Citations sur Marion, 13 ans pour toujours (82)
Ce n'est pas si simple de rompre. Avec un homme comme avec un groupe. Se laisser insulter, c'est encore appartenir. Un lien toxique, mais un lien quand-même. Un jour, on finit par en mourir.
Mon obsession, c’est de reconstituer les événements qui se sont enchaînés jusqu’à ta décision d’en finir. Je veux comprendre l’engrenage qui t’a menée au point où il t’es devenu impossible de rebrousser chemin.
Mais quelle immaturité dans tes raisons : on ne se suicide pas pour des chagrins d'amitié, Marion, nous aurions dû te bassiner avec cette maxime.
Non, je corrige. On ne se suicide pas. Tout court.
S'il y a 1 672 personnes qui aiment une petite page inconnue cela prouve que l'on peut faire bouger les choses, que rien n'est perdu.
On ne peut pas inscrire Liberté Egalite Fraternité au fronton des écoles et laisser des enfants se faire insulter ou maltraiter à l' intérieur.
Voilà pourquoi j'ai créé une association, « Marion Fraisse – la main tendue ». Dans l'espoir d'aider tous ceux qui, comme nous, se sentent abandonnés, isolés, paumé face à des institutions peu loquaces et refermées sur elle-même.
Tu sais, à l'heure où j'écris ces lignes, ce papa vient encore très souvent, et à chaque fois, ils en restent longtemps. Un jour, il s'est exclamé : Croyez-moi ou pas, pour moi, c'est ma belle-fille qui est partie !
Le suicide dérange quand il n’est pas expliqué. Mais tu as laissé cette lettre. Le suicide dérange encore plus quand ses responsables sont désignés par celui ou celle qui s’en va, a fortiori quand il s’agit d’enfants. Comment expliquer, sinon, les réactions presque haineuses que nous avons dû affronter ?
Ce ne pouvait être qu’un cauchemar, l’un de ces mauvais films dans lesquels on se laisse engloutir. Des amis sont venus nous entourer, nous nourrir, laver le linge, nous aider à flotter encore dans cet état de torpeur qui formait un édredon dérisoire entre notre vie d’avant et celle qui commença ce jour-là. La vie à petit feu. La vie trouée de chagrins. La vie sans toi. La vie à quatre. La vie à reconstruire. La vie que nous allons tenter de rendre digne et belle pour Clarisse, pour Baptiste. Oui, bien sûr. Mais la vie sans toi, Marion. La vie sans toi. On a pris perpète.
"Je suis la mère, tu es l'enfant. Aucun lien n'est plus sage, tu es le sable, moi l'océan, tu es mon seul rivage, je te recouvre chaque instant de mes vagues de passion comme une mer de sentiments et d'affection. Je suis la mère, tu es l'enfant." Céline Dion (102)