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EAN : 9782070785841
192 pages
Gallimard (23/08/2007)
3.21/5   205 notes
Résumé :
Mon père était photographe de plateau. Dans les années soixante, on le croisait aux studios de Boulogne en compagnie de jeunes gens qui s'exerçaient à vivre de leurs rêves. Il y avait là Nestor Kapoulos, Jean-Louis Huchet, Eric de Max, Mucir et bien sûr Gaby Noël, des noms connus des seuls amateurs de génériques. La caméra régnait alors en maître. Elle buvait tout du mouvement et mon père se faisait discret pour figer les artistes dans leur plus belle expressio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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"Je savais que rien ne me conduirait sur les traces d'une étoile filante qui jouerait certains soirs le rôle improbable de ma mère" confie Gilles Hector, avocat quadragénaire divorcé fils d'un "photographe de plateau" professionnel de la "lumière" et d'une mère inconnue.
Ce sont ses souvenirs, suite à la mort de son père et à leur difficile compréhension réciproque qu'il relate dans Baisers de cinéma car sa propre naissance est liée à "un baiser de cinéma" dont il ne connait pas l'actrice, une actrice qu'il recherche (à la manière d'un enquêteur) dans tous les tournages auxquels son père a participé.
Mais c'est surtout sa lumineuse rencontre avec Maylis, femme mariée mère d'un petit garçon,Mayliss à l'insaisissable étrangeté, Mayliss "à la voix enfantine",Mayliss "très belle et très blessée", Mayliss traductrice d'arabe en français qui "rêve de changer de vie", Mayliss, fantasme qui l'obsède et le renvoie par ses côtés d'ombre et de lumière à cette mère "qui a filé comme une étoile".
On comprend aisément que Baisers de cinéma ait obtenu le Prix Fémina 2007.
Quel beau roman d'amour! Quel amour sublimé pour une mère inconnue porteuse de secret élevée au rang des stars.Pour un père disparu, distant car artiste fantaisiste et original, dont le seul legs à son fils amateur de détails (il se souvient de chaque réplique de films,de chaque détails des tenues de Mayliss) donc très cadré de caractère,est "la sensibilité à la lumière". Pour une comédienne faite femme qui tient tour à tour du Mister Jekyll et du Mister Hyde pour mieux asservir ce "toxicomane" en manque. Pour le septième art, dont les références aux dialogues de films, aux prises de vue,aux cinéastes, sont celles d'un cinéphile confirmé!
Quelle fine observation de l'amour,de la relation amoureuse passionnée,de l'adultère au risque de se perdre,du désir de l'autre cet inconnu que nous portons en nous depuis toujours!
Eric Fottorino, habitué des prix littéraires: Caresse de rouge a obtenu le prix François Mauriac, Korsakov le prix des libraires et le prix France télévisions.
Il évoque lui-même Falaises d'Olivier Adam qui a dit "Le sens caché de ma vie aura été de fuir un père présent et de chercher sans fin une mère disparue" pour expliquer que Mayliss, héroïne principale de Baisers de cinéma n'est peut-être qu'une "doublure".
J'évoquerai Mon très cher amour....de Françoise Giroud à lire, car complémentaire, avec un avocat (de la défense aussi) en recherche de mère et une amoureuse, ce coup ci jalouse (alors que dans Baisers de cinéma c'est Gilles qui se pose en rival du mari toujours amant et aimant).
De bien riches lectures!
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Bel éloge à la lumière, à la filiation, au cinéma Nouvelle Vague et à l'amour dans tous ses états !

A la recherche tout à la fois de sa mère inconnue, de l'inspiration littéraire et de l'amour de sa maitresse, Gilles Hector erre dans ce roman tantôt comme une âme en peine, tantôt en amoureux transis, toujours avec passion, et il nous entraine dans son sillage...
Balade parisienne, ode au septième art, roman d'amour ou réflexion sur l'adultère et la passion amoureuse, "Baisers de cinéma" est un peu tout ça à la fois, et le flou des genres participe à la langueur et à la douceur du récit.

Quelques longueurs parfois, quelques répétitions, mais un ensemble dense et porteur. Quelque chose m'a manqué cependant, une certaine force peut-être, qui fait défaut... Je ne me suis pas non plus vraiment attachée aux personnages que je n'ai finalement pas complètement saisis. Pas le plus grand de mes coups de coeur donc, mais j'ai quand-même pris un trouble et langoureux plaisir à la lecture.

