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Critique de Bunee


Un vrai coup de coeur pour ce roman court - à mi-chemin du recueil de nouvelles - mais d'une force peu commune. On en sort à moitié assommé, à moitié rêveur, saoulé d'avoir frôlé de l'âme la fièvre sous l'éclat froid du métal.

passage à Sarajevo dans les années 90. Plusieurs parties commencent chacune par une citation, à laquelle se greffent de tableaux, d'instantanés:

* de ce prodige qu'on appelle la guerre ... (Mesa Selimovic - la forteresse)
* Voilà la guerre. Des hommes disparaissent tout d'un coup et il y a aussi des quantités d'idées qui meurent d'un coup (André Dhotel - La tribu Bécaille)
* Je peux encore me trainer sur la route encore quelque temps, dit Camier, mais je serais incapable du moindre bond (Samuel Beckett - Mercier et Camier)
* Elle boitait consciencieusement (W.T. Vollmann - 13 récits et 13 épitaphes)

Il y a un côté burlesque, haché et déstructuré, qui m'a brièvement fait penser à l'ouvrage d'A.Hemon, "De l'esprit chez les abrutis". Mais tellement plus nuancé, sensible et touchant. Des parents qui pleurent leur enfants, les voisins qui prient pour les leurs, la terreur sur les marchés, le séjour dans les caves, les couples fugitifs dans l'ombre du couvre-feu, Exister sous le regard des snipers. Et la vie, trépidante, qui palpite malgré la guerre. Par petites touches de couleur dans un champ de cendres. L'ombre des montagnes qui entourent la ville. Quelque part, un autre monde, celui d'avant, du temps des vergers et des déjeuners sur l'herbe. Avant les champs de mines.

Puis l'après, le temps comme l'herbe qui recouvre les corps.

Je suis restée figée par l'intensité de l'écriture, qui garde un échos certain.

Une magnifique découverte.
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