AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Sal Buscema (Illustrateur)
EAN : 9781302904227
160 pages
MARVEL - US (04/04/2017)
4/5   1 notes
Résumé :
Captain America...criminal?! The Secret Empire was rarely more secretive or empirical than in this classic arc that sets Cap against a conspiracy out to frame and replace him in the American mind! And pay close attention to the man behind the curtain (or mask, as the case may be)! Corruption and cover-ups conclude with Cap quitting the Avengers, paving the way for his days as Nomad! With Nick Fury, the Black Panther and Banshee! Guest-starring the X-Men (back before... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète de Captain America, qui ne nécessite pas une connaissance importante du personnage. Il comprend les épisodes 169 à 176, initialement parus en 1974, avec un scénario de Steve Englehart, Mike Friedrich ayant coécrit les épisodes 169 à 171, et donné un petit coup de main sur l'épisode 172. Sal Buscema a dessiné tous les épisodes. L'encrage a été réalisé par Frank McLaughlin pour l'épisode 169, puis par Vince Colletta pour les épisodes 170 à 176. La mise en couleurs a été réalisée par Petra Goldberg (épisodes 169, 170, 175), Linda Lessmann (épisodes 171, 176), Michelle Brand (épisode 172), George Roussos (épisodes 173, 174). Les couvertures ont été réalisées par Sal Buscema pour les numéros 169 et 175, par John Romita senior pour les numéros 171 et 176, et par Gil Kane avec John Romita senior et Frank Giacoia pour les épisodes 170, 172 à 174.

Comme le titre l'indique, à cette époque, Captain America et Falcon forment une équipe. Ce dernier se balade à Harlem, en tenue de superhéros, avec Redwing (son faucon). Il est agressé par 5 gros bras qui le suivaient en voiture. Il se défend comme un beau diable, mais commence à perdre pied en face de tant de personnes. Steve Rogers s'apprêtait à sortir de chez Sam Wilson (chez qui il loge temporairement). Il rentre aussi sec et revêt son costume de Captain America, puis il se précipite au secours de son ami. Falcon éprouve un sentiment de frustration à voir la facilité avec laquelle Captain America met en déroute ces gugusses qui lui donnaient tant de fil à retordre. Il explique à Captain America qu'il lui faut une solution pour disposer de plus de pouvoir, afin d'être à la hauteur de son partenaire, et non pas un simple faire-valoir. Captain America le met en contact avec T'challa (Black Panther) et Sam Wilson part effectuer un séjour au Wakanda avec Tanzika, sa copine du moment.

De son côté, Captain America découvre avec stupeur qu'il est victime d'une campagne télévisée mettant en doute sa probité et ses valeurs, le dépeignant comme un vigilant agissant dans le but d'intérêts privés, et non pas comme incarnation des valeurs de la nation. Après avoir découvert ce spot télévisé dans la rue, il se retrouve à se battre contre un supercriminel de troisième zone appelé Tumbler (John Robert Keane, un sous Batroc) qui meurt à l'issue de combat. Il doit ensuite se confronter à Moonstone (Lloyd Bloch, premier du nom). Il finit en prison, toujours victime de la campagne de dénigrement organisée par Quentin Haderman.

Indéniablement, la narration de cette histoire porte la marque de l'époque à laquelle elle a été réalisée. Les superhéros se préoccupent beaucoup de conserver leur identité secrète, avec des moyens infantiles. Quand Captain America est emprisonné, personne ne lui demande d'enlever sa cagoule. Quand Sam Wilson et Steve Rogers font du stop pour se rendre à Nashville, ils portent leur costume de superhéros juste recouvert par un pardessus, ce qui fait qu'ils ne peuvent pas l'enlever dans l'habitacle du camion où ils sont montés. Il y a régulièrement des bulles de pensées dans lesquelles les personnages commentent la situation. Il leur arrive régulièrement d'expliquer ce qu'ils sont en train de faire à haute voix. Il y a des rappels réguliers de la situation et des argumentaires à la logique vaseuse. Pourtant, il est difficile de résister à l'envie de (re)découvrir une histoire de Captain America du milieu des années 1970, ne serait-ce pour savoir comment c'était, mais aussi comme apéritif avant la lecture de Secret Empire version 2017, le crossover de l'été écrit par Nick Spencer.

La situation est très simple : la vie civile de Captain America n'a pas d'importance et il explique au moins 3 fois qu'il souhaite détromper Peggy Carter quant à ses sentiments vis-à-vis d'elle, ce qui n'a aucune incidence sur le récit. La vie civile de Sam Wilson n'a pas plus d'incidence sur le récit, et sa copine Tazinka n'est là que pour se faire prendre en otage. Côté supercriminels, Tumbler est un opposant jetable, Moonstone est là pour donner du fil à retordre à Captain America, et la mystérieuse organisation de l'Empire Secret est on ne peut plus générique, avec des gugusses portant des cagoules numérotées (sauf quand le dessinateur oublie de l'inscrire dessus), et disposant de moyens sans limites, à commencer par la base secrète souterraine aussi indispensable que pratique, en passant par une soucoupe volante parce que ça fait plus peur qu'un avion classique. Quentin Haderman passe son temps à vociférer contre Captain America pour détruire sa réputation, et le véritable criminel n'ait révélé qu'à l'avant dernière page de l'épisode 170. le lecteur a la surprise de voir passer une poignée d'autres superhéros, dont des X-Men de la première époque, et Banshee (Sean Cassidy) qui était encore un criminel à l'époque. Il note que l'auteur fait l'effort d'expliquer à quel moment ces apparitions d'autres personnages se situent par rapport à leurs aventures dans leur propre série, certainement sous la pression vigilante du responsable éditorial Roy Thomas.

