La course, c'est la joie, la liberté ! On est maître de son destin quand on court. Surtout quand on va plus vite que tout le monde.
La veille de la première course, Adi Dassler, qui va créer plus tard la marque Adidas, lui aussi membre du parti nazi, vient offrir à Jesse une paire de souliers de compétition, qu'il fabrique dans ses usines allemandes.
Peu lui importe que Jesse soit noir, Adi est chef d'entreprise avant tout.
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Ruth et Jesse ont dû entrer par la porte de derrière, ils ont fait un long détour par les cuisines du restaurant, où Jesse est reconnu et salué par les cuisiniers !
Même pour monter au premier, le bel ascenseur leur est interdit : ils doivent prendre le monte-charge.
Comme des paquets de linge sale.
Page 59 (à propos de la réception en son honneur au Waldorf Astoria de New York).
Les Indiens partis, une ville naquit, à l'emplacement de ce qui fut jadis une magnifique forêt - des miliers d'arbres gigantesques abbatus, partis en fumée. C'est ainsi que l'on crée une ville : sur les décombres de la splendeur.
En ce temps-là, les Irlandais sont des nègres blancs. Charley a repris ses études une fois adulte, tout en travaillant ; il est devenu professeur sur le tard.
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Les grands blonds aux yeux bleus sont les maîtres de l'Univers !
C'est du moins ce que prétend Hitler (qui est petit, brun, aux yeux sombres : deux puits sans fond).
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Même si Jesse fait la une des journaux du monde entier, le retour au pays ne sera pas aussi triomphal que prévu.
Les athlètes vainqueurs de l'équipe américaine ont été reçus à la Maison-Blanche. Tous, sauf Jesse Owens qui n'a même pas reçu de télégramme de félicitations de la part du Président Franklin Roosevelt.
Les élections approchent et Roosevelt redoute de perdre les suffrages des Etats du Sud s'il salue la performance d'un sportif noir -même s'il est le plus grand athlète du monde.
Pour les racistes, Jesse Owens est avant tout un nègre. Ils ne voient pas ses exploits : rien que la couleur de sa peau.
A six ans, le petit Jesse Owens porte chaque jour cent livres de coton sur ses frêles épaules.
Un enfant qui ne fait même pas la moitié du poids de sa charge. Et ceci, chaque jour pendant la récolte…
Sous un soleil de feu.
Il n'entend plus le sens des mots, les hurlements ne sont plus que des cris d'animaux.