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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bien sûr, il est difficile de ne pas avoir une pensée pour Thelma et Louise en suivant Betty et Martha dans Les Occasions manquées de Lucy Fricke traduit par Isabelle Liber, tant la complicité qui unit ces deux femmes rappelle celle des héroïnes de Ridley Scott.

Mais la comparaison s'arrête là. Car si road trip il y a, on est bien loin du sud des US, embarqués ici de Berlin et Hanovre jusqu'en Suisse, puis en Italie et enfin en Grèce. Car Kurt, le père de Martha devenu incurable, veut mourir. Et elles vont le convoyer jusqu'au lieu adapté.

Rien ne va se passer comme prévu et ce voyage ne sera que prétexte à introspection et réflexion pour Betty et Martha. Sur ces pères trop présents ou au contraire, perdus et sur ce qui nous lie à nos ascendants ou sur la façon de nous en détacher.

Mais aussi sur ce qu'il nous reste à accomplir quand la pause de la cinquantaine arrive et que les questions existentielles affluent, comme chez Betty : « À vingt-cinq ans, j'avais regardé la vie de haut, à présent, elle menaçait constamment de me submerger ». Une étape nécessaire pour que la vie reprenne le dessus.

Les Occasions manquées est un livre drôle et inattendu, rythmé dans sa première partie, n'échappant pas à quelques longueurs en son milieu puis se reprenant en mode polar pour conclure.

Un livre sur les relations entre les filles et leurs pères, un hymne à la vie et une belle découverte grâce au Prix de l'Armitière, puisque ce livre figure dans la sélection. Et enfin, comme ci-dessous, quelques rappels bienvenus…

« En cas de coup dur, tu n'as pas besoin d'amis, a dit Kurt, mais d'un bon médecin ou d'un avocat. On a besoin d'amis pour les bons moments, pour les mauvais, on y arrive tout seul. On a besoin d'amis pour le bonheur. Qui peut faire la fête tout seul ? le bonheur ça se partage, pas la souffrance ».
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Betty  a eu trois pères . le gentil, dit le « tromboniste », un Italien mort dix ans plus tôt, le méchant, dit « le porc », et le père biologique, disparu si tôt dans sa vie qu'elle ne peut le regretter. Son amie Martha n'en a eu qu'un, absent la plupart du temps, mais qui se manifeste lorsqu'il apprend qu'il va mourir d'un cancer.
Ces deux quarantenaires dressent un bilan bien sinistre de leur vie, l'une est célibataire et dépressive, l'autre essaie désespérément d'avoir un enfant.
« Dans mon esprit, nous appartenions à la première génération de femmes à pouvoir faire ce qu'elles voulaient. Résultat : il était aussi de notre devoir de faire ce que nous voulions, et de facto, nous devions vouloir quelque chose »
Cette pression pèse sur les épaules des deux amies, comme pèse sur elles l'absence d'amour dans l'enfance.
Et si la solution était de renouer les liens avec les pères ?
Les voilà embarquées dans un road trip avec Kurt, le père mourant de Martha sur les traces du père de coeur de Betty.

L'écriture est nerveuse, avec un rythme soutenu et bascule dans la dernière partie vers le polar. Entre humour noir, critique de la société du tourisme et quête de sens, un roman réussi et plaisant.
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La narratrice de ce roman en forme de road trip est sollicitée par une de ses meilleures amies pour l'accompagner elle et son père, dans un singulier dernier voyage. En effet le père de Martha la pote en question, atteint d'un cancer en phase terminale, a décidé de mettre fin à ses jours et a organisé les choses comme il fallait avec une étrange association en Suisse. Il doit s'y rendre, mais souhaite que sa fille l'accompagne. Les voilà partis tous les trois pour la Suisse au début de ce roman original qui mélange habilement des petites observations sur les travers de l'humain et un ton cynique que j'ai beaucoup apprécié. On s'attache à ces personnages, à leurs façons d'aborder la vie. Ça pourrait vite devenir niais ces réflexions sur l'existence, mais ça se glisse très bien dans les dialogues et dans le voyage des trois personnages. Lucy Fricke écrit un roman plein de malice qui aborde aussi bien la fin de vie que l'amitié.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Martha et Betty, 40 ans et amies de longue date, accompagnent le père de Martha dans une clinique en Suisse se faire euthanasier. Betty en profite pour retrouver la tombe de son beau-père tromboniste et menteur au fin fond de l'Italie. Un incipit qui peut paraître lugubre et pourtant, il n'en est rien.

