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Critique de Chaplum


En 1941, Helen Bynum vit seule avec sa mère dans l'État de New York depuis que son père les a quittées. le grand domaine où les chevaux gambadaient a été transformé en une pension avec bungalows. La mère de Helen, froide et qui cache ses sentiments derrière un éternel optimisme, est persuadée que son mari reviendra. Elle refuse de laisser Helen partir, pensant que son père voudra la revoir. Aussi quand celui-ci meurt, elle s'effondre et décide d'envoyer sa fille forger son expérience et lui demande d'aller à La Nouvelle Orléans demander à sa soeur Lulu de venir vivre avec elle.

C'est une nouvelle vie qui commence pour la jeune fille dans un sud tout en contraste avec la ville dont elle vient. Elle passe une première semaine à tout visiter, à vivre au rythme de la Nouvelle Orléans et à découvrir la solitude. Puis, l'argent vient à maquer et elle dégote un job de vendeuse dans un grand magasin avant de trouver une chambre chez des artistes. Elle cherche enfin sa tante qui alterne les périodes de lucidité et de profondes griseries. C'est dans ce contexte que Helen va peu à peu devenir adulte et perdre l'innocente naïveté qui la caractérisait.

Paula Fox livre dans le dieu des cauchemars un brillant roman d'apprentissage dans lequel une jeune femme réussit à se distancier d'une enfance toxique et d'une mère peu douée pour l'amour filial en partant sur les traces de sa tante, actrice alcoolique qui mène une existence de bohème à la Nouvelle Orléans. La naïveté de Helen apparaît touchante au lecteur tant elle n'hésite pas à avouer son ignorance à ses nouveaux amis, quitte à se ridiculiser comme lorsqu'elle dit qu'elle croyait que les rabbins ne pouvaient pas se marier. Ou lorsqu'elle pensait que Adolphe de Benjamin Constant parlait de Hitler.
Elle rencontre les personnages les plus divers qui lui permettent de s'épanouir intellectuellement : du poète qui a subi une agression dans le bayou, en passant par le riche homosexuel ou le médecin, ex-mari de sa tante et grand séducteur. Ce catalogue étendu de protagonistes permet à la romancière d'évoquer la vie à La Nouvelle Orléans et le climat qui y régnait : la fête, les tensions sexuelles ou politiques mais surtout raciales. Ainsi dans le supermarché dans lequel travaille Helen, il y a deux fontaines d'eau : une pour les blancs et une pour les personnes de couleur.

Le dieu des cauchemars n'est pas un roman léger. Car si Helen perd son innocence et sa naïveté, ce ne sera pas à n'importe quel prix. Paula Fox montre les êtres tels qu'ils sont, sans fard et ce n'est pas toujours beau. Sa plume est extrêmement soignée et je regrette justement que son écriture nous tienne un peu trop à distance.


Lien : http://www.chaplum.com/le-di..
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