« De plus, les hommes ne vont pas à des clubs de lecture, […] Pour eux, la lecture est un plaisir solitaire. En supposant déjà qu’ils lisent. » (p. 15)
(...) les hommes ne vont pas à des clubs de lecture, (...). Pour eux la lecture est un plaisir solitaire. En supposant déjà qu'ils lisent.
Avec ses vingt-huit ans, Prudie était la plus jeune d'entre nous. Son roman favori était Persuasion, le plus achevé et le plus sombre. La Jane Austen de Prudie est celle dont les livres changent à chaque lecture, une année on les lit comme des histoires d'amour, et l'année suivante c'est la prose froide, ironique d'Austen qu'on remarque. La Jane Austen de Prudie est celle qui meurt, de la maladie de Hodgkin probablement alors qu'elle n'a que quarante et un ans.
Arriver en retard revient à dire que votre propre temps est plus précieux que celui de la personne qui vous attend.
Quand on voit une campagne [politique] qui met l'accent sur le caractère, la rectitude, la probité, c'est justement là qu'il faut commencer à se poser la question, Qu'est-ce que ce type essaie de cacher ?
Les fourmis ont très peu de temps pour le non-planifié, l'imprévu. Des endroits où aller, des visites à faire.
Prologue
Chacun de nous possède sa propre Jane Austen.
Celle de Jocelyn a écrit de merveilleux romans sur l'amour et l'art de faire la cour, mais ne s'est jamais mariée. C'est elle qui a eu l'idée du club, et c'est elle qui a choisi les membres. Elle a plus d'idées en une seule matinée que le reste d'entre nous en une semaine, et plus d'énergie aussi. Il est essentiel de réintroduire Jane Austen dans notre vie d'une manière régulière, a dit Jocelyn, nous regardant l'une après l'autre. Nous avons soupçonné un plan secret, mais qui oserait se servir de Jane à des fins malhonnêtes ?
La Jane Austen de Bernadette est un génie comique. Ses personnages, ses dialogues gardent leur drôlerie d'origine, contrairement aux bons mots de Shakespeare, qui ne vous amusent que parce qu'ils sont de Shakespeare et que vous lui devez bien ça.
Bernadette était la plus âgée des membres du club. Elle venait d'atteindre soixante-sept ans. A cette occasion, elle a annoncé que désormais elle se laisserait aller. « Je ne me regarde plus dans la glace, nous a-t-elle dit. Si seulement j'y avais pensé des années plus tôt... »
« Comme un vampire », a-t-elle ajouté et, présenté ainsi, nous nous sommes demandé comment les vampires se débrouillent pour être toujours aussi impeccables. La plupart d'entre eux auraient plutôt dû ressembler à Bernadette.
les bibliothécaires (...) ont tendance aussi à avoir des chats, pour des raisons plus obscures.
Liste non exhaustive de choses qu'on ne trouve pas dans les livres de Jane Austen :
des meurtres en chambre close
des baisers exténuants
des filles habillées en garçons (et l'inverse rarement)
des espions
des tueurs en série
des manteaux qui rendent invisible
des archétypes jungiens, ce qui est bien dommage,
des doppelganger
des chats
Sylvia pensa aux parents qui tous voulaient pour leurs enfants une vie impossible - un début heureux, et aussi un milieu heureux, et une fin heureuse. Aucune complication. Quelles mornes personnes cela donnerait-il, si les vœux des parents étaient exaucés.