Nous voilà au coeur d'un road-trip à la Thelma et Louise qui passe par l'Allemagne, la Suisse, l'Italie et la Grèce ! Ces filles à la recherche de pères traversent des étapes difficiles et vivent des situations burlesques, à la fois dramatiques et drôles qui virent au polar. Visiblement, elles regrettent les occasions manquées et évoquent la vie et toutes ses petites imperfections, sous fond de confidences et d'alcool dans leur vieille carlingue. Un humour acide qui m'a fait éclater de rire plus d'une fois et découvrir beaucoup de vérités profondes. Ce voyage, loin d'être idyllique, est tellement salvateur et puissant que l'on se croirait réellement dans un film.

Le titre est évocateur, le contenu est riche en émotions. Il y a beaucoup de mélancolie et de beauté dans ce livre. de quoi faire pleurer et rire à la fois. A partager avec tous ceux qu'on aime !

Lien : https://alinebouquine.fr/les..
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À quoi reconnaît-on un(e) ami(e) ? À ce qu'il(elle) accourt quand on lui lance un appel au secours. C'est ce qui arrive à Martha et à Betty. Encombrée par un père agonisant qu'elle a peu connu et qui souhaite mourir dans la dignité dans une clinique suisse, la première demande de l'aide à la seconde.
Commence alors un périple extravagant qui emmène le trio improbable de Berlin à la Grèce en passant par le pays du chocolat et l'Italie sur les traces d'Ernesto, l'un des nombreux amants de la mère de Betty, que celle-ci a toujours considéré comme un père et dont le départ subit l'a bouleversée.
Dans le registre des tragi-comédies sur le mode « quadragénaires désespérées », « Les occasions manquées » est un archétype du genre, limite fourre-tout, mais qui fonctionne grâce à une construction efficace, un humour décapant, des dialogues savoureux et des personnages attachants. J'avoue une petite préférence pour Kurt, le père de Martha, un modèle de rédemption et d'abnégation.
Au mitan de leurs vies, les deux amies, pleines d'états d'âme et de regrets, font le bilan de leurs quatre décennies d'existence.
Côté Betty, la narratrice-écrivaine au bout du rouleau et en panne d'inspiration, la solitude, que les antidépresseurs ne guérissent pas, fait office de compagne, les rides suscitent la désolation et la beauté se conjugue au passé.
Côté Martha, rongée par la culpabilité d'avoir provoqué la mort d'un ami dans un accident de voiture, l'horloge biologique tourne à toute vitesse. Après avoir reporté maintes et maintes fois sa séparation d'avec Henning, elle l'a finalement épousé et s'entête à concevoir un enfant.
Pour tenter de rafistoler leur accablement et l'omniprésence de la mort, surtout celle des pères, toutes deux carburent volontiers au whisky !
En 270 pages, Lucy Fricke fait passer ses « héroïnes » du désenchantement à l'espoir, un espoir entretenu par une quête. Que celle-ci soit d'un père ou d'autre chose n'a pas d'importance. L'essentiel est de se fixer un but. Juste pour que la vie ait un sens et ne soit plus qu'une succession de jours sans saveur et d'échecs. Juste pour retrouver un peu de l'innocence de l'enfance. Juste pour se réconcilier avec soi-même...
Mine de rien, le premier roman traduit en français de l'Allemande Lucy Fricke a tout d'un conte au pessimisme joyeux dans lequel les victoires contre les obstacles sont autant d'occasions de grandir. Pour mieux « tromper la mort »...

EXTRAITS
Devenir adulte se résumait à deux choses : la naissance du premier enfant et la mort des parents.
On n'était jamais isolé, mais on était toujours seul.
Le plafond de verre, je m'y cognais toujours.



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Surprenante découverte avec ce roman de Lucy Fricke, joliment traduit de l'allemand par Isabelle Liber.

"Les Occasions manquées" est un roman caustique, plein d'humour (parfois noir, ça passe ou ça casse, en tout cas moi j'adore !), à l'environnement cocasse et tellement véridique que malgré les drames que rencontrent nos heroines, beaucoup de légèreté voire de lâcher prise se dégagent du récit.

