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Critique de gill


En 1864, lorsque paraît la traduction définitive des "Histoires extraordinaires" d' Edgar Poe, Émile Gaboriau, retrouvant la nostalgie de sa jeunesse, voulut écrire un brillant pastiche du "Double meurtre de la rue Morgue" qu'il intitula "L'affaire Lerouge".
Tout près de la porte d'Italie, une veuve, Célestine Lerouge, fut égorgée avec une sauvagerie effroyable.
Le romancier, chargé par son journal, d'enquêter sur ce fait divers atroce, suivit l'affaire de très près et se prit d'amitié pour le vieux policier de la sûreté chargé de l'affaire, l'inspecteur Terabat, surnommé Tirauclair.
Le véritable assassin ne fut jamais découvert mais conseillé efficacement par le policier et brodant sur la réalité, Gaboriau tira un roman de ce drame affreux.
Le vieux Terabat accepta de figurer dans l'ouvrage à condition que son nom soit modifié. Il devint Tabaret dit Tirauclair.
La première parution, sous forme de feuilleton dans le journal "le pays" fut un échec. Une deuxième tentative, dans les pages du "soleil" fut un succès immédiat.
Du jour au lendemain, le jeune auteur connut la célébrité.
Le roman policier était inventé. Il s'appelait alors le roman judiciaire.
Gaboriau, s'étonnant de l'immense effet produit par son livre sur le public, résumait son art par ces quelques mots : "Le rôle du lecteur est de découvrir l'assassin, le rôle de l'auteur est de dérouter le lecteur".
Pour atteindre ce but, Gaboriau s'appuyait sur une imposante bibliothèque composée de rapports policiers, de manuels de médecine légale et de traités scientifiques.
Tabaret et Lecoq, sans jamais innover, ont été les premiers à introduire des détails techniques dans le roman judiciaire et policier.
Ce qui a fait dire, quelques années plus tard à Maurice Dekobra : "Je parie une livre sterling contre un os à moelle et un dollar contre un tuyau de pipe que Maurice Leblanc et Conan Doyle avaient lu Émile Gaboriau de haut en bas".

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