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Critique de Bazart


Comme tous les cinéphiles lyonnais que je connais, j'ai l'occasion de croiser ce cher Thierry Frémaux plusieurs fois au cours d'une année, et encore plus régulièrement pendant le mois d'octobre lorsqu'il ne ménage pas son temps et sa peine pour présenter une très grande partie du Festival Lumière.

Devant son énergie sans faille , sa connaissance très pointue de n'importe quel filmographie du monde, et sa boulimie qui l'assaille, j'avais tendance à me demander à quoi carburait le patron de l'Institut et délégué général du plus grand festival de ciné du monde, et ce qui l'animait au plus profond de lui.

J'ai pu avoir ( une partie) de ma réponse en me plongeant, dès le premier jour de sa parution aux éditions Grasset, dans Sélection officielle, le journal d'une année complète de sa vie - plus professionnelle que privée, bien sûr- qui nous met, en quelque sorte, dans la peau d'un délégué général de Cannes.

Cet ouvrage raconte en près de 365 jours de course contre la montre de Frémaux pour organiser le 69ème Festival de Cannes, et ses incessants voyages entre Lyon ( où il passe la plupart de ses week ends et où il tient l'Institut Lumière en compagnie de Bertrand Tavernier et une équipe de grands professionnels que je connais un peu) mais aussi évidemment Paris et Cannes et d'autres endroits plus lointains tels que Los Angeles, Buenos Aires, Bucarest, Athènes...



selectionUn peu comme dans "La vie passera comme dans un rêve", le livre dans lequel Gilles Jacob., prédecesseur de Frémaux racontait les coulisses de sa fonction de délégué général ( un Gilles Jacob que Frémaux égratigne légèrement l'air de rien), cette "Sélection officelle" nous dévoile tout ou presque du quotien du Monsieur Cannes, celui qui, avec quand même une large équipe qui lui est tout entièrement dévoulée, décide de la sélection ou non d'un film au festival, celui qui est chargé de l'organisation de tout le protocole et de la constitution des membres du jury.

Pour paraphraser le livre de Jacob, personnellement, les 700 pages du livre de Frémaux sont passés comme dans un rêve et j'en aurais facilement pris pour 700 de plus, en espérant ardemment découvrir tout ce que Frémaux ne dit pas sur les coulisses cachées de son Cannes à lui .

De toute façon, il est évident que ce livre passionnera ses contempteurs autant qu'il donnera du grain à moudre à ses détracteurs car, héla, sà mon grand désarroi, Frémaux ne fait pas l'unanimité, ce que je ressens souvent lorsque je défends ouvertement son travail devant des interlocuteurs que je sens plus que spectiques.

En fait, quand je vois la variété des reproches que l'on peut faire à Frémaux - soit parce que le Festival de Cannes est devenu trop glamour ou trop consensuel , soit au contraire parce qu'il ne parvient pas à faire venir sur la croisette du cinéma assez populaire, je me dis que ,à l'instar d'un sélectionneur d'une équipe de France de football, on aimerait tant occuper le poste de Frémaux que l'ensemble des invididus, aussi différents les uns des autres, est persuadé de faire mieux que lui.

Et pourtant à la lecture de ce journal intime passionnant et passionné, on voit à quel point l'actuel délégué du festival est assailli de doutes de manière permanente et fait tout son possible pour offrir une prochaine édition cannoise la plus réussie à tous les niveaux .

Alors évidemment, on pourra parfois pester face à ce name dropping permanent (plus encore que dans une chanson de Delerm) ici, un diner avec de Niro cotoie un repas avec Almodovar, là, une ballade en vélo avec Madks Mileksen fait suite à un trajet en avion en Argentine avec Vincent Lindon, mais jamais Frémaux ne semble nous en mettre plein la vue . Sans doute parce que de de ce carnet de bord, transpire un amour pour le 7ème art que nul ne peut contester et également une passion et un coté enthousiaste que rien ne viendra ternir.

Jamais Frémaux ne nous parait blasé ( sauf peut-être dans le court extrait que j'ai mis en exergue au début d'article, je suis parfois un peu retors) car il affiche tout au long de ce journal de bord une détermination sans faille, ainsi que plus étonnamment une candeur et un enthousiasme qui sont tout à son honneur.

Frémaux parait également comme quelqu'un d'intègre et fidèle, en amitié qui certes possède un entourage un peu plus connus que la moyenne mais qui semble admirer tout autant des historiens et passeurs de cinéma comme des Pierre Rissient ou des Raymond Chirat (décédé pendant cette saison 2015/2016) que des metteurs en scène ou acteurs de grands renoms.

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Si le livre ne distille pas pas de grosses révélatons sur les coulisses du Festival de Cannes, surtout pour ceux qui avaient auaparavant lu le Jacob, cette confession écrite recouvre cependant de géniales anecdotes sur le monde du cinéma, qui ne pourra que passionner les gens intéréssés par cet art que défend Frémaux avec un enthousiasme et une moralité en dehors de tout soupçon.

Personnellement, je dois vous avouer, pour cloturer ce billet que certaines nuits, à peine posé sur ma table de nuit "Selection officielle" dont je venais juste d'engloutir des centaines de pages, je plongeais dans des rêves où j'endossais le costume de Maitre de Crémonie cannoise et où j'acceuillais les plus grandes stars du cinéma en haut des marches..

Rien que pour ces rêves étoilés, je tenais à dire merci à ce cher Monsieur Frémaux...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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