Citations sur Les Enquêtes de Monsieur Lecoq : L'Affaire Lerouge (49)
- [...] Les beaux crimes deviennent rares. La race force des scélérats sans peur fait place à la tourbe de nos filous vulgaires. Les quelques coquins qui font parler d'eux de loin en loin sont aussi bêtes que lâches. Ils signent leur crime et on soin de laisser traîner leur carte de visite. Il n'y a nul mérite à les pincer. Le coup constaté, on n'a qu'à aller les arrêter tout droit.
Il oubliait le mot du duc illustre qui disait : « Je paye mes valets pour être insolents afin de m’épargner le ridicule et l’ennui de l’être. »
Quelle homme songe d'ailleurs jamais à se mettre en garde contre la femme dont il est épris? Toujours Samson amoureux livrera, sans défense, sa chevelure aux ciseaux de Dalila.
Le jeudi 6 mars, le surlendemain du mardi gras, cinq femmes du village de la Jonchère se présentaient au bureau de police de Bougival.
Elles racontaient que depuis deux jours personne n'avait aperçu une de leurs voisines, la veuve Lerouge, qui habitait seule une maisonnette isolée.
A plusieurs reprises, elles avaient frappé en vain.
Les fenêtres comme la porte étant exactement fermées, il avait été impossible de jeter un coup d'oeil à l'intérieur. Ce silence, cette disparition, les inquiétaient.
Redoutant un crime ou tout au moins un accident, elles demandaient que la "Justice" voulût bien, pour les rassurer, forcer la porte et pénétrer dans la maison......
Au milieu des ténèbres, la plus humble veilleuse brille comme un phare.
Un jurisconsulte spirituel a ainsi défini le greffier : "plume du juge d'instruction. Personnage qui est muet et qui parle, qui est aveugle et qui écrit, qui est sourd et qui entend".
- Retenez bien ceci, vicomte : la puissance a été, est et sera toujours à qui possède la fortune, à plus forte raison à qui détient le sol. Les hommes de 93 ont bien compris cela (1793). En ruinant la noblesse, ils ont détruit son prestige bien plus sûrement qu'en abolissant les titres. Un prince à pied et sans laquais est un homme comme un autre. Le ministre de Juillet qui a dit aux bourgeois "Enrichissez-vous" n'était point un sot. Il leur donnait la formule magique du pouvoir. Les bourgeois ne l'ont pas compris, ils ont voulu aller trop vite, ils se sont lancés dans la spéculation. Ils sont riches aujourd'hui, mais de quoi ? de valeurs de Bourse, de titres de portefeuilles, de papiers, de chiffons enfin.
Le propre de la passion est de si bien croire à sa durée, qu'à peine elle se trouve satisfaite de la perspective de l'éternité. Absorbée complètement dans le présent, elle ne prend nul souci de l'avenir.
Vous êtes modeste, monsieur Tabaret : le hasard, voyez-vous, ne sert que les hommes forts, et c'est ce qui indigne les sots. Mais je vous en prie, asseyez-vous et parlez.
On le rechercha pour des qualités plus solides: pour la noblesse de ses sentiments, pour son caractère, pour la sûreté de ses relations. Ceux qui le virent dans l'intimité apprécièrent vite la rectitude de son jugement, son bon sens sain et vif arrivant sans effort au piquant. On découvrit sous une écorce un peu froide un coeur chaud pour ses amis, une sensibilité excessive, une délicatesse presque féminine. enfin, si dans un salon peuplé d'indifférents et de niais il était éclipsé, il triomphait dans un petit cercle où il se sentait réchauffé par une atmosphère sympathique.