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Critique de mh17


Je découvre Carlos Fuentes avec Aura une longue nouvelle de 1962 qui figure dans la remarquable anthologie « Histoires étranges et fantastiques d'Amérique Latine » ainsi que dans le recueil Chant d'aveugles.
Philippe Montero un jeune historien francophone sans le sou répond à une annonce lucrative qui semble étrangement faite pour lui. Il hésite puis se rend deux jours plus tard au 815 rue Donceles, dans l'ancien quartier colonial du centre de Mexico. Une voix féminine le guide impérativement dans un dédale lugubre et décrépit. Dans la pénombre, Consuelo Llorente, une vieille dame infirme l'attend. Elle désire l'engager pour éditer et publier les mémoires, écrits en français, de son défunt mari, l'un des généraux de Maximilien 1er, mort soixante ans plus tôt.. Initialement hésitant , Philippe change rapidement d'avis après avoir découvert Aura, la jeune et belle nièce de la veuve. Il commence à travailler sur les mémoires du Général, en particulier sur son amour pour la belle Consuelo, tout en fantasmant sur l'ensorcelante Aura aux yeux verts. Peu à peu, il perd la notion du temps...
J'ai bien aimé cette nouvelle très riche qui renouvelle le roman gothique classique et regorge de mythes et symboles féminins. J'ai pensé à Déméter/Perséphone et aussi à Circé, mais il y en a bien d'autres. La narration est à la deuxième personne et vous engage à entrer dans la tête et les obsessions de Philippe. Les descriptions sensorielles des lieux, de l'atmosphère toujours en corrélation avec son attirance et sa répulsion sont fameuses. La tension monte, Philippe lutte...
"L'homme chasse et se bat. La femme intrigue et rêve ; elle est la mère de la fantaisie, des dieux. Il a la seconde vision, les ailes qui lui permettent de voler vers l'infini du désir et de l' imagination... Les dieux sont comme les hommes : ils naissent et meurent sur la poitrine d'une femme…".
Jules Michelet (cité en exergue de la nouvelle)
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