Citations sur Chroniques d'une princesse machiavélique - Intégrale (60)
Maintenant, il faut que tu saches que tout ce que j’ai fait, je l’ai fait par amour. Je devais tout tenter, même le pire. Une fois que j’ai fait le pire, je me suis rendu compte que même l’amour ne valait pas la peine de tout détruire autour de soi, que j’ai perdu la tête et mon bon sens, même si je n’en ai jamais eu beaucoup, je me suis mis beaucoup d’amis à dos, et je dois bien admettre que Phoeb t’aimera toujours. Alors, ce que j’essaie de t’expliquer,
Après tout, on ne peut pas construire une maison, passer un Master de littérature française, un Master de management, faire un stage à Rosel deux jours par semaine, avoir un chien, une copine et des amis, sans se vautrer !
Annette avait tenté de relativiser par quelques déclarations de sagesse profonde dont elle avait le secret : on s’en bat le jonc de ce que pensent les gens ; il n’y a pas de mauvaise publicité, toute publicité est bonne pour le business ; ou encore, la préférée d’Agnès : cet article est tordant, moi je trouve qu’il te met plutôt en valeur, telle une héroïne de soap.
Tu peux toutes les avoir Matéo, mais pas elle. Elle, elle est juste hors de portée. Elle appartient à un autre monde, à un monde égoïste, à un monde de perfidie, de mensonges. Nos parents la détestent pour les sales coups qu’elle a orchestrés contre Esmé, tout le camp la déteste aussi... et normalement, tu étais le porte-drapeau de cette haine. Comment toi, tu as pu nous faire ça ? Comment tu as pu pactiser de cette manière avec l’ennemi !
Il avait aussi l’habitude que les filles gloussent en le voyant parce qu’il le savait, ça oui, il le savait qu’il les faisait baver d’envie. Il était grand, bien bâti, ses cheveux d’un noir corbeau, ses yeux ambrés comme ceux d’Esmé sous des sourcils épais... Il savait qu’elles rêvaient toutes de se retrouver dans son lit, alors oui, les gloussements de poules, il avait plutôt l’habitude... mais là, non. C’était autre chose. De la moquerie... et il était plutôt chatouilleux si on se foutait ouvertement de lui. Il avait laissé passer les filles, occupé avec sa jument, se rappelant mentalement de les humilier au prochain cours qu’elles prendraient avec lui.
Il se levait tôt, travaillait toute la journée, passait au camp voir sa mère, puis il rentrait chez lui. Il sortait tous les week-ends, trouvait quelques filles avec qui passer du bon temps, puis il reprenait son chemin. Il ne possédait rien parce qu’il ne voulait pas que les choses finissent par le posséder. Il voulait rester libre et ne voulait s’attacher à rien à part les membres de sa famille. Il voulait pouvoir se dire je pars, et partir sans se retourner. Oui, Matéo voulait beaucoup de choses... et surtout ne jamais rendre de comptes à personne.
Au contact d’Agnès, il avait commencé à changer. Elle avait commencé à le changer lui et ses principes qu’il pensait inaltérables. Il était devenu comme elle, hypocrite, lui qui détestait le mensonge, pour couvrir ses sentiments coupables. Il mentait tous les jours à son entourage, et il se mentait tous les jours à lui-même. Mais cela, il préférait mourir plutôt que se l’avouer.
Elle semblait gentille, prévenante, concernée. Elle avait bien joué la comédie, cette garce, et elle les avait tellement tous roulés dans la farine que la colère et le ressenti de Matéo étaient d’autant plus forts envers elle. Elle avait bien retourné sa veste dès qu’elle avait vu que Phoeb et Esméralda pouvaient avoir une véritable histoire durable. Et elle avait alors pris le parti de faire de la vie d’Esméralda un enfer.
Ses sentiments étaient devenus plus violents encore depuis qu’il avait appris la déclaration d’amour de cette garce à son beau-frère. Il la détestait encore plus fort. Tellement fort d’ailleurs que parfois, cela l’étouffait de penser à ce qu’elle avait osé orchestrer, cette plaie vivante... Il ne pouvait pas la saquer, il la détestait si fort que c’était presque comme un manque parfois.
Ils étaient bien trop différents. Tout ce qui émanait d’elle était l’inverse de ce qui pouvait se dégager de lui. Ils ne se rejoignaient sur rien, vraiment sur rien du tout.
Elle était superficielle, hypocrite. Il était franc et naturel.
Parce que même si sa vie s’était déroulée un peu comme sur un ring, composée de nombreux rounds et de quelques K.O, il avait quand même eu de bons moments. Il aimait la vie passionnément, il aimait sortir, boire, manger, faire la fête, jouer de la guitare, les nuits à la belle étoile, ramener une jolie fille chez lui. Oui, il aimait un peu trop les jolies filles. Notamment une qu’il ne devait justement pas aimer.