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Passionnée de cinéma, le titre de ce livre m'avait mise en émoi ! Au final, j'ai été très déçue par ce bouquin encensé par la critique.
Baisers de cinéma est une succession de petites scènes sympathiques, pas désagréables à lire mais qui manquent de consistance. L'auteur raconte plusieurs histoires d'amour qui ne se rencontrent jamais et qui ne mènent nulle part. Les personnages se veulent énigmatiques alors qu'en réalité ils sont creux et dépourvus d'intérêt.
En outre, j'ai trouvé l'écriture d'Eric Fottorino pompeuse et certains passages m'ont franchement agacée. On pense à Truffaut pour certains dialogues mais chez Truffaut ils nous remuent les tripes alors que chez Fottorino ils prêtent à rire.
Après avoir fermé mon livre, je continue de me demander où l'écrivain voulait en venir !
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Rien de nouveau au pays de Fottorino et pourtant sur moi, ça fonctionne ! Cette immersion dans l'univers du cinéma (avec lequel je garde mes distances) m'a réellement intéressée. L'auteur déploie un éventail de pistes : Qui est sa mère ? Que faire de cet "héritage" ? Finalement, il n'en suivra aucune profondément, sauf celle de la passion. le narrateur rencontre une femme et dès lors, une relation sensuelle, sexuelle, littéraire et hors du temps s'installe. Alors qu'une résolution, une éclosion, une implosion se fait attendre, tout se dissout dans le temps. le narrateur tourne la page mollement. La passion s'empoisonne, sans que cela devienne juste malsain. Seul le final flamboyant met en résonance l'intensité fusionnelle de cet amour passionnel. le style est égal à lui-même, documenté sans être un puits de sens (pour ma part, dans ce genre de roman, trop d'infos, tue l'info) et quand bien même, il n'est ni renversant, ni à son summum ou singulier, il me parle. Alors, je me laisse cueillir tranquillement, benoitement. Après tout, ce n'est qu'un baiser de cinéma romanesque.
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Il y a parfois des livres qu'on a le regret d'abandonner tant l'histoire autant que l'univers dans lequel celle-ci baigne nous séduit. Tel est le cas de Baisers de cinéma d'Éric Fottorino, que j'ai tantôt dévoré tantôt savouré, tant pour la quête du narrateur à la recherche de sa mère dont son père lui a peu dit — sinon qu'il devait sa naissance à un baiser de cinéma — que pour l'histoire d'amour qui tisse le roman.

Qui aime le cinéma, et particulièrement celui de la nouvelle vague, ne pourra qu'être envoûté par l'univers dans lequel baigne le narrateur. Un univers de lumière, le père étant éclairagiste de cinéma. Un univers de couleurs aussi, comme le prouve cet extrait :

« Elle n'appela pas de toute la semaine. Son parfum persistait à la surface de mon lit, et il y avait cette épingle à cheveux, ma pièce à conviction. Mayliss m'avait prévenu en partant : je marcherai dans tes rêves et ils seront très bleus. Elle m'avait récité la liste des bleus qu'elle connaissait, le bleu alcyon, le bleu de toluidine, le bleu azur, le bleu de coloriage, le bleu nuit. Il aurait fallu inventer le bleu Mayliss, un bleu tendre et douloureux à la fois. Mais je ne rêvais pas. du moins mes rêves ne laissaient-ils aucune trace au réveil. »

Baisers de cinéma, pour les amoureux de Truffaut et de Rohmer, et de toutes ces actrices qui ont fait la nouvelle vague et dont les seuls prénoms suffisent à nous faire rêver. Encore et toujours. Pour ceux qui aiment les vrais livres, ceux écrits avec la plume de la passion.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Elle n’appela pas de toute la semaine. Son parfum persistait à la surface de mon lit, et il y avait cette épingle à cheveux, ma pièce à conviction. Mayliss m’avait prévenu en partant : je marcherai dans tes rêves et ils seront très bleus. Elle m’avait récité la liste des bleus qu’elle connaissait, le bleu alcyon, le bleu de toluidine, le bleu azur, le bleu de coloriage, le bleu nuit. Il aurait fallu inventer le bleu Mayliss, un bleu tendre et douloureux à la fois. Mais je ne rêvais pas. Du moins mes rêves ne laissaient-ils aucune trace au réveil.
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Elle balaya d'un trait les motifs de son départ avec son mari,prononça une phrase un peu trop littéraire,sans doute lue dans un de ces vieux romans anglais qu'elle affectionnait,qui disait,je crois:"La distance est la protection dérisoire des êtres qui se déchirent en s'aimant".
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Des paroles de mon père retentissaient en moi.Je l'entendais parler des femmes qui trichaient sur leur âge.C'était un casse-tête pour lui de se procurer des filtres assez puissants pour atténuer une lumière trop franche sur une peau flétrie.A son époque, les comédiennes ne connaissaient pas la chirurgie esthétique.Il devait accomplir des miracles avec l'éclairage des abat-jour qui adoucissaient, polissaient, mentaient par omission.
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Des passantes traversaient parfois ma solitude, des femmes pressées, toujours entre deux trains, entre deux hommes, entre deux âges aussi, des très jeunes, des presque vieilles. J’étais une aire de repos, l’ombre qui suit la lumière, ou qui la précède. Mais je n’étais pas la lumière.
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Mon père s'interdisait de raconter deux fois la même histoire. C'était pour lui une question de politesse : ne pas servir aux autres un récit déjà usé. Transformant la réalité selon ses hôtes de la banquette arrière, il fit ainsi de mensonge un art suprême, une manière de respirer, d'exister encore un peu, de se sauver.
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