Louis veut partir

Quand Louis se suicide son père Pascal se questionne. Il n'a rien vu venir. Il s'aperçoit qu'en fait il ne le connaissait, ce premier de classe taiseux. Il part à la recherche de ses contacts. Au fil des entrevues se dessine peu à peu une personnalité dont il ignorait tout. Chaque chapitre est consacré à une de ces rencontres. Chacun raconte à Pascal un nouveau Louis, son Louis, différent de celui du précédent. le jeune homme ne nous parle jamais, il n'est vu que par le prisme des autres. Je trouve cette approche de la complexité de Louis très intéressante.
David FORTEMS dresse une longue galerie de personnages. Il donne un résumé succinct de la vie de chacun, ce qui alourdit le récit sans apporter grand-chose. Il ancre ses personnages dans un milieu ouvrier très stéréotypé. Dans sa peinture de la société l'auteur mêle tout, l'homosexualité, la drogue, le porno, le manque d'argent, l'absence de mère, le déterminisme social, avec en toile de fond des Ardennes minées par le chômage et le désert culturel.
Le coté militant ouvrier m'a fait passer à côté de l'émotion. Et pourtant quel drame pour un père que le suicide de son fils unique! C'est un premier roman d'un jeune auteur qui a certainement voulut trop en dire.
Si je n'ai pas pu m'attacher à Louis, jeune garçon à la figure d'ange qui cachait des zones d'ombres très noires, ni à son père c'est peut-être dû au fait que j'ai lu ce récit juste après Ce qu'il faut de nuit de Laurent Petitmangin.