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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une belle histoire de pères et de filles…
Kurt, qui souffre d'un cancer en phase terminale, veut qu'on le conduise en Suisse dans une clinique où on aide les gens à mourir. Martha, sa fille, n'y tient pas : 1) il ne s'est pas particulièrement occupé d'elle pendant sa vie, elle ne voit pas pourquoi elle se taperait le sale boulot au moment de sa mort, 2) elle conduit très mal, mais vraiment très mal, 3) elle a ses problèmes à elle et ça lui suffit.
Elle a alors l'idée géniale de demander à sa meilleure amie Betty de prendre le volant. Celle-ci accepte mais elle poursuivra ensuite son périple vers l'Italie où elle veut retrouver la tombe de son beau-père qui a disparu du jour au lendemain sans donner de nouvelles...
Et c'est parti pour un road-trip plein d'imprévus…
Tandis que Kurt tousse à s'en faire exploser les poumons et urine dans le vieux tacot qu'il a imposé aux filles (oui, sa voiture, c'est sa vie!), Martha, en mal d'enfant et sortant à peine d'une très lourde dépression, fume, pleure, jette un coup d'oeil sur son père, repleure, refume, vomit, s'interroge sur l'existence et dort. Quant à Betty, elle pense à son passé, tente de faire le point, fume, boit, discute avec Martha, s'inquiète des ronflements tonitruants du père et conduit la voiture du mieux qu'elle peut...
Bref, ils vont tous très mal : les filles se demandent ce qu'elles ont fait des quatre décennies qu'elles viennent de traverser tandis qu'à l'arrière du tacot, le père se meurt ...
Je vous le dis tout de suite, la balade, vous la faites avec les filles, vous y êtes, vous partagez leur côté désabusé, leur terrible désenchantement, leur profonde mélancolie et leur désespoir sans fond. Elles ont perdu leurs illusions, ne croient plus en rien et ne cherchent en aucun cas à faire semblant. Et on les aime, ces filles, parce qu'elles sont vivantes, sensibles, fragiles et tellement lucides dans leurs analyses de ce qu'elles sont et de l'époque qu'elles traversent (la nôtre!)
Pas difficile de s'identifier à elles !!!
Oui, c'est triste (et très très drôle aussi, plein d'humour piquant et bien cynique!), oui c'est plein de nostalgie, oui, on a le seum de se dire que finalement, on est un peu comme elles… et il y a tant d'humanité, d'amour, d'émotions là-dedans qu'on a juste envie de les serrer très fort dans nos bras...
Un beau texte et des personnages très attachants. Un coup de coeur !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Un hymne à la vie !
S'il est un livre à retenir dans le sombre des doutes, des questionnements, le voici. Magistral, un cerf-volant en plein ciel. Ne craignez pas son envol, « Les occasions manquées » auront oeuvré. L'histoire est sève. L'Ère des petits riens dévoile ses capacités, son hédonisme est une chapelle à l'instar d'Amélie Poulain. le crucial d'une trame qui éveille et incite au chemin de traverse. « Les occasions manquées » est un futur classique. Betty et Martha, deux amies siamoises, lianes et constance (la plus belle des qualités humaines) depuis vingt ans sont liées à l'adversité et à la connivence. le père de Martha est malade, très. Il veut aller en Suisse dans une clinique pour en finir avec la vie tumultes, ressacs et souffrances. Attention ! ici pas de pathos. Nous sommes dans une dimension où l'écriture est de rires et de surprises. La gravité est loyale, sous-bois, appliquée et attend l'heure pour suspendre les légèretés.
« Rideaux tirés, vaisselle lavée, quatre cartons fermés et une armoire vide. L'appartement était prêt pour notre départ. Il n'avait jamais été très causant. Nous étions les filles de ces pères qui ne trouvaient le temps de nous parler qu'à l'heure de la retraite. »
De Hanovre jusqu'en Suisse, le voyage est de collines et de confidences, de regrets. La beauté étincelle sur les routes émancipatrices. « Les occasions manquées » et tout recommencer. Betty, la fidèle vit elle aussi le manque du père. Il a quitté le foyer lorsqu'elle était à peine adolescente. Un père flouté par son éphémère présence. Arrivé dans l'antre familial lorsqu'elle était encore enfant. le relationnel déformé par un trop plein d'amour pour cet homme et les fantasmes d'une fillette. le voyage est picaresque, de bosses et de vagues. L'humour est un cahier du jour, des bulles de champagne. Rien ne va se passer comme prévu. On est dans le manichéen qui dresse la table des saveurs du monde.
