Citations sur Traqué, tome 1 : Cessez d'être la proie, devenez le chass.. (31)
Puis ils prennent corps peu à peu, un petit bout de phrase par-ci, un autre par-là; cela reste obscur, mais...
Gene.
-Mon nom est Gene, je déclare, et c'est autant une révélation pour moi qu'une manière de me présenter à eux.
Comme le dit un dicton, le silence est si profond qu’on entendrait tomber un poil d’homiféré.
Cette configuration joue en sa faveur. C'est ainsi qu'elle a toujours fait illusion. La meilleure défense est l'attaque. Ses paroles me reviennent en mémoire. P.248
Quel est le prix de votre humanité?
Chaque fois que je me rase les mollets, que je réprime un éternuement, que j’étouffe un rire ou que je m'efforce de tressaillir au moindre rai de lumière naturelle, tout me rappelle qui je suis.
Une contrefaçon.
Après tout, si les rôles étaient inversés et que les gens normaux avaient disparu, nombre de théories seraient lestées d’exagérations et de contrevérités : au lieu de dormir dans des étriers, ils dormiraient dans des cercueils; en tant que créatures de la nuit, ils deviendraient à ce point invisibles qu'ils ne se refléteraient plus dans un miroir;
Mes chers administrés, vous serez heureux d’apprendre que nous organiserons de nouveau cette année le plus estimé des évènements. (Il s’humecte les lèvres du bout de la langue.) Pour la première fois depuis une décennie, nous allons assister à une Chasse homifère !
Je ne veux pas faire le difficile, mais la menace constante d'une mort imminente suspendue aux mains ( ou aux dents ) d'un copain prêt à vous vider de votre sang pour un oui ou un non... Cela complique légèrement l'élaboration d'une certaine forme de camaraderie.
Plus tard dans la nuit, après que la cloche avait sonné la fin des cours, j'étais resté assis à mon bureau. Je n'avais pas bougé avant que le chahut s'estompe dans le couloir, avant que les derniers élèves et professeurs désertent l'établissement, avant que le crépitement des sabots disparaisse au loin. Il pleuvait alors dru, les gouttes martelant les fenêtres. J'avais attendu plusieurs heures la sirène annonçant l'aube avant de rassembler mes affaires pour rentrer. Comme prévu, je n'avais croisé personne en partant. L'air était glacial et il pleuvait encore à verse, l'eau semblant vouloir combler le vide des rues. Je n'avais pas ouvert mon parapluie. J'avais laissé les gouttes détremper mes vêtements, l'eau s'infiltrer dans mon corps, le froid comprimer ma poitrine, me piquer la peau, me geler le coeur.
Elle me contemple avec une expression dépourvue de retenue. Son sourire est partout, dans ses yeux, sur son nez, sa bouche, ses pommettes, son front, à tel point qu'il semble se répandre en moi, autour de moi, tel le soleil sur le monde.