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Critique de isanne



C'est un récit en forme de journal alors l'écriture en a la fragilité de l'éphémère et c'est ce qui en fait la beauté, une narration impressionniste de ce qui est la trame des petites choses de chaque jour, chaque instant et c'est ce qui crée, pour le lecteur, le besoin avide de s'installer dans la dentelle de ces saisons qui s'écrivent alentours et de contempler celle-ci à loisir...

C'est une invitation au coeur des terres de Provence, ainsi le livre s'agite des bourrasques de vent, des averses de grêle. Les paysages changent sous le coup de pinceau des saisons et les arbres se tiennent là, comme les palettes oubliées du peintre, encore tachées des ors aux ivoires, du vert fougère aux ocres virant sur le vermillon.
« Le gris de l'hiver n'est pas triste, il est primordial, c'est la couleur de ce vaste silence qui annonce dans chaque racine, pierre ou goutte d'eau quelque chose d'irrésistible. »


René Frégni offre une forme de méditation sur l'enchevêtrement du quotidien, enchevêtré parce qu'inévitablement tissé des souvenirs du passé, visité de la présence translucide de ceux qui ne sont plus là. En héritage, ils ont déposé les sourires et l'amour de la simplicité et sont toujours guides des pas de ceux qui sont restés.

En nous permettant de l'accompagner sur les chemins, dans ses rencontres plurielles, en nous prêtant son regard, René Frégni ne cesse de nous faire toucher l'importance des pages lues, et des mots, ceux des autres et les siens, dans tous les moments de la vie, qui sont fragments de liberté ou invitations à la vie insouciante, celle qui voudrait dire ce retour à l'essentiel.
Même si la peine ou les misères des autres sont fardeaux, les mots ont le pouvoir de toujours faire revenir l'azur du ciel, parfois lentement ou alors après des éclats de violence, un peu à l'image de ces paysages de Provence toujours rapidement baignés de cette lumière qui finit toujours par chasser la noirceur des nuages.


Parfois ancré dans la banalité des jours, parfois au firmament, posé sur un nuage, le récit oscille entre réalité du vivant et rêverie, entre imagination et douceur et sagesse de celle qui est nommée "la fiancée des corbeaux", elle qui incarne la félicité d'une vie sans superflu, à moins que cette félicité ne soit la main maternelle éternellement étreinte pour ne jamais l'oublier.


« Plus le monde va mal, ai-je songé, plus on est heureux d'être coupé du monde. »
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