Sept personnages habitent "Derrière le portail vert" : les petites qui ont des airs de Delphine et Marinette, les héroïnes de
Marcel Aymé, leurs mères qui "s'évaporent la nuit", la grand-mère qui "a depuis longtemps tué le père", le vieil intendant ,"une âme en peine" et Roméo, le chien. L'essentiel du récit fragmenté en tout petits chapitres est mené du point de vie des fillettes qui découvrent la maison et le jardin comme elles découvriraient le monde. Un monde magique souvent, énigmatique parfois, angoissant de temps en temps. Un monde féminin. le conte s'écrit en une belle langue poétique qui ne s'interdit pas la préciosité et c'est de là que vient le plaisir, de l'écriture de
Marion Fontana qui évoque un univers que pourrait dessiner
Claude Ponti, en un peu plus grave peut-être. Il faut lire et relire "Derrière le portail vert" pour, comme les petites, parvenir à le franchir, comprendre qu'on peut s'émanciper des humeurs et de l'arbitraire d'une génération démodée qui a cru pouvoir se passer des hommes.
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