« Si ladite liberté se révélait être une errance sans but et qu'on se transformait soi-même en fausse-route ?
Bousculer les aléas des vies, les manques et se dire qu'à l'extrême ligne d'horizon les renaissances seront allouées. Les épreuves enfin salvatrices. D'aucuns brusquent les quêtes. « Les occasions manquées » est l'électrochoc de l'urgence. le point d'appui des existences frustrées par les non-dits, les faux-semblants, les erreurs d'aiguillage et les pas de côté.
« Allez, on y va. C'était la phrase qu'on prononçait au moment de gâcher sa vie. »
La contemporanéité qui se révèle être la dernière carte en main, l'as de coeur. « Les occasions manquées » est la partition des renaissances. le chant des pères à marée basse où tout oeuvre enfin. Lucy Fricke est digne d'un génie évident. Bouleversant, initiatique, le macrocosme générationnel, les amours fraternels, la concorde du périple nourricier. de Berlin aux Cyclades : « Je vous ai pêché des coquillages ». Traduit de l'allemand avec brio par isabelle Liber. Publié par les majeures Éditions le Quartanier éditeur.



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Une belle surprise que ce roman traduit avec sensibilité et finesse de l'allemand. Une écriture nerveuse, qui donne souvent l'impression d'avoir une petite caméra logée dans la tête pour visionner des scènes au réalisme percutant. Les aventures déjantées de deux amies berlinoises à la quarantaine, qui prennent la route à la poursuite de leur pères ou figure paternelle respectives. Mais aussi un regard incisif sur la vie des berlinois envahis par les touristes... Avant que les héroïnes ne passent elles-mêmes de l'autre côté du miroir sur les routes d'une Italie puis sur une île grecque sinistrées par la crise economique. À ne pas rater.
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Au départ, il y a le voeu du père de Martha de mettre fin à ses jours dans un établissement spécialisé en Suisse. Il demande à sa fille de l'accompagner pour son dernier voyage, et celle-ci propose à Betty, sa meilleure amie, de conduire le vieux tacot qui doit les amener de Hanovre jusqu'à leur destination. Sauf que rien ne se passe comme prévu : les deux femmes, après avoir laissé le vieil homme dans une pension du nord de l'Italie, se mettent à arpenter les routes vers le sud, à la recherche du père de Betty. Leur quête les mène d'abord dans un village perdu près de Rome puis sur une île grecque isolée.
Avec Les Occasions manquées, Lucy Fricke imagine un road trip qui nous fait voyager à travers une Europe alternative, loin des sentiers battus, laissant les lieux touristiques sur le bas-côté. Dans un style truculent et avec un humour désabusé, Betty, la narratrice, raconte les aventures de deux femmes à la recherche du père et dont l'amitié est touchante de tendresse. Lorsque la crise grecque se mêle au destin en voie de dislocation des personnages, le roman prend des allures d'épopée décadente de la civilisation européenne."
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Voici un plaisir de lecture assuré ! On rit, on s'attache, on s'émeut, mais on rit surtout, encore et encore, devant l'humour mordant de cette autrice allemande qu'on savoure à chaque page sans pouvoir s'arrêter. le père de Martha, qui a le cancer, lui demande de le reconduire dans une clinique de suicide assisté en Suisse. D'abord récalcitrante, pour toutes sortes de raisons : parce qu'il a été absent toute sa vie et qu'elle ne veut pas s'occuper de sa mort, parce qu'elle conduit vraiment mal, parce qu'elle a déjà assez de ses problèmes à s'occuper ; elle accepte, finalement, mais elle demande à sa meilleure amie, Betty, de conduire à sa place. C'est là que commence ce roman de route qui nous rappelle le film Thelma et Louise de Ridley Scott, mais avec beaucoup plus d'autodérision et un peu de mélancolie, mais surtout avec tous ses imprévus qui fait que le récit se transforme continuellement devant nous. Il nous surprend, nous étonne et on l'accompagne jusqu'aux dernières pages, avec plaisir et, certainement, avec émotion. 
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