Le lecteur retrouve les dessins de Sal Buscema, dessinateur stakhanoviste pour l'éditeur Marvel, dessinant vraisemblablement plus vite que son ombre, avec un respect exemplaire des délais. En 1974, il est encore un dessinateur relativement jeune âgé de38 ans. Avec le recul, le lecteur est frappé par les postures des personnages et quelques effets divers et variés (les reflets sur les lunettes de Moonstone, l'impact des coups) qui sont tous dérivatifs du vocabulaire et de la grammaire visuels établis par Jack Kirby dans les premières années des superhéros Marvel. Il est évident que Sal Buscema reprend à son compte de nombreux tics graphiques de Jack Kirby, pour conserver la patte visuelle Marvel. le lecteur voit donc un nombre impressionnant de personnages avec le bras tendu en avant vers lui, des zones d'impact des coups remplacées par un éclat comme s'il s'en dégageait une énergie trop forte pour pouvoir voir, une technologie faite de bric et de broc amalgamant des éléments de décors piqués chez Jack Kirby, etc. Contre toute attente, il reste quelque chose de la force brute des dessins de Kirby dans ces cases, que ce soit les superhéros se précipitant dans l'action, ou la force des coups portés.

Sal Buscema s'inspire fortement de Jack Kirby, sans être complètement dans le plagiat. En particulier, il réalise des dessins plus propres sur eux, avec des éléments de décors détourés par des traits fins. du coup, il fait marche arrière par rapport à la propension de Jack Kirby à viser des représentations iconiques, Buscema préférant une description plus concrète. le lecteur se laisse donc emporter par l'élan des personnages, leur énergie et leurs émotions à fleur de peau. Mais même en se laissant gagner par cet enthousiasme, il finit par se rendre compte que les visages des personnages n'arborent que 3 types d'expressions : calme, un peu énervé, très énervé avec une bouche grande ouverte. Ce manque de nuance a tendance à souligner le côté mécanique du scénario.

À la mode Marvel, chaque page d'introduction comporte une remarque de type éditorial qui promet monts et merveilles, à commencer par le fait que cette histoire restera dans les annales du personnage, comme une aventure d'une envergure exceptionnelle. Par rapport à un comics plus récent, le lecteur apprécie la vitesse à laquelle l'intrigue progresse. Il suffit d'un épisode pour que Captain America soit discrédité aux yeux du public qui l'a pourtant toujours adulé. Il faut dire que Captain America a la dent dure à l'encontre de ces publicistes de Madison Avenue. Il suffit d'un épisode (et encore pas complet) pour que Falcon acquiert un nouveau pouvoir (ses ailes lui permettant de planer). D'ailleurs, bien que les cellules de texte et les bulles de pensée rappellent régulièrement qu'il ne s'agit pas de vol autonome mais de vol plané, les images montrent dès la deuxième utilisation que Falcon vole et peut même voler en portant une autre personne. le séjour de Falcon au Wakanda ne dure qu'un épisode et demi, et il met un terme à l'enlèvement de sa copine en un nombre de pages ridiculement faible.

Sous réserve de ne pas trop s'attacher aux détails et à la forme narrative datée, le lecteur découvre une aventure dense et rapide, sans temps mort. Il comprend vite que la réputation de ce récit est liée à son contexte historique. La campagne de diffamation lancée contre Captain America peut se lire comme une attaque contre les valeurs des États-Unis, l'expression du doute contre les institutions, la remise en cause de leur fonctionnement pour le bien du peuple. Or en 1974, le procès contre Richard Nixon bat son plein, avec la découverte, par le grand public, d'opérations officieuses réalisées par des barbouzes commandités par l'état. Tout a commencé par un cambriolage raté dans l'immeuble du Watergate le 17 juin 1972, et cela finira par la démission de Richard Nixon le 9 août 1974. Au vu du délai de fabrication de chaque épisode, il est vraisemblable que Steve Englehart se soit inspiré du climat de défiance vis-à-vis du gouvernement, sans forcément encore avoir connaissance de la preuve de la culpabilité du président des États-Unis. le lecteur peut supposer que les révélations progressives des auditions télévisées a fait évoluer son scénario pour amener à la révélation tardive de l'identité du chef de l'Empire Secret.

La lecture de cette histoire datant de 1974 se révèle plus plaisante que prévu, pour peu que le lecteur ne soit pas allergique aux particularités de la narration appuyée de l'époque. Ce tome comprend effectivement une histoire qui forme un chapitre complet, une histoire de superhéros simple, mais reflétant la défiance du peuple américain vis-à-vis des institutions gouvernementales de l'époque. Sal Buscema est sous forte influence des dessins de Jack Kirby, ce qui insuffle une énergie inattendue à la narration visuelle, malgré un manque de nuance et d'intégrité. Les blagues ne volent pas très haut, mais le scénariste et son assistant arrivent à glisser une ou deux moqueries qui font mouche, comme le nom du comité créé pour salir la réputation de Captain America : Committee to Regain America's Principles. Si le lecteur prend le temps de rassembler les initiales pour former l'acronyme, il découvre un mot qui constitue un jugement de valeur sans appel.
Commenter  J’apprécie          60


Livres les plus populaires de la semaine Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Les super-héros et super-héroïnes de comics

Eternel amoureux de Loïs Lane, il vient de Krypton :

Batman
Superman
Spiderman

15 questions
604 lecteurs ont répondu
Thèmes : bande dessinée , super-héros , comicsCréer un quiz sur ce livre

{* *}