à l’homme qui
Eteint sa lampe et se couche.
Tant de fois il s’est endormi !

Mais cette fois c’est pour de bon.
Je pense, je pense, je pense
A la vie des éphémères
Qui meurent en ouvrant les yeux.
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Ma paresse, ce vieux serpent qui me conseille
M’a dit, comme toujours : « Attendons à demain.
Ces changements sont lents, si lents, on a le temps –
Les forces sont inégales,
Bouger, c’est dépenser cette énergie exacte
Dont tu auras besoin, demain, pour te lever
Et rayonnant, forcer les anges du néant.
Demain, il est encore temps, allons dormir :
Cette journée qui s’en va fera place à une autre,
A une autre qui point, qui vient, qui sera là,
Et qui, dans sa beauté explosive, sera
Ta journée de réveil, terrible et décisive.
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c’étaient des étudiants
Ils parlaient de leur soupe aux betteraves
Nos paroles étaient des oiseaux morts de gel.
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Je ne veux pas de ta Justice-
Mais où est-elle ta Pitié ?
Je ne veux pas de ta raison
Mais où est-elle ta souffrance ?
Mais où, est-il donc ton amour-
Où niche ta miséricorde-
Si je n’avais aucune faute
Mériterais-je ton pardon ?
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Incandescente poésie de la liberté,le feu du dedans : Benjamin Fondane.
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