Martha et Betty sont deux "vieilles" amies, filles de parents loufoquement meurtris par leur passé. L'occasion d'un voyage en Suisse va leur permettre de découvrir ces petits riens qui les rongent depuis tant d'années, pierres fondatrices de leur solitude et de leur désoeuvrement. Au fil des chapitres on découvre comment les souvenirs peuvent se pervertir avec les années, se modifier, se persuader d'une réalité construite de toute pièce par l'inconscient.

Beaucoup d'humanité se dégage des personnages, les rendant proches d'une "réalité de rue" auquelle chacun peut s'identifier. J'ai beaucoup apprécié l'écriture un brin mordante de Lucy Fricke, qui manie avec justesse les émotions de ses personnages.

En somme, un agréable moment de lecture, qui m'aura fait sourire, réfléchir et étonnée.

Un grand merci à Babelio et aux éditions le Quartanier pour leur confiance
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Un roman qui m'a emmenée sur plusieurs chemins.
D'abord cette histoire de deux amies -à la vie à la mort ! Leurs histoires de vie et notamment le rapport au(x) pères et par ricochet à la mère, mais surtout l'influence qu'elles y accordent sur leurs propres histoires.
Quelques phrases plutôt bien ciblées pour nous amener à réfléchir sur ce qui alimente nos évolutions et les interprétations que nous y mettons parfois.
J'y ai pris beaucoup de plaisir avec cette "échappée belle" à trois, à deux aussi. J'y ai vu les ruelles, les virages, les villages et j'y ai senti les odeurs. Je les ai accompagnée pour un temps dans leurs recherches et puis finalement au dernier quart, j'ai basculé dans le ressenti d'un roman un peu "feel good"et abracadabrantesque... J'en ressors finalement un peu déçue. Ma projection dans ces échappées sont restées bloquées avec cette fin.
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J'ai adoré découvrir Les occasions manquées de Lucy Fricke ! Un road-trip atypique de deux amies, l'une à la recherche de son père perdu de vue depuis des années et l'autre qui accompagne le sien vers la Suisse où l'attend l'euthanasie libératirice. J'ai aimé le ton drôle et sarcastique, l'épopée pleine d'imprévue et la modernité des angles de vue. Une lecture qui nous emmène où on ne s'attend pas et qui promet un très bon moment.
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Ce n'est pas le genre de livre que j'ai l'habitude de lire, mais j'ai du m'y mettre et je ne regrette pas.

On suit Betty et Martha dans un road-trip pour accompagner le père de Martha, Kurt, dans une clinique de suicide assisté, en raison de sa maladie avancée et douloureuse. Mais leur route sera semée d'imprévus. Entre scènes d'actions et moments d'introspection, ce roman rythmé nous offre distraction et réflexion.

La narration s'axe surtout du point de vue de Betty, dont la vie n'a pas toujours été facile et qui n'a jamais vraiment eu de père. Elle recherche elle aussi, un père, un des hommes qui aux côté de sa mère, a pu lui apporter l'attention qu'un enfant attend. La route qu'elle fait avec Martha la rapporte à son propre manque. Martha, quant à elle, est partagée entre colère et tristesse, contre ce père qui ose lui imposer cette épreuve.

Rien ne se passe comme prévu, les rebondissements s'enchaînent. Les amours sont mis en question, les relations familiales. Une chose est certaine cependant : l'amitié nouant les deux femmes, et c'est beau cette amitié sans faille. le récit prend des allures d'enquête quand Betty cherche le seul homme qui a été un père pour elle : Ernesto, le tromboniste. En quête de sa tombe, elle apprendra son passé, suivra ses traces pour finalement apprendre les vérités qu'elle cherchait depuis si longtemps.

J'ai aimé ces personnages, forts mais emplis de fêlures causées par des mauvaises expériences. Ils sont vrais, marqués par la vie, leur caractère semble authentique. Ils sont loin d'être parfaits mais on les aime comme ils sont, avec leurs erreurs. Quand au titre, qui correspond bien au livre, il nous rappelle de ne pas rater d'opportunités d'être avec nos proches, de pas finir sa vie avec trop "D'occasions manquées". Un beau roman, entre action, réflexion, voyage et une pointe d'humour.
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J'ai bien aimé le début de l'histoire, les traits d'humour, la réflexion sur les pères, mais ce road-trip ne m'a pas convaincu. Je m'attendais à un huis-clos dans cette voiture, avec les 3 personnages : Martha, son père Kurt et son amie Betty. Cependant, le trajet qui part de Hanovre vers l'Italie est un trajet qui m'attire. Finalement, tout n'est pas perdu dans ce roman...
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