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Citations sur Marion, 13 ans pour toujours (82)

Il faut dénoncer les harceleurs, les mettre hors jeu. À quoi ça rime de prendre un garçon ou une fille pour souffre-douleur et de s'acharner contre cet élève, de se gaver de sensations fortes sur son dos, de ne plus le lâcher ? Où est le plaisir ? Le plaisir de marquer son territoire, comme des chiens ? Le plaisir de se sentir puissant, plus fort que les autres ? À quatre ou cinq contre un ou une, ce n'est pas sorcier de se sentir fort. Mais c'est une illusion. Car en fait, c'est le contraire, un gros aveu de faiblesse, une terrible preuve de lâcheté individuelle.
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La plupart des adultes ramènent ces affaires de harcèlement à des gamineries. C'est irresponsable. Dans ces cas tragiques, il ne s'agit pas de bagarres ordinaires de cour de récrée. Souvent, il y a un effet de meute. Personne n'entend, on tourne la tête. Les enfants harcelés par leurs pairs se retrouvent réduits au silence, étouffés. Le mot d'ordre véhiculé par ces petites bandes est simple : "Si tu parles, t'es une balance !" On se croirait dans la mafia. Les victimes se taisent. Si elles osent parler, elles se retrouvent isolées. La meute se déchaîne, avec un sentiment de totale impunité. Chacun se sent protégé par le groupe, solidaire dans la cruauté. Ensemble, ils sont forts. Ils pourchassent leur proie dans les recoins du collège, jusque dans son intimité, jusqu'à sa chambre, jusqu'à son lit, via les réseaux sociaux. Cela ne s'arrête jamais, jamais, jamais.
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À ce propos, Marion, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a cité la même enquête Unicef, après la rentrée scolaire de l'automne 2014, pour se féliciter de la proportion d'ados déclarant se sentir en sécurité à l'école. Comment peut-on se réjouir de ces 86% de satisfaits quand cela signifie que 14% des élèves ne se sentent pas en sécurité ? 14%, si je ne me trompe pas, c'est 1,7 millions d'enfants.
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Très vite, j’ai compris aussi que j’allais me heurter à l’hostilité générale. Je suis peut - être parano, mais comment ne pas le devenir quand un épais silence tombe sur votre passage ? Le suicide dérange quand il n’est pas expliqué. Mais tu as laissé cette lettre. Le suicide dérange encore plus quand ses responsables sont désignés par celui ou celle qui s’en va, a fortiori quand il s’agit d’enfants .
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Quand je plaide pour une « tolérance zéro », je veux dire qu’une seule insulte doit être relevée par un rapport. La deuxième doit valoir un passage en conseil de discipline, la troisième une exclusion de l’établissement. Moi, quand je vais au boulot, si je traite une collègue de « connasse » ou de « pute » en pleine réunion, la direction des ressources humaine me convoque et on me donne mes cartons. L’incroyable est que l’on protège mieux les adultes que les enfants. Le harcèlement moral entre collègues ou même entre époux est puni par la loi. Mais jusqu’à tout récemment, rien n’était prévu pour les élèves. Alors qu’un enfant est plus fragile qu’un adulte, on le privait de recours.
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Elle avait à la main Le Parisien du jour. En première page , on parlait de Marion . Oui, de toi , notre fille . Il était dit que tu avais été victime de harcèlement à l’école, de même qu’un autre enfant décédé ailleurs : « Deux ados de 13 ans sont passés à l’acte », était - il écrit. Avec ce titre, énorme, sur toute la une : « Harcelés au collège, ils se suicident. » L’auteur de l’article évoquait une lettre que tu aurais laissée, une lettre dans laquelle tu détaillais les brimades subies et nommais ceux qui t’avaient maltraitée.
Nous sommes restés pétrifiés, sous le choc. Qui dénonçais - tu ? Que t’avaient - ils fait ? Où avait - ont découvert cette lettre ? Comment s’était-elle retrouvée entre les mains d’un journaliste du Parisien ? Ton père et moi avons tenté de joindre la rédaction du quotidien, en vain. Nous avons fini par laisser un message à la journaliste qui avait signé l’article. Jamais elle ne nous a rappelés. Ni ce jour - là, ni les suivants.
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Les enfants de 13 ans, aujourd'hui plus qu'hier, ont besoin de l'approbation de leurs pairs. Celle de leurs parents, en général, ils l'ont et la considèrent comme acquise. Ce qui est plus difficile à conquérir, à leurs yeux, c'est le sentiment d'appartenir à un groupe, d'entrer dans le cercle magique des ados qui leur plaisent.
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Je me souviens de ce jour où Clarisse est partie au Grand - Bornand en classe d’astronomie, quand elle était en CM1 . J’ai remarqué que deux élèves jeunes, qui ne devaient pas faire plus d’un mètre de haut , arboraient un sac Longchamp au lieu d’un sac à dos , et avaient un iPad . Non , non , pas des petites consoles pour passer le temps dans le car , de vrais iPad ! C’est sûr que nous , à côté , on fait pâle figure . On ne s’aligne pas sur ce genre de folie . Ce n’est pas notre conception de l’éducation . Un jour , j’ai craqué pour un joli sac noir avec des petits clous , le genre que tu adorais . Je te l’ai offert . Le lendemain , tu es rentrée folle de joie : « Maman , on m’a dit que c’est un sac Vanessa Bruno . C’est qui , Vanessa Bruno ? » J’étais atterrée . D’abord , ce n’était pas un sac Vanessa Bruno . Et soudain on s’intéressait à toi parce que tu avais ce truc à la mode . Sur quelle planète vivent - elles , ces gamines de 12 ou 13 ans ?
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Quand j’étais petite, on recevait des bons points, c’était très gratifiant. Aujourd’hui, hélas, réussir à l’école, aux yeux de beaucoup d’élèves, c’est être populaire, avoir des potes , comme au Club Med . Le redoublement est passé de mode, ça coûte trop cher, il est même question de le supprimer. À l’heure où j’écris, je crois qu’on n’a le droit de redoubler qu’une fois en cours élémentaire et une fois au collège. On fait passer en 6e des enfants dont on est fatigué à l’école primaire, et d’autres arrivent en 3e avec un niveau de CM2 , personne n’en veut à la sortie . Ce sont des laissés - pour - compte, des gosses abandonnés au bord de la route.
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Oui, j'en appelle aux adultes. Souvenez-vous de la Coupe du monde de football en 2010. Raymond Domenech a laissé partir en vrille son équipe, des individualités ont pris le pouvoir sur le groupe. L'un des joueurs a été victime de harcèlement, à l'époque. On se fichait de lui dans les vestiaires, sous prétexte qu'il était beau gosse, le chouchou des médias. Le nouveau coach, Deschamps, a pris les meilleurs et s'est débarrassé des joueurs qui cassaient l'ambiance, aussi bons fussent-ils, et le Mondial de 2014 s'est bien passé : les footballeurs se sentaient libres, quelqu'un tenait la barre. C'est pareil dans une classe. Les profs principaux devraient s'inspirer des sports collectifs.
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