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Critique de fbalestas


Qu'est-ce qui peut bien pousser un homme, chirurgien orthopédiste de son métier, en vacances à Florence en Italie avec sa femme et sa fille, parcourant les allées de la Galerie des Offices et les boutiques de bijoux sur le Ponte Vecchio, à s'intéresser à l'affiche d'un spectacle organisé par une performeuse au point d'en perdre le sommeil et de n'avoir de cesse de tout savoir sur cette artiste ?

C'est ce qui arrive étonnamment à Paul Gachet, que rien ne prédestine à ce choc artistique, lui qui ne va jamais voir du spectacle vivant et ne s'intéresse qu'à très peu de choses hormis les prothèses orthopédiques qu'il pose sur des enfants qui en ont besoin.
La rencontre avec Marina Abramovic, puisque c'est son nom, va être décisive dans la vie de cet homme tranquille. Il va tout d'abord visiter l'exposition qui lui est consacrée, et découvrir l'univers de body art qu'elle incarne, tout en glanant toutes les informations disponibles à son sujet.

Il découvrira donc que Marina Abramovic naît à Belgrade, qu'en 1973, elle effectuera ses premières performances avec des objets dangereux ainsi que des médicaments, afin de se mettre à l'épreuve. Elle participera ensuite en 1975 à la Biennale de Paris, qu'elle commencera sa collaboration avec Ulay (son compagnon entre 1976 et 1988) et que Marina A fera partie du courant artistique de l'art dit « corporel » se retrouvant même physiquement en danger, une fois, presque morte asphyxiée, sous un rideau de flammes pendant des performances brutales et perturbantes. ..

Paul Gachet est tout simplement bouleversé par l'exposition qu'il voit à Florence. A son retour à Paris, il continuera ses recherches sur l'artiste, les images de ses performances hantant même ses nuits sous forme de rêves étranges et de cauchemars.

Deux ans plus tard, c'est une photo découverte par hasard – mais le hasard existe-t-il ? – intitulé « L'impossible rapprochement », et sur lesquels figurent Marina et Ulay, qui cherche à se toucher mais en sont mystérieusement empêchés, que notre personnage principal fera un lien avec la pandémie qui va dévaler sur la planète : un étrange virus fait son apparition, et tout se passe comme si l'artiste serbe avait eu une prémonition avec ses installations bouleversantes, notamment celle qui portait un titre prophétique : « The Cleaner » …

Personnellement je ne connaissais pas Marina Abramovic (depuis j'agis comme Paul Gachet et je découvre son travail), mais par contre je savais qu'Eric Fottirino était un auteur intéressant. de lui je connaissais son goût pour le cinéma – « Baisers de cinéma » que je vous recommande – qui a parlé avec beaucoup de pudeur des rapports Père/fils dans « l'homme qui m'aimait tout bas », ou encore sur la paysannerie française dans « Mohican », un livre que j'ai chroniqué l'année dernière.

Avec « Marina A » il nous raconte un homme ordinaire kidnappé par une rencontre artistique qui va bouleverser la suite de son histoire – avec un style toujours fluide et très agréable à lire. On y gagne aussi la découverte d'une artiste fascinante, qui pourrait bien elle aussi vous happer comme l'a été Paul Gachet : méfiez-vous des livres qui n'ont l'air de rien mais qui ont une grande portée, celui-ci en fait partie.
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