Il y a quelque chose chez
Naomi Fontaine qui me plaît instinctivement. Pourtant rien n'est plus simple que son écriture mais elle a ce quelque chose qui me cueille à chaque fois qu'elle parle d'elle, de sa vie dans la réserve, de ses grands-parents, de sa culture innue qui me fascine de plus en plus.
Ici, c'est une lettre qu'elle adresse à une de ses amies, blanche, Julie (
Shuni en innu). Elle lui révèle ce qu'il faut savoir pour (re)venir à la réserve, ce qu'il faut comprendre de ces autochtones maintes fois malmenés par l'état.
Alors qu'elle rédige cette lettre, elle en profite pour y insérer des petites bribes de vie avec son fils, son petit ours. Celui qu'elle aime follement. Lui qui voudrait être blanc, qui aimerait pêcher, tout le temps, qui est fier de sa mère comme des parents peuvent être fiers de leurs enfants.
Après ses livres
Manikanetish et
Kuessipan,
Naomi Fontaine poursuit sa quête de l'identité, ses questionnements sur la vie dans une réserve, sur la culture indienne dont elle répète qu'elle est multiple. On classe malheureusement bien trop facilement les Indiens en une seule et même catégorie…
Ce que j'aime ici c'est que l'autrice remet les pendules à leur place, tout en douceur, mais avec fermeté. Elle livre son amour pour son peuple tout en ne cachant pas des parts d'ombre qui sommeillent en eux et elles.
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